Têt, offensive du

Têt, offensive du, action militaire lancée par les troupes nord-vietnamiennes et viêt-công en janvier-février 1968 dans plusieurs grandes villes du Sud, dont l'importance a démontré aux Américains la nécessité de trouver une solution négociée à la guerre du Viêt Nam.

Depuis le début du conflit, le Têt Nguyen Dau, ou célébration du nouvel an, qui se situe entre le 20 janvier et le 19 février, marque une période de trêve dans les combats. C’est pourquoi, en juillet 1967, les chefs communistes du Nord-Viêt Nam décident de lancer une attaque surprise à ce moment-là. Il s'agit de porter la guerre au cœur même du Sud-Viêt Nam, afin de provoquer la chute du régime. Des contacts sont alors établis avec les viêt-công — les forces du Front national de libération (FNL) qui mène la guerre clandestine au Sud — pour coordonner les détails de l'attaque. Du matériel est acheminé par la piste Hô Chi Minh.

Le 21 janvier, une attaque de diversion est lancée. Plusieurs divisions nord-vietnamiennes s'emparent de Khe Sanh, près de la ligne de démarcation entre les deux Viêt Nam. Aussitôt les Américains font remonter leurs troupes vers la ligne de démarcation, délaissant la protection des villes du Sud.

Le 30 janvier, des soldats nord-vietnamiens et des viêt-công parviennent à s'infiltrer dans plusieurs villes du centre du pays, telles Ban Mê, Thuôt, Kontum, Hoi An, Đa Nang, Pleiku et Qui Nhon et s'attaquent aux bâtiments officiels. Dès la fin de la journée, cependant, les Américains et les Sud-Vietnamiens ont repris le contrôle de la situation et l'offensive communiste semble enrayée.

Mais c'est alors que l'assaut généralisé est lancé sur les principales villes du Sud. Jusqu'alors épargnée par les combats, Saïgon est le théâtre d'affrontements très violents, notamment dans les quartiers ouest et sud. Ailleurs les commandos nord-vietnamiens et les viêt-công, profitant de l'effet de surprise, prennent le contrôle des bâtiments militaires et administratifs où ils se retranchent. C’est le cas à Huê, où les communistes réussissent à tenir pendant 26 jours. Le gouvernement sud-vietnamien proclame l'état de siège sur l'ensemble du territoire. À partir de la fin février, la plupart des villes sont reprises. L'offensive du Têt s'achève à la fin du mois de mars. Si comme l'affirme le général américain Westmoreland, il s'agit d'une « défaite militaire «, les pertes sont néanmoins lourdes du côté américain (2 000 morts) et sud-vietnamiens (11 000 morts). Surtout, le Nord-Viêt Nam a fait la preuve de sa capacité à pouvoir frapper sur l'ensemble du territoire du Sud. L'ampleur et l'aspect spectaculaire de l'offensive du Têt révèlent à l'opinion publique américaine les difficultés de la guerre du Viêt Nam et, le 31 mars 1968, le président Johnson décide d'arrêter les bombardements sur le Nord-Viêt Nam avec lequel il entend entamer des négociations.