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Touré, Sékou

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Touré, Sékou (1922-1984), homme d’État guinéen, premier président de la Guinée indépendante (1958-1984).

2 UN LEADER SYNDICAL CHARISMATIQUE

Né à Faranah (Guinée orientale), Sékou Touré est issu d’une famille modeste d’origine malinké. Par son beau-père, il se réclame de la descendance du héros Samory Touré. Autodidacte, il entre en 1940 au service des postes de Conakry. Il fonde dès 1945 le syndicat des travailleurs des PTT et en devient le secrétaire général.

Parallèlement à ses activités syndicales, il commence à prendre une part active dans la vie politique en participant en 1946 à la fondation du Rassemblement démocratique africain (RDA), en lutte pour l’indépendance de l’Afrique occidentale. Proche du leader ivoirien Félix Houphouët-Boigny, il crée en 1952 la section guinéenne du RDA, baptisée Parti démocratique de Guinée (PDG), et est élu maire de Conakry en 1955. Organisateur des grandes grèves de 1952-53, il se distingue en faisant céder l’administration française. Ce succès lui vaut d’être promu en 1956 au poste de secrétaire général de l’Union générale des travailleurs d’Afrique noire (UGTAN), ce qui lui permet de développer son assise régionale. La même année, il est élu député à l’Assemblée nationale française.

3 LE PARTISAN DE L’INDÉPENDANCE IMMÉDIATE

En 1957, Sékou Touré devient vice-président du Conseil exécutif de Guinée, dans le cadre de la loi-cadre élargissant l’autonomie des différents territoires de l’Union française. Fort de sa mainmise sur les milieux syndicaux et politiques, il se prononce pour le « non « à l’intégration de la Guinée dans la Communauté française lors du référendum organisé par le général de Gaulle en 1958, contre les positions des autres leaders du RDA. Préférant « la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage «, il conduit son pays à l’indépendance immédiate : le 2 octobre 1958, la Guinée devient le premier État francophone indépendant d’Afrique noire. Élu président de la nouvelle république, il incarne un symbole fort à l’échelle du continent et, aux côtés du Ghanéen Kwame Nkrumah, il se fait le promoteur de l’unification africaine et est l’un des pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).

4 LE « RESPONSABLE SUPRÊME DE LA RÉVOLUTION «

Sékou Touré engage son pays sur la voie du socialisme marxiste et reçoit le soutien des pays socialistes (URSS, Chine populaire), qui viennent combler le vide laissé par la France. Il se revendique toutefois d’un « neutralisme positif « envers les grandes puissances et bénéficie, dès le début des années 1960, de l’aide des États-Unis. Il entend réaliser un développement économique « non capitaliste «, qui s’inspire fortement du modèle soviétique. Sous sa conduite, la « révolution guinéenne « est censée permettre l’édification d’une société socialiste fondée sur le parti-État.

Son régime de parti unique, après avoir mis au pas les chefferies traditionnelles puis les intellectuels, prend rapidement une forme plus totalitaire et tyrannique, tandis que le pays vit dans une atmosphère de complot permanent. La répression atteint son paroxysme au lendemain d’une tentative avortée de renversement du régime en novembre 1970 par des opposants guinéens et des paramilitaires portugais. La vague d’arrestations et d’exécutions sommaires qui s’ensuit provoque l’exode de près de deux millions de Guinéens et une condamnation internationale.

En proie à des difficultés économiques et dans le souci d’attirer les investissements étrangers pour exploiter les richesses minières du pays, Sékou Touré s’emploie à redorer l’image de la Guinée et entreprend une « offensive « diplomatique à partir du milieu des années 1970, favorisée par le changement de pouvoir politique en France et l’élection de Valéry Giscard d’Estaing. Après s’être rapproché de ses voisins d’Afrique de l’Ouest (la Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny et le Sénégal de Senghor), il se réconcilie avec l’ancienne métropole, reçoit la visite du président français en 1978 et effectue son premier voyage officiel en France en 1982. Cette normalisation entraîne une certaine libéralisation économique à l’intérieur du pays et un début de détente, même si toute opposition demeure durement réprimée. Sékou Touré se maintient au pouvoir jusqu’à sa mort subite, le 26 mars 1984, aux États-Unis. Le système qu’il avait édifié s’effondre dès le 3 avril suivant, avec le coup d’État de Lansana Conté.

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