Troyes, traité de

Troyes, traité de, traité du 21 mai 1420 pendant la guerre de Cent Ans, par lequel Charles VI reconnaît Henri V d’Angleterre comme héritier légitime de la couronne de France.

Conçu par Isabeau de Bavière, régente du royaume de France depuis que son époux est « empêché « (c’est-à-dire incapable de régner depuis qu’il a sombré dans la folie), le traité de Troyes est conclu par les rois Charles VI de France et Henri V d’Angleterre. Ce traité offre la couronne de France au souverain anglais et fait de celui-ci le régent du royaume — conjointement au duc Philippe le Bon de Bourgogne — jusqu’à la mort de Charles VI. Il prive ainsi le dauphin Charles de tous ses titres.

Signé après de nombreuses négociations, ratifié par le Parlement et les universités de Paris après de longues hésitations, ce traité est le résultat d’une conjonction de facteurs défavorables au parti du dauphin. Le 25 octobre 1415, la défaite de l’armée royale, à Azincourt, donne aux Anglais une position de supériorité incontestable. En 1418, les Parisiens, ralliés aux Bourguignons, massacrent les Armagnacs de la capitales (voir Armagnacs et Bourguignons). Puis le duc Jean sans Peur ayant été assassiné par un partisan du dauphin Charles (10 septembre 1419), la reine Isabeau de Bavière s’allie aux Bourguignons dirigés par le nouveau duc, Philippe le Bon. Sans aucun soutien réel, sans autre argent que celui que lui prête sa cousine Marguerite de Bavière (mère du duc Philippe), Isabeau n’a guère d’autre issue que de soutenir également les prétentions anglaises à la succession au trône de France.

Dénoncé par les légistes français comme un accord « honteux «, le traité de Troyes n’a pas été appliqué : la mort d’Henri V en 1422 laisse le régent Bedford seul (Henri VI n’a alors que quelques mois) face au dauphin français Charles VII qui, à partir de 1429 et de la chevauchée de Jeanne d’Arc, reprend l’offensive. Traité sans lendemain, le traité de Troyes témoigne surtout du rôle désastreux de la guerre civile dans l’évolution du conflit franco-anglais.