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Tsvangirai, Morgan

Publié le 10/04/2013

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morgan
1 PRÉSENTATION

Tsvangirai, Morgan (1952- ), homme politique zimbabwéen, fondateur et dirigeant du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

Opposant tenace au président Robert Mugabe, Morgan Tsvangirai est considéré comme la seule alternative crédible au pouvoir installé au Zimbabwe depuis l’indépendance. Cet ancien syndicaliste, qui a su rassembler un très large éventail d’opposants, compte sur les nouvelles générations et l’alternance démocratique pour imprimer au Zimbabwe une politique de redressement en mettant fin à un régime accusé de despotisme et de corruption.

2 UNE ASCENSION DANS LE MONDE OUVRIER

Né à Gutu (est de l’actuel Zimbabwe) en milieu shona (l’ethnie majoritaire du pays), Morgan Tsvangirai est le fils aîné d’une famille modeste de neuf enfants. Il ne fait que de courtes études, ce qui lui vaut le qualificatif méprisant d’« ignoramus « de la part de Robert Mugabe, mais aussi la confiance du milieu ouvrier qui ne voit pas en lui un intellectuel loin des réalités, prêt à rejoindre le monde des nantis une fois élu. À vingt ans, il travaille dans une usine de textiles et entre en contact avec l’univers du syndicalisme. Quelques années plus tard, il devient mineur et gravit les échelons de la hiérarchie syndicale jusqu’à figurer parmi les dirigeants de l’Union nationale des mineurs — dans un pays où le secteur minier constitue la principale activité avec l’agriculture. En 1988, il accède au poste de secrétaire général de la Confédération des syndicats du Zimbabwe (Zimbabwe Congress of Trade Unions, ZCTU).

3 UN LEADER SYNDICAL HARCELÉ PAR LE POUVOIR

Bien qu’il n’ait pas participé à la guérilla contre le régime d’apartheid menée dans les années 1970 par le héros de l’indépendance Robert Mugabe, Morgan Tsvangirai est cependant l’un des membres et responsables du parti présidentiel, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF). Toutefois, la réponse de plus en plus autoritaire du pouvoir aux revendications ouvrières l’amène à prendre ses distances avec le parti. Alors que le mouvement ouvrier gagne en importance et en popularité, Morgan Tsvangirai subit les représailles du gouvernement. En 1989, il est accusé d’être un espion sud-africain et emprisonné pour avoir qualifié de « manifestation de la répression croissante de l’État « la fermeture de l’université après des affrontements ayant mis aux prises les étudiants et la police. Il est de nouveau arrêté en 1992 pour avoir protesté contre des réformes économiques et des lois limitant le pouvoir syndical. Selon sa biographie officielle, il aurait été victime de trois tentatives d’assassinat.

4 L’OPPOSANT À ROBERT MUGABE

En 1997 et 1998, Morgan Tsvangirai lance plusieurs grèves générales qui paralysent le pays. Fort de son succès sur le front syndical, il émerge rapidement sur la scène politique nationale en fondant en 1999 le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), premier véritable parti d’opposition au gouvernement de Robert Mugabe. En février 2000, l’échec d’un référendum organisé par ce dernier pour conforter sa position montre la montée de l’opposition et l’audience croissante du MDC au sein de la société zimbabwéenne. Les élections législatives qui se déroulent quelques mois plus tard confirment la percée du MDC, qui remporte la moitié des sièges.

Accusé, à la veille de l’élection présidentielle de mars 2002, d’avoir comploté contre le président Mugabe, Morgan Tsvangirai parvient à échapper aux poursuites grâce à la pression de la communauté internationale. À la suite de la réélection de Robert Mugabe, il dénonce les campagnes d’intimidation et la fraude massive.

Alors que le Zimbabwe s’enfonce dans le marasme économique découlant de la politique gouvernementale, en particulier une réforme agraire menée dans le chaos et les violences, Morgan Tsvangirai apparaît comme le leader unique d’une opposition allant de la gauche à la droite, des travailleurs noirs à certains fermiers blancs. Le président Mugabe s’appuie pour sa part surtout sur la population rurale, et en particulier sur les anciens combattants de la guerre d’indépendance (les « vétérans «), bénéficiaires privilégiés de la réforme agraire.

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