Turquie. Ephèse, la voie Arcadienne.

Deux chèvres solitaires traversent sans hâte la voie Arcadienne au pied du mont Panayir : seul signe de vie au milieu des dalles de marbre et des colonnes hellénistiques. On m'a dit que sous ce dallage couraient encore les canalisations d'égout, que des statues s'inscrivaient entre les fûts et que des lanternes éclairaient la nuit cette voie longue de 500 m. Elle était l'artère principale de l'antique cité d'Ephèse, non loin de l'Izmir moderne. Ephèse compta jusqu'à 200000 habitants au temps de sa splendeur romaine. Elle était alors un port important du monde méditerranéen... mais la mer Egée s'est retirée... et les Turcs sont arrivés. Ni la déesse Artémis, ni l'apôtre Paul n'ont pu protéger l'une des plus grande cité de l'antiquité. Le gymnase n'est plus que vestige et l'agora est vide de ses foules; les soldats de Trajan, les marins d'Hadrien ont délaissé les thermes, la bibliothèque de Celsius ne voit plus discuter d'étudiants, le troisième concile est clos... la nuit orageuse tombe sur Ephèse.