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Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola [UNITA]

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola [UNITA], mouvement de guérilla fondé en 1966 en Angola par Jonas Savimbi.

2   UN MOUVEMENT DE LIBÉRATION ANTICOLONIAL D’ORIENTATION MAOÏSTE

Bien avant qu’il se libère de la tutelle portugaise en 1975, l’Angola est un pays en guerre. Le soulèvement de la capitale, Luanda, marque en 1961 le début de la guerre d’indépendance, conduite par trois mouvements concurrents qui mènent une lutte dispersée. Face au Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) et au Front national de libération de l’Angola (FNLA), Jonas Savimbi, dissident de ce dernier mouvement, fonde en 1966 l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA), qui recrute essentiellement dans les campagnes de l’intérieur du pays et regroupe surtout des Ovimbundu, ethnie majoritaire dans le pays.

Après la signature des accords d’Alvor en janvier 1975, octroyant à l’Angola son indépendance, la tentative de formation d’un gouvernement d’union nationale avorte rapidement. Cet échec marque le début de la guerre civile. Le MPLA, qui bénéficie du soutien des troupes soviétiques et cubaines, tient seul les rênes du pouvoir.

3   LA GUERRE TOTALE CONTRE LE RÉGIME DU MPLA

Mouvement rebelle, l’UNITA s’organise grâce à ses combattants (les Fala) comme une véritable armée régulière. Elle est placée sous l’autorité absolue d’un leader formé aux techniques de la guérilla au sein d’une académie militaire chinoise. Les succès stratégiques du mouvement iront croissant grâce au soutien dont celui-ci bénéficie de la part d’alliés régionaux (notamment l’Afrique du Sud) ou internationaux (les États-Unis).

Forte de ses positions, l’UNITA négocie dans un contexte favorable en 1991 les accords de paix de Bicesse, qui prévoient la tenue d’élections libres. Les 29 et 30 septembre 1992, le MPLA gagne les élections législatives, et José Eduardo Dos Santos remporte le premier tour de l’élection présidentielle face à Jonas Savimbi. Prétextant des irrégularités dans le déroulement des élections, l’UNITA reprend le combat armé. Offensives et contre-offensives se succèdent, jusqu’aux accords de Lusaka, en 1994, qui prévoient le désarmement de l’UNITA et sa participation à un gouvernement d’union nationale.

4   L’ÉCHEC DE L’INTÉGRATION AU PROCESSUS POLITIQUE

En dépit de cet engagement dans le processus de paix, l’Angola s’enlise entre guerre et paix. Le désarmement des belligérants opéré sous le contrôle de l’ONU reste en partie fictif. Bien que les accords de Lusaka associent l’UNITA au gouvernement — l’UNITA est reconnue comme parti politique en mars 1998 et son leader bénéficie d’un « statut spécial « depuis 1997 —, Jonas Savimbi ne semble pas se satisfaire de son statut de premier leader de l’opposition ni de son poste de conseiller auprès de la présidence. Son refus de s’intégrer au processus politique et de rentrer à Luanda valent à l’UNITA, en juin 1998, une condamnation du Conseil de sécurité qui gèle ses avoirs et impose un embargo sur l’aide militaire et la vente d’armes, le pétrole et la vente de diamants. Le processus de paix est interrompu, et la guerre fratricide reprend, l’armée régulière lançant une offensive générale contre la rébellion. Si elle peut compter sur une armée de 30 000 hommes, financée par le trafic de diamants, l’UNITA voit ses fiefs du centre du pays tomber aux mains de l’armée angolaise.

5   LA REDDITION

En février 2002, l’UNITA perd son leader charismatique, tué par les forces gouvernementales lors d’une offensive menée dans la province de Moxico, dans le centre-est du pays. La mort de Jonas Savimbi entraîne l’affaiblissement du mouvement rebelle, contraint de capituler dans les semaines qui suivent. Le 4 avril 2002, les chefs de l’armée gouvernementale et de l’UNITA signent un accord de cessez-le-feu qui prévoit la démilitarisation de l’UNITA. Entérinée par le successeur officiel de Jonas Savimbi, Paulo Lukamba « Gato «, la signature de l’accord de paix a été précédée par le vote d’une loi d’amnistie s’appliquant à tous les soldats et civils angolais ou étrangers ayant commis des crimes contre la sécurité de l’État.

Conformément aux termes de l’accord de paix, les quelque 80 000 combattants rebelles se regroupent dans des centres de cantonnement pour y être désarmés. Les représentants de l’UNITA siègent aux côtés des représentants de l’armée au sein d’une commission mixte chargée de superviser l’application du cessez-le-feu, le désarmement des anciens rebelles et leur intégration dans l’armée régulière ou la vie civile. L’arrêt des combats et la reddition de l’UNITA sont interprétés par chacun des deux camps, et par la communauté internationale, comme un processus de paix irréversible aboutissant à la fin de vingt-sept années de guerre civile. C’est dans ce cadre que les différents dirigeants et chefs militaires de l’UNITA travaillent à la réunification du mouvement et à sa transformation en un parti politique crédible.

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