Vaillant-Couturier, Paul

Vaillant-Couturier, Paul (1892-1937), homme politique français, journaliste et écrivain, qui incarne la figure de l’intellectuel communiste de l’entre-deux-guerres.

Né à Paris, avocat, adhérent de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) depuis 1916, il est profondément marqué par l’expérience de la guerre et apparaît comme une figure type de l’ancien combattant pacifiste, qui s’engage dans le communisme au cours de l’année 1919. Député de la Seine de 1919 à 1928 (puis de 1936 à sa mort), il entretient de nombreux contacts avec les milieux intellectuels : il est ainsi l’un des fondateurs, avec Henri Barbusse, de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) puis de la revue Clarté (1921).

Au congrès de Tours (décembre 1920), il est le porte-parole du comité de la III^e Internationale et participe à la fondation du Parti communiste français, devenant membre du comité directeur. En 1928, il est nommé rédacteur en chef de l’Humanité, alors dirigé par Marcel Cachin, qu’il tente de transformer en un espace de discussion pour les intellectuels et les scientifiques, sans succès. En effet, l’adoption de la tactique « classe contre classe « et les difficultés financières du journal ont raison de sa tentative. Il entre alors dans une phase de disgrâce de 1929 à 1932, marquée par un long voyage en Union soviétique, au terme duquel il prend l’initiative de créer l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR), dont il assure la direction. Au cours des années 1933-1934, celle-ci devient l’un des foyers de la lutte antifasciste, et Paul Vaillant-Couturier est l’un de ceux qui contribuent au rassemblement des intellectuels au-delà de la sphère communiste. En 1935, soutenu par Maurice Thorez, il est de nouveau nommé rédacteur en chef de l’Humanité et devient l’un des animateurs de la politique communiste du Front populaire. À sa mort, l’ensemble de la gauche lui rendra hommage.