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Vajpayee, Atal Bihari

Publié le 10/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Vajpayee, Atal Bihari (1926- ), homme politique indien et nationaliste hindou, leader du Parti du peuple indien (Bharatiya Janata Party, BJP) et Premier ministre de l’Inde (1996, 1998-1999, 1999-2004).

2 UN NATIONALISTE HINDOU ISSU DE LA CASTE DES BRAHMANES

Né à Gwalior (État de Madhya Pradesh), au sein d’une famille appartenant à la caste des brahmanes, la plus élevée des quatre castes principales de l’hindouisme, Atal Bihari Vajpayee rejoint adolescent le Rashtriya Swayamsevak Sangh (service volontaire national), une organisation hindoue nationaliste de droite. Après avoir obtenu un diplôme d’études supérieures en sciences politiques, il participe à la création du Jana Sangh, un parti nationaliste hindou. De 1957 à 1962 et de 1967 à 1984, il est élu au Lok Sabha, la chambre basse du parlement indien, où il acquiert rapidement une réputation d’orateur doué.

En 1975, le Premier ministre, Indira Gandhi, déclare l’état d’urgence, assumant des pouvoirs exceptionnels et suspendant une grande partie des libertés civiles. Atal Bihari Vajpayee est parmi les leaders politiques emprisonnés pour s’être opposés à l’état d’urgence. Deux ans plus tard, il rejoint une coalition politique menée par le Janata Party (Parti du peuple), qui bat le Congrès national indien d’Indira Gandhi aux élections. Atal Bihari Vajpayee est alors nommé ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement.

3 LE LEADER DU BJP

Peu après la chute du gouvernement du Janata Party en 1979, Atal Bihari Vajpayee est nommé à la tête du Parti du peuple indien, le Bharatiya Janata Party (BJP), qui succède au Jana Sangh. Le BJP met en avant la vision traditionnelle des hindous nationalistes selon laquelle les peuples de l’Inde sont liés par une culture hindoue commune. Pour ses opposants, la philosophie du BJP est incompatible avec la Constitution laïque du pays et menace l’importante minorité musulmane de l’Inde. Atal Bihari Vajpayee s’inscrira en faux à plusieurs reprises contre cette vision des choses, insistant sur le fait qu’un gouvernement BJP travaillerait à établir un consensus politique sur les problèmes importants du pays. Il reste à la tête du BJP jusqu’en 1986, date à laquelle il est remplacé par Lal Krishna Advani, un nationaliste hindou appartenant à la ligne dure du parti.

En 1992, Atal Bihari Vajpayee critique les nationalistes hindous fondamentalistes qui ont détruit la mosquée historique d’Ayodhya dans l’Uttar Pradesh, un État du Nord de l’Inde. Cet événement, à l’origine d’affrontements de rues entre hindous et musulmans qui font plus de 2 000 morts, provoque la démission de Lal Krishna Advani et permet à Atal Bihari Vajpayee de reprendre les rênes du parti.

4 PREMIER MINISTRE D’UNE PUISSANCE NUCLÉAIRE

En mai 1996, Atal Bihari Vajpayee est nommé Premier ministre, à la suite de la victoire du BJP aux élections législatives, devenu le parti le plus important au Lok Sabha avec 186 sièges sur 545. Mais il est forcé de démissionner treize jours plus tard, son gouvernement n’ayant pas réussi à obtenir le soutien d’autres partis. En mars 1998, Atal Bihari Vajpayee se voit confier un deuxième mandat de Premier ministre à la suite des élections parlementaires qui ont donné 178 sièges au BJP. Afin d’obtenir un soutien politique suffisant pour son fragile gouvernement de coalition, Atal Bihari Vajpayee adoucit les positions du BJP sur les mesures perçues comme hostiles aux musulmans indiens.

Poète, célibataire, Atal Bihari Vajpayee a été dépeint comme un modéré au sein d’un mouvement politique associé depuis longtemps à un programme strictement pro-hindou. Mais il ne se désolidarise pas de l’engagement du BJP d’affirmer le statut de puissance nucléaire de l’Inde. En mai 1998, puis de nouveau en avril 1999, le gouvernement indien effectue ainsi une série d’essais nucléaires, les premiers depuis 1974. Dans les semaines qui suivent, le Pakistan réplique avec ses propres essais, faisant naître la crainte d’une course régionale aux armements atomiques. Mais, sous la pression internationale, les deux pays s’engagent à s’informer réciproquement des expérimentations conduites sur leur territoire respectif (« déclaration de Lahore «, février 1999).

Au début de 1999, Atal Bihari Vajpayee travaille également à calmer les flambées de violence contre les chrétiens indiens orchestrées par des groupes nationalistes hindous liés à son propre parti. En avril 1999, la confiance lui est refusée d’une voix au Parlement après la défection d’un des partenaires de coalition du BJP, et il doit remettre la démission de son gouvernement. Les élections législatives de septembre-octobre 1999, remportées par l’Alliance démocratique nationale (la coalition conduite par le BJP), le portent de nouveau à la tête du gouvernement indien.

Les relations avec le Pakistan et leur corollaire, le conflit au Cachemire, en proie depuis 1988 à une guérilla séparatiste soutenue par le voisin pakistanais, comptent parmi les principaux dossiers de son nouveau mandat. Si les deux pays sont au bord de la guerre à plusieurs reprises (en décembre 2001, puis au printemps 2002), Atal Bihari Vajpayee fait le premier pas vers la reprise du dialogue avec le président pakistanais Pervez Moucharraf en annonçant en juin 2003 le rétablissement des relations diplomatiques entre l’Inde et le Pakistan. À l’intérieur, alors que les tensions religieuses culminent en 2002 avec les pogroms antimusulmans dans l’État du Gujarat, le gouvernement d’Atal Bihari Vajpayee semble jouer la carte électorale de la mobilisation religieuse et céder aux pressions de ses alliés radicaux.

À l’issue des élections législatives de 2004, qu’Atal Bihari Vajpayee a lui-même souhaité anticiper avec la volonté de profiter d’une conjoncture économique favorable, il est contraint de démissionner à la suite de la défaite inattendue du BPJ. Alors que le gouvernement sortant n’est pas parvenu à assurer une meilleure répartition des richesses et qu’il a orienté sa campagne en direction des classes moyennes urbaines, le vote rural a bénéficié au Parti du Congrès de Sonia Gandhi.

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