Vieira de Mello, Sergio

Vieira de Mello, Sergio (1948-2003), diplomate brésilien qui a pris en charge de nombreuses situations de crise au sein du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avant d’être nommé Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme en 2002, fonction qu’il a occupée jusqu’à sa mort, en 2003.

Né à Rio de Janeiro, Sergio Vieira de Mello, fils de diplomate, effectue ses études secondaires au lycée franco-brésilien de sa ville natale avant d’étudier la philosophie et les sciences humaines à la Sorbonne, à Paris, où il obtient deux doctorats d’État. Dès 1969, encore étudiant, il commence à travailler à Genève pour l’Organisation des Nations unies (ONU), où il va effectuer la totalité de sa carrière de diplomate, dont plus de vingt ans au sein du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Parfait polyglotte, il parle couramment cinq langues, dont le français.

Les premières missions de Sergio Vieira de Mello le mènent à partir de 1971 au Bangladesh, au Soudan, à Chypre, au Mozambique et au Pérou. De 1981 à 1983, il est le principal conseiller politique de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). De 1983 à 1991, il occupe plusieurs postes à responsabilité au siège du HCR. De 1992 à 1994, il intervient au Cambodge pour faciliter le retour des réfugiés dans leur pays. En 1994, il dirige la Forpronu, la force de l’ONU envoyée dans l’ex-Yougoslavie, avant d’être appelé pour coordonner l’aide humanitaire dans la région des Grands Lacs en Afrique de l’Est, à la suite du génocide au Rwanda. Année après année, il apparaît ainsi comme l’homme des missions difficiles, prêt à parer aux situations d’urgence dans toutes les régions du monde.

Après les frappes aériennes de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sur la Yougoslavie, Sergio Vieira de Mello dirige par intérim la mission de l’ONU au Kosovo en tant que représentant spécial du secrétaire général, de juin à octobre 1999. Il prend ensuite en charge l’Administration transitoire des Nations unies au Timor-Oriental (ATNUTO) dans le cadre de laquelle il organise jusqu’en 2002 la reconstruction et le passage à l’indépendance du pays libéré de l’occupation indonésienne. Cette mission, couronnée de succès, confirme le talent de négociateur et l’efficacité de Sergio Vieira de Mello, appelé dès lors à occuper les plus hautes fonctions.

Diplomate remarquable et homme de terrain, il est reconnu comme un des plus brillants hauts-fonctionnaires internationaux. Intellectuel, engagé à gauche, il apparaît aussi avant tout comme un militant des droits de l’homme.

Homme de confiance du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, auquel il est lié par une grande amitié, Sergio Vieira de Mello succède à Mary Robinson au poste de Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme le 12 septembre 2002. Mais, dès le mois de mai 2003, il apparaît comme le seul capable de mener une nouvelle mission délicate, en Irak. À la suite de la guerre menée par la coalition américano-britannique, qui a renversé le régime de Saddam Hussein, la question du rôle de l’ONU dans la reconstruction de l’Irak se pose en effet avec acuité. Tout en conservant son poste de Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Sergio Vieira de Mello est nommé le 23 mai 2003 représentant spécial en Irak du secrétaire général de l’ONU, pour une période de quatre mois. Son mandat est décrit assez vaguement dans la résolution de l’ONU n°1483 du 22 mai 2003. Devant coordonner l’aide humanitaire, il a aussi pour tâche de « faciliter l'installation d'un gouvernement irakien représentatif et reconnu par la communauté internationale «. Dans la pratique, Sergio Vieira de Mello entend représenter les intérêts du peuple irakien face aux troupes américaines et britanniques, à l’égard desquelles il se montre très critique.

Mais, le 19 août 2003, Sergio Vieira de Mello compte parmi les vingt-quatre victimes d’un attentat au camion piégé commis contre le quartier général de l’ONU, à Bagdad. Cet attentat, le plus meurtrier de l’histoire des Nations unies, est selon toute vraisemblance dirigé contre Sergio Vieira de Mello. La mort à 55 ans de l’un des plus remarquables diplomates en activité suscite une très vive émotion.