Vieira, João Bernardo

Vieira, João Bernardo (1939- ), homme politique bissau-guinéen, président de la république de Guinée-Bissau de 1980 à 1999 et réélu en 2005.

Né à Bissau, João Bernardo Vieira reçoit une formation d’officier, après avoir été électricien. En 1960, il rejoint le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), parti qui regroupe les militants nationalistes des deux pays, et rejoint son fondateur, Amilcar Cabral, à Conakry, en Guinée. Après avoir servi comme commandant régional et commissaire politique en Guinée-Bissau (1961-1964) et reçu une formation militaire en Chine, il devient commandant du front sud en 1964, puis de l’ensemble du théâtre des opérations en 1970. Au cours de ces années, celui qu’on appelle « Nino « est également un membre important du conseil de la guérilla (1965-1967 ; 1971-1973).

Membre du bureau politique du PAIGC depuis 1964, il est nommé secrétaire général adjoint en 1973. Après l’indépendance de la Guinée-Bissau en 1974, il est élu président de l’Assemblée nationale populaire, tout en restant à la tête des forces armées et du ministère des Armées. En août 1978, le président Luis de Almeda Cabral, un Cap-Verdien, le nomme Premier ministre.

En novembre 1980, sous la pression des Bissau-Guinéens qui veulent se dégager de l’influence des Cap-Verdiens du PAIGC, João Bernardo Vieira renverse Cabral. Il dissout l’Assemblée et il installe un Conseil de la révolution composé essentiellement d’officiers bissau-guinéens. Il encourage l’entreprise privée et limite le rôle de l’État dans le but d’attirer les investisseurs étrangers. Après avoir consolidé son pouvoir au moyen de plusieurs révisions constitutionnelles, il commence en 1990 une transition vers un État pluraliste.

Lors des élections multipartites de juillet 1994, le PAIGC conserve la majorité à l’Assemblée nationale populaire, et le président Vieira est réélu de justesse. En juin 1998, il est sauvé provisoirement d’une rébellion militaire liée à la guerre en Casamance sénégalaise par l’intervention des armées du Sénégal et de Guinée-Conakry. Mais, à la fin de 1998, il ne contrôle plus que la région de Bissau et est finalement renversé l'année suivante.

Exilé au Portugal, João Bernardo Vieira revient en Guinée-Bissau en avril 2005, à la veille de l’élection présidentielle qui s’inscrit dans le cadre du processus de retour à la démocratie après le coup d’État de 2003. Candidat sans étiquette, il sort vainqueur au second tour du scrutin présidentiel, le 24 juillet 2005, avec 52,35 p. 100 des suffrages face au candidat du PAIGCE, Malam Bacai Sanha. Il entend se consacrer au rassemblement de la société bissau-guinéenne et à la coopération avec les partenaires africains afin d’engager le pays sur la voie du développement.