Villepin, Dominique de

Villepin, Dominique de (né en 1953), diplomate et homme politique français, Premier ministre de la France de mai 2005 à mai 2007.

Né à Rabat (Maroc), Dominique Galouzeau de Villepin grandit à Caracas (Venezuela) avant de gagner la France pour ses études supérieures. Fils de Xavier de Villepin, un industriel et ancien sénateur représentant les Français établis hors de France, il obtient une licence en lettres et en droit, et un diplôme de l’Institut d’études politiques de Paris. Il intègre l’École nationale d’administration (ENA) en 1978. Un an auparavant, il a adhéré au Rassemblement pour la République (RPR) que Jacques Chirac vient de fonder.

En 1980, il débute comme secrétaire des Affaires étrangères, chargé notamment des affaires africaines et malgaches. Au RPR, il travaille également sur la politique étrangère et rencontre Alain Juppé. Sa carrière de diplomate le conduit à l’ambassade de France à Washington (1984-1989), puis à New Delhi, en Inde.

En 1992, Dominique de Villepin est nommé directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé dans le gouvernement d’Édouard Balladur. Dans la perspective de l’élection présidentielle de 1995 qui oppose balladuriens et chiraquiens, il se rapproche de Jacques Chirac dont il contribue considérablement à relever l’image et la cote de popularité. Lorsque celui-ci accède à la présidence de la République, il nomme Dominique de Villepin secrétaire général de l’Élysée (1995-2002).

Présenté comme l’un des principaux promoteurs de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Jacques Chirac en 1997, Dominique de Villepin conserve toutefois la confiance du président au lendemain de la victoire de la gauche — l’échec de cette manœuvre lui vaut cependant de nombreuses inimitiés parmi les élus du RPR, qui lui reprochent en outre de n’avoir jamais exercé de mandat électif.

Dominique de Villepin demeure le fidèle soutien et collaborateur de Jacques Chirac pendant les années de cohabitation avec Lionel Jospin. En 2002, après la réélection de Jacques Chirac, il est nommé ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.

Son passage au Quai d’Orsay confère à Dominique de Villepin une importante notoriété tant sur le plan national qu’international. Pendant l’hiver 2002-2003, il se fait en effet le chef de file de l’opposition internationale aux plans américains de guerre préventive contre l’Irak. Il est notamment vivement applaudi au Conseil de sécurité des Nations unies en février 2003 lors de son plaidoyer contre le déclenchement du conflit. Orateur de talent, il devient le symbole de la « résistance française « et ses discours, teintés de lyrisme gaullien, font résonner son attachement à l’idée de grandeur de la France.

En 2004, il succède à Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales. Il poursuit l’action sécuritaire de son prédécesseur par des mesures de lutte contre l’islam radical et l’immigration clandestine.

En mai 2005, Dominique de Villepin, qui n’a jamais été candidat à une élection, est promu Premier ministre, en remplacement de Jean-Pierre Raffarin — tandis que son rival Nicolas Sarkozy est de nouveau nommé au ministère de l’Intérieur. Après plusieurs revers électoraux subis par la majorité — élections régionales et européennes de 2004 et référendum de 2005 sur le traité établissant une Constitution européenne — et dans un contexte de crise sociale, il est ainsi appelé par Jacques Chirac à donner une « nouvelle impulsion « à l’action gouvernementale. Mais, confronté aux émeutes qui se déroulent dans les banlieues en octobre 2005, il proclame l’état d’urgence pendant trois mois. En outre, alors que la priorité du gouvernement est la baisse du chômage, le gouvernement se heurte à de fortes résistances en février-mars 2006 avec son projet de Contrat première embauche (CPE). Affaires et rivalités avec Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur et chef de l’UMP, occupent la dernière année du gouvernement Villepin, jusqu’à l’élection de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle en mai 2007 et la nomination de François Fillon au poste de Premier ministre. N’ayant pas réussi à s’imposer au sein de la droite comme celui qui défend le modèle social français, Dominique de Villepin peut néanmoins se prévaloir d’avoir fait baisser le chômage de deux points.

Dominique de Villepin est l’auteur de plusieurs essais et recueils de poésies, dont les Cent-Jours ou l’esprit de sacrifice (2001), une fresque historique sur Napoléon, le Cri de la gargouille (2002), Éloge des voleurs de feu (2003), le Requin et la mouette (2004) et l’Homme européen (2005), co-écrit avec Jorge Semprún.