Vous montrerez en quoi les « Méditations » de Lamartine ont renouvelé la poésie française.
Publié le 22/02/2012
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Votre manuel et les études critiques que vous avez lues peuvent très bien vous fournir toutes les idées et jugements nécessaires : avant Lamartine, la prose a été renouvelée par Rousseau, Chateaubriand, etc. Mais la poésie lyrique est restée un exercice oratoire artificiel où l'on développe des thèmes abstraits et quelconques, selon les règles de la rhétorique et celles du style noble. Lamartine au contraire donne, comme il le dit, pour cordes à sa lyre les fibres mêmes de son coeur ; il chante ses souffrances, ses élans, ses inquiétudes, sans autre souci que de les exprimer comme il les sent; et son instinct, son génie de poète lui ont appris que la poésie ne consiste pas dans des combinaisons adroites de mots et d'images, mais dans un « chant », dans une musique; ses Méditations sont aussi bien des Harmonies, etc. Tout cela vous ne l'inventerez pas. Mais vous pouvez trouver par vous-même des exemples qui vous permettront de le développer d'une façon vivante. Le premier point sera traité, le plus souvent, seulement avec des souvenirs de manuel; vous ne pouvez guère avoir lu du Lebrun-Pindare ou du Delille, du moins de manière à vous en souvenir. Au contraire, l'originalité de Lamartine pourra être mise en lumière par le souvenir de vos lectures : vous ferez voir ses émotions personnelles dans le Lac, l'Isolement, le Vallon ou dans Milly ou la Terre natale. Vous montrerez comment, ici ou là, on trouve l'âme même de Lamartine, comment, par exemple, sa terre natale est d'un pittoresque assez médiocre et doit sa beauté poétique à la transfiguration que son coeur lui faisait subir. Vous prouverez le chant musical des vers en citant des strophes (tout bon élève devrait en savoir), en en montrant la fluidité, le mouvement à la fois simple, presque si banal et pourtant tout pénétré d'un rythme invisible et divin.
c) Tout en vous servant des jugements des autres (et, au besoin, en vous en tenant à eux), essayez toujours de les compléter sinon par vos jugements, du moins par vos impressions à vous. Reprenons le sujet. Parmi les chefs-d'oeuvre de Lamartine que vous prendrez comme exemples, beaucoup sont vivifiés par des émotions que vous n'avez pas éprouvées ; vous n'avez pas souffert, sans doute, de désespoir d'amour. Pourtant, certains de ces poèmes ont pu vous toucher plus directement, soit parce que vous n'êtes pas incapables d'éprouver les sentiments qu'ils évoquent (sentiment de la nature, le pays natal, goût du rêve, de la solitude, etc.), soit parce qu'ils correspondent à des aspirations que vous sentez plus ou moins confusément en vous (rêves d'amour idéalisé, élans religieux, etc.). Insistez sur ces oeuvres ou parties d'oeuvre. Dites que la grandeur de Lamartine est d'éveiller un écho, une exaltation dans beaucoup d'âmes de tous les temps, qu'en le lisant vous vous sentez emporté dans un monde supérieur où vous vous enivrez de ce rêve, de cette vision, etc.
Liens utiles
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- L'oeuvre de Lamartine POÉSIE ÉLÉGIE SUR LA MORT DU POÈTE PARNY (1815) MÉDITATIONS POÉTIQUES (1820.
- Nul de ceux qui ont lu Les Rêveries de Rousseau ou les Méditations de Lamartine ne peut oublier le lac de Bienne ou celui du Bourget. Le pouvoir de l'écriture donne même parfois existence à des lieux qui n'existent que dans et par les livres. A partir d'exemples de votre choix, vous montrerez quels rôles un lieu imaginaire ou réel (paysage, édifice, monument, décor urbain, etc.) peut jouer dans les œuvres littéraires.
- «La poésie ne m'a jamais possédé tout entier. Je ne lui ai donné dans mon âme et dans ma vie que la place seulement que l'homme donne au chant dans sa journée, des moments le matin, des moments le soir, avant et après le travail sérieux et quotidien. » (Lamartine, Premières méditations poétiques, préface.) Commentez et discutez s'il y a lieu.
- Hugo, tout jeune (il n'avait pas encore 20 ans), écrit à Lamartine pour le féliciter de ses « Méditations » (1820). Il salue le lever d'une poésie nouvelle née au plus profond de l'âme.