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Waldeck-Rousseau, Pierre

Publié le 18/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Waldeck-Rousseau, Pierre (1846-1904), homme politique français, président du Conseil de la IIIe République entre 1899 et 1902.

Issu de la bourgeoisie nantaise, Pierre Waldeck-Rousseau devient avocat d’affaires d’abord à Rennes, puis à Paris où il se fait bientôt connaître pour ses plaidoiries — notamment lors de sa défense de Gustave Eiffel, durant l’affaire de Panamá (mars 1893).

2   « UN RÉPUBLICAIN MODÉRÉ, MAIS NON MODÉRÉMENT RÉPUBLICAIN «

Dans la lignée de son père (député sous la IIe République, en 1848), il entre à la Chambre en 1879 et siège dans les rangs de l’Union républicaine (1879-1889).

S’il est un républicain modéré, selon sa propre formule, il n’est pas modérément républicain. Effectivement, Waldeck-Rousseau incarne un républicanisme social volontariste. Sa première préoccupation est la classe ouvrière à laquelle il veut offrir une meilleure législation sociale. Ministre de l’Intérieur de Léon Gambetta (1881-1882), puis de Jules Ferry (1883-1885), il attache son nom à la loi du 22 mars 1884 qui légalise les syndicats — un des textes fondateurs du régime des libertés républicaines.

3   UN PRÉSIDENT DU CONSEIL FÉDÉRATEUR

Le caractère réputé peu avenant de Waldeck-Rousseau n’entrave pas sa carrière politique. Il devient sénateur de la Loire (1894-1904), avant d’être appelé par Émile Loubet à la présidence du Conseil, le 22 juin 1899. Dans une France agitée par les remous de l’affaire Dreyfus et par une forte tension sociale, il donne alors la mesure de son talent.

3.1   Le Bloc des gauches

Pour calmer les esprits et gouverner utilement, Waldeck-Rousseau compose un cabinet de coalition : ce Bloc des gauches rassemble des radicaux, des radicaux-socialistes et un socialiste, Alexandre Millerand ; dans le même esprit et espérant apaiser les tensions qui règnent au sein de l’armée, il donne le portefeuille de la Guerre au général Galliffet, « le fusilleur de la Commune «.

Non seulement Waldeck-Rousseau constitue là le cabinet le plus long de la IIIe République, mais il gère adroitement la situation politique et sociale dont il hérite. En obtenant l’amnistie de Dreyfus et en réprimant fermement les ligues nationalistes, il réussit à calmer un climat politique extrêmement tendu depuis la crise boulangiste des années 1880.

3.2   Les lois sociales

Sur le plan social, face aux grèves de 1899-1901, Waldeck-Rousseau joue également avec succès la carte de l’apaisement. Afin de s'accorder les grâces d'une partie gauche en plein essor, il lance notamment la réforme de l'enseignement secondaire et fait passer la loi hautement symbolique qui ouvre le barreau aux femmes. Enfin, il participe à l’affermissement de la laïcité républicaine en soutenant la loi sur les associations (1er juillet 1901), qui entraîne l’expulsion des congrégations religieuses.

4   UN ANTICLÉRICAL NON VIRULENT

Le 3 juin 1902, très affecté par la maladie, Waldeck-Rousseau démissionne après avoir désigné Émile Combes à sa succession.

Néanmoins, l’année de sa mort, il prononce un dernier discours dans lequel il se fait l’accusateur de la politique religieuse de la nouvelle majorité (nettement plus radicale) ; alors que son action sur les congrégations religieuses portait en germe le dénouement de 1905, il y dénonce la séparation des pouvoirs spirituel et temporel qui, selon lui, ôte à l’État tout moyen de pression sur le clergé de France (voir séparation de l’Église et de l’État).

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