whig

whig, membre d'un des deux partis représentés au Parlement britannique de la fin du XVII^e siècle au début du XIX^e siècle, qui soutint les droits du Parlement contre l'autorité monarchique et ceux des dissidents protestants contre l'anglicanisme.

Le parti whig, opposé au parti tory, doit son nom aux whiggamores, rebelles écossais presbytériens du XVII^e siècle, hostiles à toute union religieuse avec l'Angleterre (Voir Covenants).

Les partis whig et tory apparurent lors de la crise politique et religieuse ouverte, en 1679, autour de la succession de Charles II. Le trône devait légitimement revenir, après la mort de celui-ci, à Jacques d'York (futur Jacques II), frère du roi, mais la conversion de celui-ci au catholicisme suscita l'opposition d'une partie des parlementaires. L'un d'eux, Shaftesbury, demanda le vote d'une loi d'exclusion, écartant du trône les catholiques. Le texte fut rejeté, mais les partisans de l'exclusion gardèrent le surnom de whigs.

Dominé par les membres de l'aristocratie foncière auxquels se mêlèrent des représentants de la bourgeoisie commerçante et industrielle, le parti whig fut le principal artisan de la seconde révolution d'Angleterre en 1688 et de la naissance du régime parlementaire. En 1689, la Déclaration des droits consacrait la suprématie législative du Parlement. Le régime parlementaire s'affermit encore lorsqu'en 1694 Guillaume III choisit pour la première fois ses ministres au sein du parti majoritaire aux Communes, en l'occurrence le parti whig.

Les whigs favorisèrent ensuite la succession hanovrienne, et l'avènement de George I^er de Hanovre, en 1714, leur conféra le monopole du pouvoir. Les whigs, conduits par Robert Walpole, allaient se maintenir au gouvernement jusqu'en 1760, favorisant notamment l'essor du capitalisme britannique.

Affaibli par son propre succès et une corruption généralisée, le parti whig fut rejeté dans l'opposition après l'accession au trône de George III. L'autoritarisme du souverain favorisa le renouveau du parti, au sein duquel se renforçait l'aile radicale, menée par Charles Fox. La sympathie affichée par celui-ci pour la Révolution française poussa une partie des whigs à rejoindre les tories, partisans de la réaction.

En 1830, le parti whig revint au pouvoir sur un programme de réformes dont l'objectif était d'adapter le système politique aux transformations économiques et sociales du Royaume-Uni. Dès cette année, il s'était transformé en parti libéral, mais le terme de whigs continua d'être utilisé couramment. En 1832, les whigs obtinrent la première grande réforme électorale (Voir Vote, droit de).

Un parti whig, s'opposant à la politique du président démocrate Andrew Jackson, vit le jour aux États-Unis en 1834. Il disparut après l'élection présidentielle de 1856.