Worms, concordat de

Worms, concordat de, traité signé le 23 septembre 1122 à Worms entre l’empereur Henri V et le pape Calixte II pour mettre fin à la querelle des Investitures.

Depuis la fin du xi^e siècle, les clercs étant simultanément détenteurs de pouvoirs spirituels et possesseurs de territoires (fiefs), les relations entre l’Église et le Saint Empire romain germanique sont assujetties à un conflit d’intérêt dans la nomination des évêques ; la querelle atteint son paroxysme lorsque Henri V élit un antipape en 1117. Aussi, en 1122, à Worms, l’empereur et le nouveau pape Calixte II se rencontrent-ils et cherchent-ils à s’accorder au sujet de la cérémonie des investitures.

Le concordat de Worms fixe une distinction entre l’investiture féodale (temporelle), conférée par le sceptre, et l’investiture épiscopale (spirituelle), conférée par la crosse et l’anneau. La première relève désormais de l’empereur, tandis que la seconde revient au pape ou à l’un de ses représentants. De fait, bien qu’il ne remette pas en question l’intégration des évêques dans la hiérarchie féodale, le compromis sanctionné par le concordat réduit l’ingérence laïque dans les questions ecclésiastiques.

C’est pourquoi la mise en pratique des clauses du concordat de Worms révèle l’intérêt des empereurs pour ces investitures : dans le Saint Empire, la cérémonie impériale prime, tandis qu’en Italie, territoire vassal de l’Empire, mais fortement influencé par l’Église, l’investiture spirituelle précède l’investiture temporelle.