Zenawi, Meles
Publié le 07/04/2013
Extrait du document
| 1 | PRÉSENTATION |
Zenawi, Meles (1956- ), président du gouvernement de transition de l’Éthiopie de 1991 à 1995, puis Premier ministre depuis 1995.
| 2 | LE LEADER DU FRONT POPULAIRE DE LIBÉRATION DU TIGRÉ |
Né dans une famille de la classe moyenne d’Adoua dans la province du Tigré, Meles Zenawi abandonne ses études de médecine à l’université d’Addis-Abeba en 1974, après la répression qui frappe les étudiants, pour entreprendre la lutte armée contre le régime de Mengistu Hailé Mariam. Il rejoint le Front populaire de libération du Tigré (FPLT), l’une des guérillas opposées au régime militaire, et en devient le président en 1989. Acquis à l’origine au marxisme-léninisme, Meles Zenawi se convertit à l’économie de marché et à la démocratie parlementaire à la fin la guerre froide. À cette époque, le FPLT fusionne avec d’autres mouvements de libération pour former le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), qui parvient à renverser Mengistu en 1991.
| 3 | UN POUVOIR DE PLUS EN PLUS CONTESTÉ |
Meles Zenawi, qui a été nommé président du FDRPE, est choisi comme chef d’État dans l’administration transitoire. Mais bien vite, les autres composantes du FDRPE reprochent à Meles Zenawi et au FPLT de monopoliser le pouvoir. Des membres du gouvernement démissionnent et rejoignent l’opposition qui boycotte les élections de 1992. En 1994, Meles Zenawi fait adopter une nouvelle Constitution de type fédéral fondée sur des critères ethniques pour briser la représentation des Amhara, habitants du Choa qui ont détenu le pouvoir depuis plus d’un siècle avec Ménélik II et Hailé Sélassié. L’affirmation de l’autorité de Meles Zenawi à travers le monopartisme marque un recentrage du pouvoir éthiopien au profit de la province du Tigré, berceau de l’ancien royaume d’Axoum et de l’Abyssinie.
À la suite des élections remportées par le FDRPE (et boycottées par l’opposition) en mai 1995, il devient Premier ministre à la tête d’une coalition sans cohésion. En 1998, il rompt avec son allié érythréen Issayas Afeworki et entraîne l’Éthiopie dans un conflit sanglant. Il est reconduit dans ses fonctions en 2000, puis en 2005, à l’issue d’un scrutin qui se déroule dans un climat de violences meurtrières et de graves irrégularités.