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Zhou, dynastie

Publié le 03/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Zhou, dynastie, ou Tcheou, ou Chou, troisième dynastie chinoise, fondée au XIIe siècle av. J.-C., et qui domina le pays jusqu’en 221 av. J.-C. selon la tradition la plus communément acceptée. La capitale des Zhou fut d’abord Hao (près de l’actuelle Xi'an), puis Luoyi, sur le fleuve Lo (près de l’actuelle Luoyang).

Fondée par Wen (Wu Wang), roi d’un clan semi-nomade du Nord-Ouest, la dynastie Zhou succéda à la dynastie Shang, qu’elle renversa. Issus d’une région propice à l’élevage du cheval, excellents guerriers, ayant su développer l’usage du char, les membres de la nouvelle dynastie conservèrent les acquis des Shang (artisanat, art, religion) et étendirent la civilisation chinoise du bronze à toute la Chine du Nord et dans la vallée du Yang-tseu-kiang. L’immensité de ce territoire et l’état primitif des communications terrestres interdisant aux Zhou d’y exercer partout un contrôle direct, ils déléguèrent leur pouvoir à des vassaux, chacun d’entre eux gouvernant en général une ville fortifiée et des territoires y attenant. La hiérarchie de ces États féodaux était dominée par un seigneur, dont le titre était héréditaire ; venait ensuite une classe de soldats, à la charge également héréditaire. Enfin, au bas de l’échelle sociale, se tenaient les paysans et les domestiques. Au fil du temps, ces États vassaux gagnèrent en autonomie et finirent par supplanter l’autorité du royaume.

La société Zhou était organisée autour de la production agricole. Les terres étaient divisées en étendues carrées strictement délimitées, chacune d’entre elles étant à son tour divisées en neuf parcelles carrées formant une grille équilatérale. Les huit parcelles extérieures étaient attribuées à huit familles paysannes, qui unissaient leurs efforts et leurs ressources pour cultiver la parcelle centrale au profit de la classe dirigeante. La réelle étendue de ce système de distribution des terres est incertaine mais les dynasties suivantes le considérèrent comme la façon la plus efficace de partager la terre.

La pratique religieuse correspondait à la hiérarchie sociale. Les Zhou croyaient, selon la religion chinoise, que le Ciel accordait le droit de gouverner (« mandat du Ciel «), ce qui légitimait l’autorité politique des rois. Les rois Zhou se pliaient à un principe divin, le Shang Di, ou « Dominateur Suprême «, au culte du Shang, appelé aujourd’hui Tian (« Ciel «), et au culte des ancêtres. Les seigneurs des États rendaient hommage à la nature locale et à des divinités agraires, ainsi qu’à leurs ancêtres. Les familles offraient à leurs ancêtres des sacrifices, supposés protéger des malheurs et des calamités.

2   LES ZHOU ORIENTAUX

La période du VIIIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle av. J.-C. correspondit à l’entrée de la Chine dans l’âge du fer ; la technique de la fonte de ce métal, qui apparut dès 500 avant notre ère (beaucoup plus précocement qu’en Occident), permit la fabrication en nombre d’outils pour l’agriculture ainsi que d’armes. Aussi, cette période, qui fut marquée par des changements sociaux intervenant dans un contexte de grande instabilité politique et de guerre quasi continuelle, se caractérise également par une croissance économique rapide. L’utilisation de charrues équipées de soc en fer et les progrès en matière d’irrigation (construction de canaux, réservoirs, digues et barrages) entraînèrent une augmentation de la production agricole, celle-ci favorisant l’accroissement de la population, particulièrement à partir du début du Ve siècle av. J.-C. De cette poussée démographique naquit une nouvelle classe de marchands et de négociants. Les déplacements devinrent plus aisés grâce à l’utilisation des chevaux de selle à la place des chariots.

Les rois Zhou parvinrent à exercer le contrôle sur leur empire jusqu’en 771 av. J.-C., date à laquelle plusieurs États se rebellèrent et les chassèrent, avec l’aide d’armées non chinoises, de leur capitale, proche de l’actuelle Xi’an. Les Zhou établirent une nouvelle capitale à l’est, à Luoyang. Bien qu’ils fussent à l’abri d’invasions barbares, les Zhou, dorénavant appelés « Zhou orientaux «, se trouvèrent alors dans l’incapacité d’imposer une réelle autorité politique ou militaire à leurs États vassaux, dont certains régnaient sur des territoires plus étendus que les leurs et étaient devenus plus puissants qu’eux. Ils se maintinrent néanmoins au pouvoir et, jusqu’au IIIe siècle av. J.-C., confirmèrent chaque nouveau seigneur dans son droit de gouverner ses terres, se portant garant de sa légitimité.

Pendant cette période, l’intégration économique permit aux dirigeants d’étendre leur domination sur de plus vastes territoires. Les États situés en périphérie des zones agricoles chinoises, dont l’expansion se fit aux dépens de leurs voisins non chinois moins développés, stimulèrent et diversifièrent leurs propres cultures en empruntant à ces civilisations. C’est ainsi que les chinois des régions frontalières s’inspirant des populations non chinoises du Nord-Ouest, adoptèrent l’utilisation d’unités de cavalerie. À l’inverse, pour les États des plaines chinoises du Nord, l’expansion était synonyme d’agression contre les États partageant une civilisation quasi identique ; il en résulta une uniformité culturelle qui eut tendance à freiner toute émulation : au VIe siècle av. J.-C., sept États frontaliers très puissants entouraient de petits États plus faibles des plaines chinoises du Nord.

Avec le déclin de l’autorité politique de la dynastie Zhou et l’émergence des puissants États périphériques, les relations entre États devinrent de plus en plus instables. Si les VIIe et VIe siècles av. J.-C. connurent de brèves périodes de stabilité, grâce à des alliances conclues entre États sous l’hégémonie des plus puissants, à la fin du Ve siècle av. J.-C., le système des alliances avait montré ses limites et la Chine des Zhou fut plongée dans l’anarchie. S’ouvrit alors une période dite des « Royaumes combattants « (475-221 av. J.-C.), qui prit fin avec l’avènement du premier empereur de la Chine unifiée.

3   L’ÂGE D’OR DE LA PHILOSOPHIE CHINOISE

La réponse intellectuelle à la grande instabilité et à l’insécurité de la période des « Royaumes combattants « fut la production d’idéologies politiques et philosophiques qui allaient influencer le développement de l’État et de la civilisation chinoise pendant les deux millénaires suivants. Le plus ancien et de loin le plus important philosophe de cette période fut Kongfuzi, ou Confucius, comme il est appelé en Occident. Fils instruit d’une petite famille de l’aristocratie de l’État de Lu (dans l’actuelle Shandong), Confucius représentait la nouvelle classe d’administrateurs et de conseillers alors nécessaire à l’aristocratie dirigeante pour gérer les difficiles problèmes d’administration locale et de relations entre États. Pour l’essentiel, Confucius prôna la restauration des institutions politiques et sociales traditionnelles, celles des premiers Zhou, dans un enseignement fondé sur la réflexion et la morale individuelle. Selon Confucius, les sages souverains du passé avaient créé une société idéale en donnant en exemple leur grande vertu personnelle ; il s’agissait donc de recréer une classe d’hommes vertueux et cultivés, pénétrés du respect de soi et des autres, susceptibles d’occuper les plus hauts postes du gouvernement et de diriger le peuple par l’exemple.

Les doctrines du taoïsme, deuxième grande école philosophique de la période des « Royaumes combattants «, sont présentées dans le Daodejing (« classique de la voie et sa vertu «), attribué à Lao-tseu, et dans les ouvrages de Zhuangzi (Tchouang-tseu). Les taoïstes, selon des principes trouvant leurs racines à la fois dans la religion, la mystique et la métaphysique, dédaignaient le système structuré et complexe que les confucéens appliquaient à la culture de la vertu humaine et à l’établissement de l’ordre social. Sur le plan politique, le taoïsme défendait le retour aux communautés agricoles primitives et, au sein de celles-ci, à un mode de vie « naturel «. Suivant la doctrine taoïste, le gouvernement devait mener une politique de laisser-faire absolu, offrant aux individus la possibilité de trouver une réponse spontanée au cours naturel de la nature.

Une troisième doctrine philosophico-politique, le légisme, se développa au cours de cette même période et influença longtemps la civilisation chinoise. Pensant que les grands désordres de la période appelaient des mesures nouvelles et radicales, les légistes défendaient l’établissement d’un ordre social fondé sur des lois strictes et impersonnelles gouvernant tous les aspects de l’activité humaine. La mise en place d’un tel système reposait sur l’instauration d’un État puissant et riche dont le souverain détiendrait l’autorité absolue. Les légistes recommandaient la socialisation de la richesse, l’établissement de monopoles gouvernementaux et d’autres mesures économiques destinées à enrichir l’État, à renforcer sa puissance militaire et à centraliser le contrôle administratif.

4   LA FIN DES ZHOU ET LA NAISSANCE DE L’EMPIRE

Le plus grand bénéficiaire de la doctrine légiste fut le royaume des Qin (Ts’in) du Nord-Ouest, l’un des États les plus puissants qui émergèrent de la période des « Royaumes combattants «. À la périphérie de la civilisation chinoise, le royaume des Qin se développa à l’abri de défenses naturelles et adopta l’usage de la cavalerie et d’autres innovations militaires empruntées aux barbares nomades. Au IVe siècle av. J.-C., les Qin commencèrent à réformer leur bureaucratie, leur économie et leur armée sur le modèle légiste. Ayant gagné en puissance, ils entreprirent, au milieu du IVe siècle, d’étendre leur territoire. Le rythme de cette expansion s’accéléra après leur occupation de la capitale des Zhou en 256 av. J.-C. et l’accession du roi Zheng de Qin en 246 av. J.-C. Inspiré par le légisme totalitaire d’Han Fei, Zheng s’empara des six autres Royaumes combattants après une série de campagnes féroces et, en 221 av. J.-C., il se proclama Shi Huangdi, premier empereur de la dynastie Qin et de la Chine unifiée.

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