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Antoine Balard et le brome

Publié le 23/08/2012

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balard

A vingt-quatre ans, Balard accède à la notoriété et voit son nom associé à ceux du Suédois Carl Wilhelm Scheele et de Gay-Lussac, deux des plus grands savants dans son domaine. Le brome servira bientôt à la photographie : avec l'argent, il réagit à la lumière solaire beaucoup plus rapidement que le chlore, et autorise la prise d'« instantanés «...

balard

« poursuit ses recherches.

Grâce à l'éther, il parvient à isoler une substance rouge foncé à l'odeur suffocante et découvre qu'elle n'est formée ni d'iode, ni de chlore, mais qu'il s'agit d'un nouveau corps simple.

Patiemment, Balard consacre deux années à ·parachever son travail et à rédiger un mémoi­ re.

Ce n'est qu'en 1826 - à l'âge vingt-quatre ans - qu'il transmet son exposé à l'Aca­ démie des sciences, par le tru­ chement de son professeur Étienne Bérard.

Le physicien Louis Joseph de Gay-Lussac vérifie les résultats de ses expériences, qui se révèlent parfaitement exacts, et l'Aca­ démie décide de nommer ce nouveau corps le «brome», du grec brômos, qui signifie « puanteur».

Les sociétés savantes s'arra­ chent le jeune chimiste et pharmacien languedocien.

Salué par Liebig en Alle­ magne, et par sir Humphry Davy en Angleterre, Balard reçoit une médaille de la Société royale de Londres (ce qui est un grand honneur) et UN MIRAGE ÉCONOMIQUE Antoine Jérôme Balard est détourné de sa route de savant par le mirage d'une révolution économique et industrielle à venir.

Il forme le projet de récupérer les richesses de la mer, notamment en soude et en potasse, deux substances très utilisées dans l'industrie.

Il s'épuise pendant vingt ans en vaines tentatives, avant de mettre au point des méthodes d'extraction pouvant être mises en œuvre.

Ses premières récoltes, en 1850, n'ont pas le succès espéré et arrivent trop tard : en 1790, le chimiste Nicolas Leblanc est parvenu à fabriquer de la soude artificielle et des réserves considérables de sels de potasse sont découvertes dans des mines allemandes.

Les prix de revient de ces matières premières sont bien inférieurs à ceux que propose Balard.

Le chimiste languedocien est alors partagé entre la joie de voir confirmer ses vues sur la richesse de l'océan et l'affliction de devoir abandonner ses rêves.

devient membre de l'Acadé­ mie des sciences.

En mon­ trant que le brome possède des propriétés similaires à celles du chlore et de l'iode, il a mis en évidence l'existence de familles naturelles en chi­ mie, alors qu'on pensait jusque-là que les éléments étaient isolés.

Il fait égale­ ment pressentir l'origine com­ mune des trois substances, reposant ainsi la question de la constitution de la matière et de la conception du monde physique.

Découvreur et pédagogue A vingt-quatre ans, Balard accède à la notoriété et voit son nom associé à ceux du Suédois Carl Wilhelm Scheele et de Gay-Lussac, deux des plus grands savants dans son domaine.

Le brome servira bientôt à la photographie : avec l'argent, il réagit à la lumière solaire beaucoup plus rapidement que le chlore, et autorise la prise d'« instanta­ nés ».

Il permettra aussi la reproduction de substances naturelles, comme la matière colorante de la garance et l'odeur naturelle de la vanille.

Il sera également un «agent thérapeutique ».

Par la suite, Balard se consacre à divers travaux, mais « perd » vingt ans de sa vie en vaines recherches sur la manière de récupérer les richesses de la mer.

Sa carrière académique est remarquable : professeur à la Sorbonne, puis au Collège de France, il conquiert son auditoire par la chaleur, l'abondance et la justesse d'un enseignement nourri spi­ rituellement.

S'élevant contre une science sophistiquée et des expériences ~éa1isées · entièrement dans des labora­ toires aux équipements coû­ teux, il veut mettre les moyens de la recherche à la portée de tous ses élèves : « Je veux leur apprendre à s'en passer.

Leur esprit s'ai­ guise à cette lutte, au lieu de s'engourdir dans la jouissance d'un bien obtenu sans com­ bat.

» Inspecteur général de l'Enseignement supérieur, il s'attache à donner plus d'im­ portance aux sciences natu­ relles.

Les dernières années de sa vie sont douloureuse­ ment marquées par la perte successive de ses enfants et de sa femme.

Lors du siège de Paris en 1870, sa santé est gravement affec­ tée par une mauvaise alimen­ tation et par le froid ; il mour­ ra six ans plus tard, à l'âge de soixante-quatorze ans.. »

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