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Est-il acceptable de poursuivre la recherche et le développement de nanotechnologies ?

Publié le 02/08/2012

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Un problème plus immédiat relié aux nanotechnologies est celui de ses effets sur la santé. Nous ne sommes présentement pas au courant des impacts des nanomatériaux sur notre santé. Quelques études ont été effectuées sur la toxicité des nanotubes de carbone, mais les résultats n’ont pas été concluants, certaines études les trouvant très toxiques, d’autres ne trouvant aucun signe de toxicité [18]. Étant donnée leur taille infime, les nanoparticules peuvent facilement pénétrer le corps humain, s’accumuler et engendrer des dangers comparables à l’amiante [5]. La taille des nanoparticules rend ce problème encore plus terrifiant puisqu’aucune technique actuelle ne permet de les repérer, les rendant pratiquement invisibles. Ces problèmes concernent aussi l’environnement. L’accumulation de ce nouveau type de déchets non biodégradables pourrait avoir un impact sur la faune et la flore. De plus, en général, plus la technologie évolue, plus elle consomme de l’énergie, il est donc raisonnable de croire que les nanotechnologies entraîneront une augmentation de la consommation d’énergie, ce qui ne peut être que néfaste pour l’environnement.

« les traiter rapidement.

Dans le même ordre d'idées, nous aurions la capacité de traiter certaines maladies en utilisant des nanorobots ou des nanoparticules.

Cesméthodes seraient avantageuses par rapport à des méthodes traditionnelles de traitement de maladies (comme la radiothérapie pour le cancer ou les antibiotiques pourles bactéries), car elles seraient « apparemment moins toxiques en raison de leur ciblage privilégié [5].

» Cette réalité n'est pas si loin, deux réalisations majeures nousen rapprochant ont justement été documentés dans le magasine Québec Science dans son numéro sur les dix découvertes de l'année 2007 au Québec [20, 21].

Dans lepremier cas, il est question des nanomatériaux inventés par René Roy, chimiste de l'Université du Québec à Montréal.

Ces nanoparticules imitent parfaitementcertaines surfaces muqueuses du corps humain qu'ils confondent les bactéries, qui s'y agrippent.

Ceci permet de réduire les chances de contamination.Malheureusement, l'application de cette invention est encore trop limitée pour être utilisée comme traitement principal : « [ces nanomolécules,] surtout efficaces endébut d'infections, ne remplaceront jamais les antibiotiques, capables de tuer les bactéries déjà bien installées dans notre organisme […] [20].

» La deuxièmedécouverte de l'année en nanotechnologie concerne le guidage de nanoparticules dans le corps humain dans le but éventuel de délivrer des agents anticancerdirectement dans une tumeur.

Effectivement, l'équipe de Sylvain Martel, de l'École Polytechnique de Montréal, a réussi à téléguider une particule dans le corps d'unporc en utilisant un appareil IRM.

Malgré le fait que la particule utilisée était trop grosse pour passer partout dans le corps, le premier pas a été fait, un système detéléguidage a été conçu et testé, ne reste juste qu'à le perfectionner. Déjà, nous utilisons des technologies pour prolonger ou améliorer la vie humaine.

Avec des stimulateurs cardiaques, nous sommes capables de contrer certains casd'insuffisances cardiaques.

Des prothèses mécaniques peuvent remplacer des membres manquants.

Les nanotechnologies nous permettront d'améliorer cestechnologies.

En concevant des systèmes complexes avec les nanotechnologies, il sera éventuellement possible de créer des organes artificiels et des dispositifspermettant de mieux réguler la synthétisation ou la sécrétion de certains éléments chimiques du corps tel que l'insuline.

Aussi, avec des nouveaux systèmesélectroniques nanométriques, il deviendra plus facile de développer les interfaces humain-machine pouvant s'incorporer facilement au corps humain, ouvrant ainsi lavoie à des prothèses ou des organes artificiels plus performants et qui interagissent avec le cerveau.

Par exemple, une main ou un œil artificiel pouvant retourner desinformations au cerveau et pouvant être contrôlé. La quatrième phase de l'évolution des nanotechnologies telle qu'énoncée par le CRN [7] arrivera lorsque nous aurons des manufactures moléculaires, des nano-usinescapables de construire des objets (systèmes moléculaires) en assemblant des milliards de sous-systèmes ou blocs nanométriques, chacun ayant ses propres fonctions etpropriétés.

Par exemple, un bloc pourrait être un moteur, un ordinateur ou tout simplement une surface en nanotubes de carbones.

Le développement de tels objetspourrait se faire à l'aide de logiciels de dessin assisté par ordinateur [7] et permettrait de concevoir des systèmes complexes et précis.

Comparée à du développementlogiciel par ses promoteurs, cette méthode de conception serait rapide et facile.

Une fois le design complété, il suffirait d'envoyer les plans à une nano-usine, quiconstruirait directement le produit, nous donnant ainsi l'opportunité de le tester ou d'en produire davantage.

Éventuellement, tout le monde serait propriétaire de sapropre manufacture moléculaire personnelle et pourrait acheter des designs pour assembler des produits directement chez lui au lieu d'aller l'acheter dans un magasinou de le faire livrer.

De plus, des usines de ce type pourraient aussi dans un avenir prochain synthétiser des aliments pour la consommation. Position contre Les nanosciences et les nanotechnologies suscitent depuis fort longtemps des questionnements et des craintes.

Une des peurs les plus répandues a été amenée par K.Eric Drexler en 1986 dans son livre Engines of Creation [14].

Il s'agit du scénario de la gelée grise.

Dans ce scénario apocalyptique, des nanorobots capables des'autorépliquer (par exemple, des nanorobots faisant parties d'un système de production moléculaire) seraient devenus hors de contrôle et se reproduiraient entransformant toute la matière leur étant disponible, et ce jusqu'à anéantir toute la vie sur notre planète.

Pour qu'une telle situation se produise, il faudrait que lesnanorobots soient mobiles, résistants aux attaques extérieures pouvant les anéantir, autonomes et capables de décomposer diverses molécules en molécules plussimples qu'ils pourraient utiliser pour se répliquer. Un problème plus immédiat relié aux nanotechnologies est celui de ses effets sur la santé.

Nous ne sommes présentement pas au courant des impacts desnanomatériaux sur notre santé.

Quelques études ont été effectuées sur la toxicité des nanotubes de carbone, mais les résultats n'ont pas été concluants, certaines étudesles trouvant très toxiques, d'autres ne trouvant aucun signe de toxicité [18].

Étant donnée leur taille infime, les nanoparticules peuvent facilement pénétrer le corpshumain, s'accumuler et engendrer des dangers comparables à l'amiante [5].

La taille des nanoparticules rend ce problème encore plus terrifiant puisqu'aucunetechnique actuelle ne permet de les repérer, les rendant pratiquement invisibles.

Ces problèmes concernent aussi l'environnement.

L'accumulation de ce nouveau typede déchets non biodégradables pourrait avoir un impact sur la faune et la flore.

De plus, en général, plus la technologie évolue, plus elle consomme de l'énergie, il estdonc raisonnable de croire que les nanotechnologies entraîneront une augmentation de la consommation d'énergie, ce qui ne peut être que néfaste pourl'environnement. Il ne faut pas oublier les impacts que les nanotechnologies auront sur l'économie.

Aujourd'hui, tout le système économique est basé sur « les coûts du design, desmatières premières, de la main-d'œuvre, de la fabrication, du transport, de l'entreposage et des ventes [7].

» Dans un monde où chacun a sa nano-usine personnelle, cesystème ne pourrait pas continuer à fonctionner comme il le fait présentement.

Le Center for Responsible Nanotechnology [7] nous fait remarquer que ceci nousamène à nous poser beaucoup de questions au sujet de l'avenir des emplois, de l'économie et du capitalisme.

Dans le cas où un système capitaliste survivrait à unerévolution nanotechnologique, comment serait-il possible d'imposer le respect de la propriété intellectuelle et d'éviter les abus de monopoles sur les nanotechnologies? Pour le moment, il est difficile d'évaluer les impacts économiques des nanotechnologies, et il y a un manque clair d'études sur cette question. La miniaturisation apporte aussi des craintes par rapport à l'invasion de la vie privée.

Avec des outils nanométriques, la surveillance deviendrait plus sophistiquée etinvasive que jamais.

Des caméras et des microphones invisibles à l'œil nu pourraient être placés un peu partout et nous n'aurions aucune chance de le savoir.

De plus,des nanocapteurs pourraient être injectés dans notre corps à notre insu et pourraient être utilisés pour nous étudier ou nous suivre à tout instant. Bien sûr, les nanosciences et les nanotechnologies ont des impacts sociaux.

Tout d'abord, comme avec la plupart des nouvelles technologies, l'écart entre les riches etles pauvres ne risque d'augmenter.

Seuls les pays riches auront les moyens de développer et de profiter des nanotechnologies.

Ceci pourrait aussi un effet sur l'humainen tant que tel.

Certains craignent un trop grand rapprochement entre l'humaine et la machine, que nous perdrons ce qui nous rend humains en remplaçant nosorganes par des membres artificiels et même qu'éventuellement, certaines personnes le feront intentionnellement pour améliorer leurs capacités. Finalement, il faut considérer les applications militaires possibles des nanotechnologies et la course à l'armement qui pourraient s'en suivre.

Les nanosciences et lesnanotechnologies rendent possible des équipements de guerre extrêmement puissants : des missiles intelligents, des armes chimiques anti-personnel qui localisent etinjectent directement une cible, des avions ou des satellites indétectables à cause des nanomatériaux utilisés, des systèmes de surveillance avec nanocapteurs, desvêtements ultrarésistants pouvant repousser les balles, des soldats munis d'implants pour augmenter leurs capacités, etc.

Ces applications sont seulement quelquesexemples de ce qui est étudié par les armées américaine et française, selon Wikipedia [11, 12].

Plusieurs sont convaincus que les nanotechnologies entraîneront unenouvelle course à l'armement semblable ou pire à la course au nucléaire.

Dans ce sens, l'amiral américain David E.

Jeremiah affirma que les applications militairesde la fabrication moléculaire avaient un potentiel encore plus grand que les armes nucléaires d'affecter radicalement la balance du pouvoir [7].

Les nanotechnologiesnécessitent moins de ressources que le nucléaire pour être développées, donc plus de pays pourraient poursuivre de la recherche dans l'application militaire, ce quipourrait augmenter le nombre de conflits internationaux.. »

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