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La biométrie

Publié le 11/10/2018

Extrait du document

La biométrie est dans son acception la plus large, la science de la mesure du vivant.

 

Notre monde accorde une place de plus en plus grande à l'utilisation de techniques biométriques appliquées à l'identification individuelle. Longtemps cantonnée à un univers de science-fiction ou aux laboratoires de la police scientifique, la biométrie est en passe de devenir une réalité quotidienne et familière pour le grand public. Ses applications ne cessent de se multiplier, des classiques enjeux sécuritaires des États à un usage de confort qui se développe dans les bureaux et maisons.

 

Née au xixe siècle de l'avancée conjointe des sciences et de l'anthropologie, la biométrie désigne ici l'ensemble des techniques permettant d'établir l'identité d'un individu de manière irréfutable par la mesure de certaines de ses caractéristiques. Pour être valides, ces mesures doivent concerner les caractéristiques physiques, biologiques, ou comportementales répondant à 5 principes : universalité (exister chez tous les individus), unicité (pour différencier un individu d'un autre), permanence (pas d'évolution dans le temps), possibilité de collecte (enregistrer facilement les données sur l'individu) et possibilité de mesure (mise en équation, numérisation des données).

TECHNIQUES

La finalité de la biométrie est de mettre certaines caractéristiques individuelles en équation, afin de comparer ces propriétés à des informations préalablement enregistrées et stockées. La biométrie transforme ainsi des caractéristiques individuelles en véritables empreintes numériques, en passant par différentes étapes.

 

• Le codage : des capteurs prennent en charge une image, qui va être analysée, par un logiciel, afin de repérer toutes ses propriétés particulières et la transformer

 

en code.

 

• La comparaison : cette opération permet de comparer le code présenté avec les empreintes mémorisées dans une base de données, c'est-à-dire de mesurer la proximité de deux nuages de points caractéristiques. Le résultat de cette comparaison est une note de rapprochement qui confirme ou infirme l'appartenance des empreintes à une même personne. Cette décision est prise automatiquement par un algorithme complexe.

 

• La vérification de l'identité : si la personne est reconnue (en quelques secondes ou moins), elle valide son identité. Dans le cas contraire le système la rejette.

Comment pallier ces failles ?

Devant ces failles, la recherche envisage de diffuser le concept de « biométrie multilodale » (en France, projet Biomet). Il s'agirait de multiplier les systèmes permettant de conjuguer différents procédés d'identifiaction biométrique : les empreintes digitales, la forme du visage, la signature en ligne et la forme de la main. Cette association de plusieurs techniques assurerait davantage d'efficacité et de pertinence dans les mesures.

CHAMPS D'APPLICATION

Les secteurs d'activité appelés à utiliser la biométrie sont innombrables, et expliquent l'essor de ce marché. Deux grandes tendances sont remarquables : une biométrie à l'enjeu sécuritaire, et une biométrie dite « de confort ».

Selon l'enjeu en question, le choix se portera sur l'une ou l'autre des techniques biométriques : ainsi la justice, qui ne peut tolérer aucune faille, investit dans des techniques longues et coûteuses, tandis qu'un particulier qui veut jouir d'un système biométrique rapide et économique, s'oriente sur des propositions peu complexes et à moindre coût.

La biométrie est à ce jour fréquemment utilisée dans différents domaines.

• Le contrôle d'accès : on assiste à un équipement progressif des aéroports,

des gares, des laboratoires, des sites appartenant à l'armée, de lieux protégés comme des salles d'archives ou de stockages. 65 00 personnes ont ainsi été contrôlées lors de Jeux Olympiques en 1996.

 

• La gestion des horaires de travail (pointage) en milieu scolaire ou professionnel (usine, restaurants en « self service »...)

 

• La gestion d'accès (protection des ordinateurs et de leurs données ...)

 

• L'identification d'individus. Dans ce cas précis, il ne s'agit pas d'une logique d'authentification, mais d'une logique de surveillance. Le système cherche dans sa base de données s'il reconnaît un individu parmi une foule, et le signale. Ce procédé a été utilisé dans la ville de Newham, dans la banlieue de Londres (1998), et est aujourd'hui en pratique dans plusieurs casinos aux États-Unis (identification des joueurs interdits ou gangsters fichés), aéroports (identification d'individus indésirables sur le territoire national), stades (refoulement de personnalités connues et dangereuses, comme lors de la finale de Super Bowl à Tampa en 2001), centres commerciaux ou grands magasins.

 

• La sécurité et le contrôle au niveau national et international :

« Identification par le visage : exemples de points de mesure interéléments On comprend au travers de ces exemples que les systèmes bio métriques haut de gamme multiplient les paramètres de mesures et les capteurs pour parvenir à une réelle efficacité.

COMMENT PALLIER CES FAILLES ? Devant ces failles, la recherche envisage de diffuser le concept de " biométrie multilodale »(en France, projet Biome!).

Il s'agirait de multiplier les systèmes permettant de conjuguer différents procédés d'identifiaction biométrique : les empreintes digitales, la forme du visage, la signature en ligne et la forme de la main.

Cette association de plusieurs techniques assurerait davantage d'efficacité et de pertinence dans les mesures.

CHAMPS D'APPLICATION Les secteurs d'activité appelés à utiliser la biométrie sont innombrables, et expliquent l'essor de ce marché.

Deux grandes tendances sont remarquables : une biométrie à l'enjeu sécuritaire, et une biométrie dite « de confort ».

Selon l'enjeu en question, le choix se -------------'"T'"------------� portera sur l'une ou l'autre des la voix, fréquence vocale, mouvement des lèvres ...

Cette technologie reste très dépendante de la qualité d'enregistremen� et du type de message.

tM!!JW:!ijiiU Bien que très performante et bénéficiant de progrès constants, la biométrie n'est pas une solution miracle.

Le système biométrique parfait et sans faille n'existe pas encore.

La fiabilité des technologies s'évalue par leurs taux d'erreurs.

On en distingue deux : le taux des fausses validations (reconnaissance d'une personne qui n'est pas l'individu recherché), et celui des faux rejets (non reconnaissance du bon individu).

Ces deux taux varient considérablement selon la technique employée : si certaines sont presque infaillibles (reconnaissance de l'iris, de la rétine), d'autres présentent une marge d'erreurs plus importante (reconnaissance de la voix, ou d'une empreinte digitale réduite).

D'une manière générale, quels sont les facteurs pouvant induire une erreur? UN COIPS QUI SE TRANSFORME L'inconvénient majeur d'une mesure biométrique est que son support, le corps humain, est soumis à une évolution dans le temps.

Certes, les zones sur lesquelles se focalisent les mesures sont choisies pour leur forte invariabilité (iris, empreinte, forme de l'oreille etc.), mais l'évolution dans le temps ou un incident peut en modifier les caractéristiques.

Pour exemple, prenons le cas le plus banal : celui des empreintes digitales.

Suivant le contexte de mesure, nous pouvons présenter des variations.

Nous sécrétons plus ou moins de transpiration, la température des doigts varie, une simple écorchure peut modifier le dessin des empreintes, etc.

Des opérations de chirurgie esthétique peuvent empêcher une reconnaissance faciale.

Une maladie cardiovasculaire venant modifier quelque peu le dessin du réseau veineux et sanguin de la rétine est également susceptible d'altérer la reconnaissance rétinienne.

Autant de cas qui déboucheront sur une mesure qui présentera un résultat erroné.

Faiblesses techniques La fiabilité des mesures biométriques peut aussi être remise en question par des problèmes ou des insuffisances techniques.

Les systèmes de reconnaissance vocale peuvent ainsi rapidement présenter des failles lorsque la qualité audio et de prise de son n'est pas suffisante.

li est par exemple extrêmement difficile d'effectuer une bonne mesure dans un lieu où les bruits de fond sont très présents, tout comme de différencier la voix de deux jumeaux ou une voix réelle et une voix enregistrée.

FRAUDE Une troisième faille réside dans la possibilité de contrefaire la caractéristique qui est l'objet de la mesure.

Il peut en effet être facile de fabriquer ou d'obtenir un « duplicata » d'une caractéristique : un enregistrement de la voix, un moulage d'empreinte digitale, une photo de l'iris ...

Autant de moyens de déjouer certains appareils biométriques.

Un mathématiciens japonais, Tsutomo Matsumoto, a ainsi affirmé pouvoir tromper les appareils grâce à de fausses empreintes moulées dans de la gélatine alimentaire utilisée pour de la fabrication de bonbons.

Il dit être parvenu à un taux de fiabilité de 80% ! Pour le cas de l'empreinte digitale, diverses méthodes permettent de déjouer les capteurs : le moulage du dessin, et l'utilisation d'une couche de silicone pour ce moulage (le silicone permet de neutraliser le capteur de température, ne faisant varier ce paramètre que de 1 à 3 degrés, ce qui n'est pas détectable).

techniques biométriques : ainsi la justice, qui ne peut tolérer aucune faille, investit dans des techniques longues et coûteuses, tandis qu'un particulier qui veut jouir d'un système biométrique rapide et économique, s'oriente sur des propositions peu complexes et à moindre coût.

La biométrie est à ce jour fréquemment utilisée dans différents domaines.

• Le contrôle d'accès : on assiste à un équipement progressif des ••roports, des gares, des laboratoires, des sites appartenant à l'armée, de lieux protégés comme des salles d'archives ou de stockages.

65 000 personnes ont ainsi été contrôlées lors de Jeux Olympiques en 1996.

• La gestion des horaires de travail (pointage) en milieu scolaire ou professionnel (usine, restaurants en « self service » ..

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) • La gestion d'accès (protection des ordinateurs et de leurs données ...

) • L'identification d'individus.

Dans ce cas précis, il ne s'agit pas d'une logique d'authentification, mais d'une logique de surveillance.

Le système cherche dans sa base de données s'il reconnaît un individu parmi une foule, et le signale.

Ce procédé a été utilisé dans la ville de Newham, dans la banlieue de Londres (1998), et est aujourd'hui en pratique dans plusieurs casinos aux États- Unis (identification des joueurs interdits ou gangsters fichés), aéroports (identification d'individus indésirables sur le territoire national), stades (refoulement de personnalités connues et dangereuses, comme lors de la finale de Super Bowl à Tampa en 2001 ), centres commerciaux ou grands magasins.

• La sécurité et le contrôle au niveau national et international : -le développement de passeport biométriques a été motivé dès 2001 par les attentats terroristes aux États- Unis.

Plusieurs pays ont ainsi décidé de renforcer leurs mesures d"ldentification aux frontières grâce aux technologies biométriques.

Les États- Unis ont ainsi imposé un visa biométrique pour les ressortissants de 27 pays.

Dans le même temps, plusieurs gouvernements ont adopté des solutions de sécurité biométriques : suivant l'exemple de la Suède ou du Danemark.

la France, tout comme la Russie, met en place des passeports biométriques depuis 2006 ; -s'ensuit la mise en place de procédés biométriques pour les Cllrtrs d'idrntit• ; - cartes d'électeurs : au Mexique, 2000 stations d'enregistrement biométrique ont été installées à l'Institut fédéral électoral pour l'authentification des cartes d'électeurs.

li ne s'agit pas d'identifier les électeurs -associer un nom à une personne -mais de les authentifier ; - cartes « généralistes » : plus largement, certains pays ont mis en place des cartes biométriques destinées à faciliter les processus administratifs et éviter les fraudes.

Ainsi, l'Afrique du Sud a mis en place ce type de carte pour la délivrance de pensions sociales.

En 1990, chaque bénéficiaire devait enregistrer son empreinte digitale sur une carte.

Au moment de la délivrance de sa pension, il était contrôlé.

Plus radicalemen� chaque Malaisien doi� depuis 2001, posséder une Mykad, carte d'identité biométrique comprenant de nombreuses données : date et lieu de naissance, sexe, nom des parents, origine ethnique, religion, photo et empreintes digitales.

Cette carte « universelle » sert aussi de permis de conduire, de passeport de porte­ monnaie électronique et contient des informations médicales disponibles en cas d'urgence.

D'autres développements sont déjà en cours: • la signature électronique : elle permet l'authentification d'un donneur d'ordre, lors de la signature de rapports, contrats, documents électroniques etc.

; • la monétique : se développent des projets de sécurisation des transactions en ligne au moyen d'une carte à puce intégrant des données biométriques.

Mais il existe également des développement concernant les paiements classiques (hors internet) : aux États-Unis, en 2000, une société permettait aux clients de certaines grandes surfaces de payer avec leur carte bancaire associée à un système de reconnaissance par empreinte digitale ; • la domotique : des applications grand public pour contrôler l'accès de maisons et appartements voient le jour, et des développements permettant aux appareils domestiques de communiquer entre eux et d'interagir, sont à l'étude.

INTERROGATIONS ÉTHIQUES Parmi les techniques destinées à la surveillance et à la sécurité, la biométrie est la seule à susciter de nombreux débats.

Pourquoi ? La réponse se trouve dans sa définition même : si la biométrie soulève discussions et résistances, c'est parce qu'elle ne mesure pas ce que l'on possède (carte, badge ...

) ou ce qu'on sait (mot de passe ...

), mais bien ce que l'on e� ce qui engendre divers problèmes éthiques.

S'ouvre alors un débat entre " sécurité » et" libertés individuelles>>, auquel notre société tente de répondre.

Les opposants et résistants sont nombreux et organisés.

A titre d'exemple, on peut citer Privocy internoûonol, qui s'autorise par exemple à décerner des " Big Brother Award >> pour dénoncer certaines procédures biométriques, I'ACLU (Americon Civil Liberty Union), ou en France, La Ligue des Droits de l'Homme.

Les risques soulevés sont : • l'affaibl issement de l'espace public anonyme.

Cette crainte est liée à l'utilisation de techniques de reconnaissance faciale à grande échelle depuis le milieu des années 1990.

Ses opposants brandissent le spectre du " flicage • à grande échelle (contrôle des allers et venues, des itinéraires empruntés, des horaires ...

), annonciateur d'une société sécuritaire voire totalitaire ; • l'intrusion des techniques dans la vie privée.

Le mode d'activation de certaines procédures biométriques peut s'effectuer sans le consentement de la personne, voire même sans qu'elle en ait conscience.

Que ce soit dans la phase d'enrôlement (capture de l'échantillon) ou dans la phase de reconnaissance ; • les risques de dérives liées au délit de faciès, ou délits de pauvreté et délit de comportement déviant ; • la poss ib ilité de croisement de fichiers informatiques.

On pourrait craindre la création de gigantesques btues dr donnks auxquelles les individus ne pourraient se soustraire.

Ces bases pourraient être en relations les unes avec les autres, notamment avec les fichiers de police.

Dans un contexte de privatisation de I'Éta� on peut craindre également la transmission et la revente de nombreux fichiers.

S'impose alors la nécessitée de légiférer sur la biométrie, ou du moins d"lnscrire ses pratiques dans un cadre fortement réglementé pour éviter toute dérive.

En France, par exemple, c'est la mission de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés).

Il semble donc indispensable de mettre en place une législation rigoureuse concernant l'utilisation des techniques biométriques.

Leur autorisation ne devrait se justifier que dans la mesure où leur utilisation est proportionnée au niveau de risque, afin d'éviter toute dérive.. »

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