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LA DATATION DES GROTTES PRÉHISTORIQUES

Publié le 27/04/2014

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La méthode de datation absolue par le radiocarbone (carbone 14), 

mise au point par Willard Frank Libby vers 1946, a permis de donner un 

cadre chronologique de plus en plus précis à la préhistoire d'Homo sapiens 

sapiens dont elle couvre l'essentiel de la durée, jusqu'à une quarantaine 

de milliers d'années avant le présent. 

 

I. DES MÉTHODES DE PLUS EN PLUS PRÉCISES 

La méthode du carbone 14 (14C) consiste à mesurer physiquement 

le temps de désintégration atomique du carbone 14 (isotope instable du 

carbone 12 naturellement présent dans l'atmosphère sous forme de CO2) 

dans un organisme, végétal ou animal à partir de sa mort : la teneur en 

carbone 14 diminue de moitié tous les 5 730 ans, jusqu'à disparaître. 

Ainsi, un charbon produit par la combustion d'un bois frais devient datable 

par le comptage de la disparition progressive de sa radioactivité bêta (qui 

a cessé d'être en équilibre avec la faible radioactivité du carbone dans 

l'atmosphère). Ces mesures contrôlées et reproductibles sont donc 

considérées comme physiquement absolues : elles quantifient le temps 

écoulé depuis la mort de l'échantillon. Pour garantir leur validité, 

conditionnée notamment par la préparation chimique des échantillons et 

par les conditions physiques et techniques des procédés de comptage, les 

dates obtenues sont données accompagnées d'un intervalle de probabilité 

statistique satisfaisante (dit sigma) dans lequel la datation a n chances sur 

100 d'être exacte et est exprimée en ±; par exemple, pour un charbon 

daté de 10 500 ± 40 ans B.P., la datation a 95 p.100 de chances d'être 

vraie de 10 540 à 10 460 ans B.P. Les datations sont suivies de « B.P. « 

pour before present (avant le présent) par rapport à l'année 1950, 

devenue l'année de référence par convention acquise des mesures en CO2 

de l'atmosphère.

« no uvelles caractérisations et méthodes de datation applicables aux représentations préhistoriques apportent des avancées considérables à l'élaboration du cadre chronologique rigoureux et le plus précis possible de l'art préhistorique, et bien sûr de la pr éhistoire en général. Les physiciens et les (paléo)climatologues ont mis en évidence les variations constantes de la teneur en CO2 de l'atmosphère et des paliers : ils ont donc procédé à des corrections du calibrage du rapportl4C/12C qui avait été supposé constant pendant ces 40 -50 000 ans par W.

Libby et ses successeurs au XXe siècle.

Le référentiel des mesures est celui donné par la dendrochronologie, c'est -à-dire la datation des bois à partir de leurs cernes de croissance annuels sur plusieurs millénaire s pour certaines espèces d'arbre.

Le couplage et calage des deux systèmes de datation permet de calibrer les datations absolues et de les traduire en années calendaires, avec un intervalle de temps en années, placées sur des courbes de calibration. Des mét hodes de datation des dépôts minéraux, comme des calcites en milieux karstiques (roches calcaires) recouvrant des peintures ou des gravures préhistoriques ont été mises au point dans les années 2010 et testées dans des grottes ornées paléolithiques ainsi q ue sur des sites d'art rupestre (abri rocheux en plein air) en Indonésie et au Brésil.

Elles s'appuient sur des mesures radiométriques par spectrométrie de masse couplées sur les déséquilibres isotopiques de l'uranium/thorium (230 Th/U) et du carbone 14.

C 'est ainsi que des grottes de la région de Cantabrie en Espagne, comme Altamira, El Castillo ou Tito Bustillo, ont bénéficié de datations, remarquables pour leur ancienneté inattendue (de 35 600à 40 800 ans B.P.). II.

DU CONTEXTE ARCHÉOLOGIQUE À UNE CHRONOLO GIE CULTURELLE Deux types d'insertion chronoculturelle des représentations pariétales se sont révélés fiables.

Il s'agit, d'une part, des rares cas de contacts stratigraphiques entre des couches datées — ou culturellement bien définies — et des parois orné es ; il s'agit, d'autre part, de quelques grottes dont les entrées furent bouchées soit naturellement par un éboulement ancien, comme Chauvet (Ardèche) ou Fontanet (Ariège), soit par accumulation de couches d'habitat, telle la grotte de Pair -non -Pair (Gironde).

Les corrélations ainsi établies ne sont pas des datations indirectes, comme il est souvent dit, mais des attributions culturelles incomplètement définies : par exemple, les gravures de Pair -non -Pair sont soit gravettiennes (env. -27 000 à env. -22 000), si leurs auteurs furent les derniers occupants du porche, soit directement antérieures, c'est -à-dire aurignaciennes (env.

— 35 000 à env.

— 28 000). Des foyers datés, ou à défaut des ensembles de vestiges culturellement bien caractérisés, ont toujou rs servi de références chronologiques ou culturelles pour attribuer un âge ou une identité culturelle aux représentations pariétales.

Le foyer daté de 22 340 B.P.

fouillé dans la salle d'entrée de la grotte de la Fuente del Salin (Cantabrie, Espagne) perme t de rapporter à un Gravettien supérieur la douzaine de. »

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