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LA RÉVOLUTION DE L'INTERNET

Publié le 24/12/2018

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Jamais système dans l’histoire des techniques ne s’est développé aussi vite que le cyberespace aujourd’hui. Détrônant la télévision, il sera probablement dès le début du prochain siècle le centre de gravité de la nouvelle écologie des communications. Mais les raisons de s’y intéresser de près ne sont pas que quantitatives. Le cyberespace en effet met en place un dispositif de communication d’un genre original, qu’il importe de bien distinguer des autres formes de communication à support technique.

 

La presse, l’édition, la radio et la télévision fonctionnent selon un schéma en étoile, du type « un vers tous ». Un centre émetteur envoie ses messages vers des récepteurs passifs et, surtout, isolés les uns des autres. Certes, le dispositif médiatique crée de la communauté, puisqu’un grand nombre de personnes reçoivent les mêmes messages et partagent donc un certain contexte. Mais il n’y a ni réciprocité ni interaction (du moins à l'intérieur du dispositif médiatique) et le contexte est imposé par les centres émetteurs. La poste et le téléphone dessinent un schéma en réseau, de point à point, du type « un vers un » le plus généralement, et dans lequel, contrairement à l’irradiation médiatique, les messages peuvent être adressés finement, et surtout peuvent être échangés de manière réciproque. Mais, contrairement au dispositif en étoile, le schéma en réseau ne crée pas de communauté ou de « public », puisque le partage d’un contexte à grande échelle y est très difficile. Le cyberespace combine les avantages des deux systèmes précédents. En effet, il permet à la fois la réciprocité dans la communication et le partage d’un contexte. Il s’agit d’une communication selon un dispositif de « tous vers tous ». Dans une conférence électronique, par exemple, une personne envoie un message à des dizaines ou à des centaines d’autres. Parmi celles-ci, quelques-unes répondent au message. Puis d’autres encore répondent à telle ou telle réponse, etc. Comme tous les messages sont enregistrés, il se sédimente ainsi, progressivement, une mémoire, un contexte du groupe de discussion. Soulignons que cette mémoire, ce contexte commun, au lieu de venir d’un centre émetteur tout-puissant, émerge de l’interaction entre les participants, participants qui, notons-le bien, sont également membres d’autres groupes, naviguent sur le Web et tissent constamment des liens avec l’environnement commun. Or le cyberespace abrite des dizaines de milliers de tels groupes de discussion. L’ensemble de ces forums électroniques dessine un paysage mouvant des compétences et des passions, permettant ainsi de rejoindre d’autres personnes, non plus sur la base de leur nom, de leur adresse géographique ou de leur appartenance institutionnelle, mais selon une carte sémantique ou subjective des centres d’intérêt. La commumication selon le centre d’intérêt et de

 

tous à tous crée les conditions favorables au développement de processus d’intelligence collective. C’est d’ailleurs précisément à cette fin que ces forums ont été conçus par des visionnaires américains de la première heure (comme D. Engelbart, J. R. Licklider, T. Nelson) et mis en œuvre dans des réseaux et des logiciels par la communauté scientifique, leur première utilisatrice.

 

Un « HYPERDOCUMENT » MONDIAL

 

Le World Wide Web a été conçu par une équipe dirigée par Tim Berners Lee, au CERN, à Genève, afin d’améliorer la recherche coopérative chez les physiciens. Ce système permet d’interconnecter par des liens hypertextes tous les documents numérisés de la planète et de les rendre accessibles, par quelques clics de souris, de n’importe quel point du globe. Il s’agit probablement de la plus grande révolution dans l’histoire de l’écriture depuis l’invention de l'imprimerie. Remarquons bien que l’explosion du Web n’a été ni prévue ni voulue par les grandes multinationales de l’informatique, des télécommunications ou du multimédia, mais qu’elle s’est répandue comme une traînée de poudre parmi les cybernautes. Toutes les personnes et tous les groupes réellement désireux de le faire peuvent publier un texte, une musique ou des images sur « la Toile » et rendre donc ces informations disponibles à un public international. Chacun peut ainsi contribuer à l’écriture de l’immense hypcrdocumcnt mondial. Ici aussi, mais à une échelle encore plus vaste que dans les forums de discussion, le processus de lecture-écriture collective sur le Web s’apparente à une communication « de tous vers tous ». Les anciens médias, pris dans ce nouveau milieu, changent de forme. Par exemple, la télévision intégrée au cyberespace ne fonctionnera plus selon le principe de la grille horaire, mais par une offre de programmes à géométrie variable, exploitant les possibilités de l’interactivité. De plus, dans le même espace de communication voisineront les produits des grandes industries de programmes et les vidéos proposées par des amateurs, des journalistes alternatifs, des acteurs politiques, sociaux et culturels divers.

 

La nouvelle intermédiation

 

CULTURELLE

 

Jusqu’à présent, l’espace de communication public était contrôlé par des intermédiaires institutionnels qui remplissaient une fonction de filtrage et de diffusion entre les auteurs et les consommateurs d’information : chaînes de télévision, de radio, journaux, maisons d’édition, maisons de disques, établissements d’enseignement, etc. Or l’avènement du cyberespace crée une situation de désintermédiation dont on n’a pas fini de mesurer les implications politiques et culturelles. À peu près n’importe qui peut publier un texte sans passer par une maison d’édition ni par la rédaction d’un journal. Outre les textes, il en est de même pour tous les types de messages possibles et imaginables (programmes informatiques, jeux, musique, films, etc.). On passe ainsi d’une situation de sélection a priori des messages atteignant le public à une nouvelle donne, le cybernaute pouvant choisir dans un ensemble mondial beaucoup plus vaste et plus varié, non trié par les intermédiaires traditionnels.

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LA RÉVOLUTION DE L'INTERNET.

LA RÉVOLUTION DE L'INTERNET.

L 'équipement ùrformarique des foyers conn aît.

en France, un tfél·eloppeme /11 expon enti el grâce à rme politiq ue de bas prLr, lancée par les gran des Sllrfaces.

Le 110mbre grandissant d 'a bo nnés à l'lmerrret témoigne du même engoueme /11.

Univers convivial qui consacre l'intercomretion permane/1/e tfes individus, la galaxie /memel fourmille d'espaces conutrunalllaires.

forums de d is cu ssi on, boites aru lettres électroniques, qui expfoitem les ressorts d'rme nouvelle sociabilité.

L 'école peut évidemme /11 cirer le meilleur parei de cetre commwricacion sans fromières propice atiX écha nges incerculturels.

Le ll'orltf Illide ll�b.

gi g an tesq ue toile virtuelle, propose aux intermmtes produits de consommation, services, informations.

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Nadguer, ou pluc6t « surf er •, sur fe Web, ouvre tous les cham ps tlu possible, pourvu que l'utilisateur sache s'oriemer tians le ltrbyr in tlre des sites qui s'offrent â lui ...

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