LE RADAR
Publié le 07/11/2011
Extrait du document
Le récepteur est d'une sensibilité exceptionnelle, alors que l'émission est d'une puissance de crête énorme. Autrement dit, toutes proportions gardées, tout se passe comme si l'on tirait un coup de canon tout près d'un microphone très sensible auquel on demande de déceler, tout de suite après, le bruit d'une mouche qui vole à cent mètres ! En d'autres termes, si le récepteur est près de l'émetteur, la puissance de crête de ce dernier risque fort d'endommager, voire de détruire ce récepteur. Les choses sont encore pires si l'on souhaite utiliser une même antenne pour l'émission et pour la réception, ce qui est cependant la clef de l'utilisation pratique du radar.
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mais à 300 000 000 m/s : il ne leur faut qu'une microseconde pour faire un parcours total de
300 m.
• Le problème de la puissance
Même si on les dirige avec des réflecteurs, les ondes ont une regrettable tendance à se disperser :
une plaque de surface S, située à une distance d d'un émetteur, reçoit une puissance proportion
nelle à S/ d 2 : il y a décroissance en raison inverse
du carré de la distance.
Une fois cette puissance reçue, la plaque envoie
l'écho, le plus souvent, dans toutes les directions : il y a de nouveau dispersion de l'onde et si l'écho
doit revenir au voisinage du point où se trouve
l'émetteur, il va encore être atténué dans le rap
port d 2 • Le signal d'écho reçu aura donc une puis
sance qui décroît comme d 4 : la quatrième puis
sance de la distance qui sépare la plaque de
1 'ensemble émetteur-récepteur.
La fameuse
« équation du radar » qui donne la
puissance reçue r, en fonction de la puissance
émise P, est :
r = p G' A' S
64 n3 d4
où G est le « gain d'antenne », coefficient indi
quant combien de fois on a renforcé l'émission
dans la direction où on la concentre, par rapport à
la puissance qui serait émise
si les ondes étaient
rayonnées identiquement dans toutes les direc
tions; À est la longueur d'onde émise.
On aurait tendance à conclure que l'on a intérêt à augmenter cette longueur d'onde, mais ce serait
négliger le fait que G varie comme :
A/A'
où A désigne la surface du réflecteur.
On voit, en raison du d4 au dénominateur que,
même avec un gain d'antenne G = 2 000, la lon
gueur d'onde étant À = 0,1 rn, une surface par
faitement réfléchissante de S = 1 m' à une dis
tance d (en mètres) renvoie au récepteur une puis
sance r voisine de :
cela
donne:
, = p 20 d4
- pour d = 375 rn, r = P .
10· 9 (un milliar
dième de P);
-
pour d = 2, 1 km, r = P .
10· 12 (un millio
nième de millionième de P);
.
- . pour d =:' _66 km, r = P .
I0- 11 (un mil
hardJeme de mdhardième de P).
.
On va donc se heurter à un problème très diffi cd~ à résoudre en ce qui conç _erne la minuscule pUissance reçue.
Evidemment, on augmentera la puissance
émise et nous avons de ce point de vue
une chance : comme l'émetteur doit fonctionner
pendant
des temps très courts, nous pourrons lui
demander une puissance instantanée considérable
pendant, par exemple, un millième du temps,
alors qu'il reste pendant
les 999 autres millièmes à
l'arrêt.
Tel tube d'émission, qui donnerait 50 W
en régime permanent, peut fonctionner pendant
une microseconde avec une puissance de sortie de
50 kW (mille fois plus), si on le laisse se « reposer » pendant 999 !JS.
Ce qui va limiter la portée du radar est la sensi
bilité du récepteur .
On peut montrer qu'il est assez
difficile de recevoir corre'ctement (en le distin
guant bien du bruit de fond) un signal au-dessous
de quelques
10·14 W.
Avec les chiffres vus plus
haut, on voit que, pour avoir une puissance reçue
de
10· 14 W avec une « cible » de 1 m' à 66 km, en
supposant un gain d'antenne de 2 000 et une lon
gueur d'onde de
10 cm, il faut une puissance
émise de 10 kW.
• L'antenne commune d'émission-réception
Le récepteur est d'une sensibilité exception
nelle, alors que l'émission est d'une puissance de
crête énorme.
Autrement dit, toutes proportions
gardées, tout
se passe comme si l'on tirait un coup
de canon tout près d'un microphone très sensible
auquel on demande de déceler, tout de suite après,
le bruit d'une mouche qui vole à cent mètres !
En d'autres termes, si le récepteur est près de
l'émetteur, la puissance de crête de ce dernier ris
que fort d'endommager, voire de détruire ce
récepteur .
Les choses sont encore pires si l'on sou
haite utiliser une même antenne pour l'émission et
pour la réception,
ce qui est cependant la clef de
l'utilisation pratique du radar.
La solution fut donnée vers
les années 1940 par
la découverte du « duplexeur », sorte de commu
tateur utilisant des gaz, ionisés par la puissance de
l'émission, pour réaliser un « aiguillage » de
signaux, ainsi que le montre la figure 43.
On voit sur cette figure que l'émetteur et le récepteur ne sont pas reliés à l'antenne par des fils
mais par des tubes, appelés « guides d'ondes », dans lesquels les ondes centimétriques se propa
gent par réflexions successives sur les parois.
Du
côté de l'antenne, ce tube se termine par un évase
ment appelé « cornet », par où les ondes se dis
persent sur toute la surface du réflecteur, un
miroir parabolique, qui va diriger
les ondes vers la « cible ».
A l'émission, les ondes passent le long d'un pre
mier tube à gaz appelé « ATR », dans lequel le gaz, sous l'influence des ondes à grande puissan
ce, s'ionise, devenant à la fois lumineux et surtout.
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