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LES MACHINES-OUTILS

Publié le 27/01/2019

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Enfin, les machines à affiler servent au polissage de l'intérieur des pièces, notamment pour obtenir des calibres précis (diamètre des culasses des blocs moteurs, par exemple). Les outils à affiler utilisent des « pierres » (des abrasifs liés en petits blocs par ultracolle), montées sur une tête rotative : selon la vitesse de rotation, la taille de la pierre et la nature de l'abrasif, on obtient des usinages d'une très haute précision.

 

La révolution opérée par les nouvelles technologies

 

Outre les procédés purement mécaniques, les machines-outils ont bénéficié au cours de ces dernières décennies des progrès des nouvelles technologies de pointe, tant électromagnétiques qu'électrochimiques.

 

Les ultrasons, notamment, qui sont des vibrations de très haute fréquence, confèrent à l'air de tels battements de pression qu'ils lui attribuent un pouvoir érosif : de telles machines à ultrasons servent à meuler les matériaux, même les métaux les^plus durs.

 

À un autre niveau, les lasers sont couramment utilisés pour la découpe et l'usinage des pièces métalliques. Ils possèdent des caractéristiques de directivité, d'intensité et de cohérence dans l'exécution d'opérations délicates particulièrement intéressantes. Le faisceau lumineux émis par un laser est constitué par un cylindre, d'un diamètre

 

de quelques millimètres, dont la divergence est très faible. Ces pinceaux de lumière cohérente, à haute température, sont dirigés avec une grande précision sur les métaux à travailler, et leur énergie est modulée pour obtenir une découpe en profondeur ou un effet de surface.

 

Dans les technologies chimiques, l'électrométallurgie (machines ECM) combine les réactions électrothermiques et électrolytiques qu'engendre le passage d'un courant électrique dans un bain conducteur. Le pièce à travailler est plongée dans cette solution chimique (appelée électrolyte) et une matrice d'un métal différent, de forme bien définie, est positionnée en vis-à-vis. Lorsque le courant est établi dans la solution, une réaction chimique se déclenche entre la matrice et la pièce, décapant les atomes de celle-ci sur une surface proportionnelle à la forme et à la taille de la matrice qui lui fait face.

 

La productique et la robotique

 

Encore plus révolutionnaires sont aujourd'hui les procédés de fabrication entièrement automatisés et gérés par ordinateur. Les différents types de machines-outils décrits précédemment sont alignés en réseau, et les pièces à travailler sont amenées poste à poste, où elles sont soumises à toute une séquence d'interventions: c'est la fabrication en chaîne automatique. L’automatisation est d'autant plus performante que les machines suivent la séquence d'opérations à effectuer grâce à

À Schéma du tour à pointes, avec au-dessous, quelques-uns des outils fixables sur le porte-outil de l'appareil. Les dessins représentent: 1. la découpe simple; 2. un porte-outil et son outil de découpe; 3. la découpe du filet d'une vis; 4. le surfaçage d'une pièce fixée à son plateau; 5. l'alésage de la surface interne d'un cylindre en rotation; 6. la découpe et l'usinage d'une pièce à partir d'un cylindre en rotation.

 

des programmes élaborés et stockés sur ordinateur. Des senseurs, notamment, se repèrent par rapport à une pièce étalon, qui leur indique la forme et la taille que doit avoir le produit fini : en suivant le contour de cet étalon (gabarit de traçage), ces sondes communiquent aux outils les opérations qui doivent être effectuées sur les pièces brutes acheminées devant eux.

 

L'acheminement automatique des pièces d'un poste de travail à un autre, remplaçant le travail manuel de l'ouvrier, est lui-même une évolution tout à fait récente des chaînes de fabrication. L'ensemble de ces appareils automatiques capables de manipuler des objets ou d'exécuter une ou plusieurs opérations selon un programme fixe, modifiable ou adaptable, est aujourd'hui désigné sous le nom de robotique.

 

Un ordinateur central coordonne les travaux effectués aux différents stades, régule la position et la vitesse de rotation des outils, le transfert de poste à poste, et supervise la qualité et la sécurité des opérations. Il peut également interrompre la séquence en cas de besoin pour permettre l'intervention d'un ouvrier ou une éventuelle réparation. Ce concept global qui vise à améliorer la productivité dans les processus de production et qui allie robotique, micro-€lectronique de gestion et conception assistée par ordinateur, est appelé productique : il a pris son essor dans les usines entre 1975 et 1980, et atteint aujourd'hui un haut degré de sophistication.

 

Un nouveau vocabulaire est né, qui décrit ces systèmes de production automatisés: les SPA. Ainsi parle-t-on de machines de conception, qui

servent à concevoir les pièces à fabriquer (CAO : conception assistée par ordinateur) et les machines de fabrication (FAO : fabrication assistée par ordinateur). Parmi ces dernières, on distingue les machines-outils elles-mêmes (MP : machines de procédés) et les robots transférant les pièces de poste à poste (MT : machines de transfert). Quant aux machines de contrôle/com-mande, elles gèrent l'ensemble des signaux utiles au fonctionnement des machines d'exécution, le tout étant contrôlé par un système informatique central. La synthèse de l'image proposée par ces technologies trouve des applications fructueuses dans la médecine, la chimie, en géologie, car elle permet de visualiser sur un écran ce que l'on ne peut analyser directement.

 

Machines-outils et productique sont promises à un brillant avenir: le développement technologique allant s'accentuant (notamment avec les ordinateurs) et une concurrence de plus en plus vive affectant les entreprises, l'automatisation des usines va se développer à un rythme soutenu. L'incidence sur les emplois sera néfaste : alors que la main-d'œuvre de fabrication représentait 30% des emplois dans les pays industrialisés après la Seconde Guerre mondiale, la proportion n'était plus que de 20% en 1980, et sera de moins de 8% à l'aube de l'an 2000.

.. Dans le procédé d'usinage par électrométallurgie (ECM), un courant électrique est établi dans un bain conducteur (électrolyte) entre une matrice métallique (qui agit comme une cathode) et la pièce à usiner (l'anode). À la surface de la pièce, le métal est érodé par l'action électrochimique et se dissout dans le bain. La forme de la partie érodée est dictée par la forme de la matrice qui lui est opposée.

À Chaîne automatisée d'assemblage et de soudure automobile.

 

Les bras robotisés sont reliés à des claviers où l'opérateur paramètre les fonctions.

▼ Des torches de découpe contrôlées par ordinateur découpent une feuille de métal en plusieurs lames.

 

Le système de contrôle ajuste en permanence le débit du gaz vers les torches pour régler l'intensité de la découpe, ceci afin d'assurer une largeur de découpe uniforme, et donc des lames aux bords rigoureusement droits.

 

« Les machines-outils machines-outils fut le recours à la machine à vapeur, lors de la révolution industrielle de la fin du xviii' siècle.

L'essor des machines-outils Les machines-outils contribuèrent à l'essor des nouveaux moteurs de l'époque.

En 1774, par exemple, l'Anglais John Wilkinson (1728-1808) inventa une machine à forer et à aléser (usinage de la paroi intérieure d'un cylindre pour lui don­ ner une forme parfaite), qui permit de façonner avec précision l'intérieur d'un cylindre.

L'apparition de ces cylindres parfaitement cali­ brés permit à l'ingénieur et mécanicien écossais James Watt (1736 -1819) d'apporter des perfec­ tionnements décisifs à la machine à vapeur .

Grâce à un système de calorifugeage, le cylindre conser ve toute sa chaleur et la vapeur qu'il contient se condense dans une chambre spéciale, le condenseur, où elle peut aussi être refroidie.

Watt fait breveter son invention en 1769, puis en 1775 il s'associe avec un industriel pour fabriquer des machines utilisant la force centrifuge de la vapeur.

L'industrie textile fut l'une des grandes bénéficiaires de ces nouvelles techniques qui, avec le métier à tisser , permettaient le tissage semi-automatique des textiles.

Le développement des machines-outils se poursuivit en Angleterre pendant la première moitié du XIX' siècle, mais, vers 1850, ce sont les É tats-Unis qui se hissèrent au premier rang des nations «automatisées>> .

Les Etats-Unis dispo­ saient, en effet, d'une main-d'œuvre nombreuse et peu coûteuse, au sud notamment.

Le fonctionnement du tour L'invention du tour à revolver permit de disposer plusieurs outils sur un plateau tournant : inter­ changeant les outils par une simple rotation du plateau, l'ouvrier pouvait alors usiner une pièce selon toute une séquence programmée d'opéra­ tions différentes.

Cette stratégie est encore affinée vers 1970 avec l'apparition de l'ordinateur: les séquences d'opérations sont contrôlées avec une très haute précision et l'automatisation permet Production en .....

série de pignons de boite de vitesse.

En haut du cadre, on aperçoit le découpeur à roue qui vient d'être détaché du produit fini : il a la forme d'un pignon (moule­ outil).

Les pignons terminés sont acheminés sur un tapis roulant (vers le bas du cadre).

Ces chaines produisent des objets rapidement et économiquement.

! Lorsque A des pièces métalliques sont usinées (comme ici sur un tour à revolver), des jets de fluide protecteur aspergent les pointes rotatives de découpe, afin de lubrifier les pièces en contact et de dissiper la forte chaleur occasionnée par la friction.

L'outil et le produit sont ainsi protégés d'une déformation excessive.

un rendement de la production exceptionnel pour une main-d'œuvre réduite.

Le tour à pointes est la machine-outil la plus simple.

Elle est conçue pour l'usinage de pro­ duits cylindriques.

Le matériau à travailler est mis en rotation, et l'outil lui est appliqué par un mécanisme d'entraînement: c'est ainsi notam­ ment que sont sculptées les vis (tour à fileter).

Le tour à pointes comprend, d'un côté, le moteur d'entraînement et l'engrenage qui trans­ met le mouvement rotatif au plateau (on appelle cette partie la «poupée>> du tour); et, de l'autre, le contre-pointes, qui est un dispositif mobile sou­ tenant la pièce à usiner.

L'outil est placé sur un chariot et coulisse sur des glissoirs pour venir tra­ vailler la pièce.

Il peut être dirigé à la main par l'opérateur mais il est plus fréquemment entraîné par un moteur à vis de commande, qui assure un mouvement uniforme et un usinage de précision.

Dans le tour à revolver, le porte-outil est plus complexe : souvent de forme hexagonale, il sou­ tient une gamme d'outils différents, qui sont auto­ matiquement interchangés par rotation lors de l'usinage, selon une séquence déterminée.

Les usages et les opérations des machines-outils La machine à fraiser, ou fraiseuse, est l'une des machines-outils les plus courantes: elle est utili­ sée pour le travail du métal, notamment pour la sculpture de rainures et de cannelures.

À la diffé­ rence du tour classique, ce n'est pas la pièce à travailler qui est mise en rotation et amenée contre un outil fixe mais l'outil qui travaille en rotation.

Dans le cas d'une fraiseuse, il s'agit d'une roue ou d'un cylindre denté, la pièce étant amenée à son contact sur un plateau mobile.

Dans ! une machine à A � meuler (ou à roder), un objet est limé grâce à l'action abrasive d'une meule en rotation (à droite).

L'opérateur (en haut) porte des lunettes de protection afin de se préserver des éclats incandescents projetés par la roue.

La machine à pointer -aussi appelée aléseuse­ fraiseuse -est utilisée pour usiner des pièces métalliques de gros gabarit.

La broche contenant les têtes dentées est montée sur une plate-forme horizontale, au bout d'une colonne verticale qui est abaissée sur la pièce à travailler.

S'ajoutant à ces deux directions de mouvement, le plateau soutenant la pièce à travailler peut lui aussi être déplacé dans le plan horizontal sous l'outil, ce qui permet de nombreux angles d'attaque et plu­ sieurs niveaux d'opération.

Les machines à façonner (façonneuses) et à raboter (planeuses) servent à usiner la surface d'un métal : dans le cas des façonneuses, la pièce à travailler est stationnaire, et l'outil mobile balaye sa surface, se soulève en fin de parcours, et est ramené en position de départ ; alors que dans le cas des planeuses qui ont été conçues pour l'usinage de pièces beaucoup plus larges, c'est la pièce fixée à sa table de travail qui est diri­ gée sous l'outil.

La machine à percer, aussi appelée forerie sur colonne ou encore taraudeuse, sert à percer ou vriller des trous calibrés dans différents maté­ riaux: c'est ce type de machine, notamment, qui perce les trous cannelés des boulons.

La mèche de l'outil est appliquée contre la pièce par le mouvement vertical de la colonne : après per­ çage, la colonne se soulève et la table de travail est mise en rotation pour lui présenter une nouvelle pièce à usiner , ce qui autorise une production en chaîne.

Les machines à meuler (ou radeuses) permet­ tent de travailler la taille et la forme d'une pièce en l'usant au moyen d'un abras if: la roue rotative appliquée à l'objet contient des particules très dures, en général du carborundum (carbure de silicium), qui décapent sa surface.

Cette remar­ quable précision de l'usinage est obtenue en fai­ sant varier la vitesse de rotation de la meule, qui peut atteindre des pointes de plusieurs milliers de révolutions/minute.. »

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