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La tauromachie

Publié le 26/10/2012

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La tauromachie n'est pas un sport. Il s'agit plutôt d'un jeu : un jeu dangereux puisque les coups de corne des taureaux peuvent être mortels. La tauromachie obéit toutefois à des règles strictes qui sont autant de manière de ritualiser l'affrontement entre l'homme et l'animal. Le public est un acteur à part entière de ces dramaturgies qui se jouent les après-midi des jours de fêtes, «a Jas cinco de la tarde « - «à cinq heures du soir«-, comme l'a chanté le poète Federico Garda Lorca. La tauromachie s'est implantée principalement en Espagne et dans les pays voisins, Portugal et France, ainsi que dans certains pays d'Amérique latine - Mexique, Pérou, Colombie, Venezuela et Équateur. La forme de corrida qui s'achève par la mise à mort du taureau suscite l'opposition des défenseurs des animaux qui dénoncent son caractère barbare. Les partisans des combats de taros leur opposent la défense d'une culture tauromachique enracinée dans une tradition locale...

« Lf DtROULEMENT DU COMBAT • Le combat entre le matador et le toro répond à des règles précises d'occu pation d e l'arène, qui mettent en lumière le comportement du taureau et le savoir-faire du matador.

• !:enchaînement des trois tercio s dure un quart d 'heure .

Pendant ce temps, le taureau est affaibli par l e travail des banderillos et du picador , qui lui font révéler sa nature : manso -« sans bravoure " -ou avisado -« rusé "· • L e taureau est e nsuite « cité " -provoqué par les mouvements de cape et les appels de voix -par le matador et ses aides qui cherchent à l'attirer au milieu de l'arène.

• Lors du dernier tercio , le matador est seul à agir.

Il « travaille " le taureau au cours de la faena - l'ensemble de passes de muleta -avant de porter l'estocade en plantant l'épée a u niveau du garrot.

Lls TROPHtES • Le troisième acteur de la représentation tauromachique , après le torero et le taurea u , est le public.

les «aficionados "· amateurs éclairés de l 'art tauri n .

Ils se manifestent au cours de la corrida par la voix ou par le geste, commenta nt le travail du picador , des banderillos e t enfin du matador .

• C'est lui qui, par son attitude, cond uit le président à décerner les trophées, qui sont de diverse s formes : le tour de piste -la vue/ ta - , la première orei lle lorsque la moitié du public l'exige en agita nt un mouchoir blanc.

La seconde oreille et la queue sont décernées à la discrétion du président.

• Les trophée s sont découpés par l'alguazil puis remis au matador.

Ce dernier est a lors autorisé à sortir en triomphe par la grande porte de l'arène.

Le taureau n'est pas oublié : quand il s'est montré particulièrement bravo , sa dépouille est traînée pour effectuer une vue/ta .

LA RtGLEMENTATION • En Espagne , à l'origine , chaque ville et chaque région a ses règles .

Les arènes d e Séville et de Madrid prennent des initiatives qui font évoluer la corrida .

En 1917 , une loi réglemente la pratique dans tout le pays.

La loi Corcuera -du nom du ministre de l 'Intérieur de l'époque- l 'actua lise en 1991.

!:Andalousie adopte quelques modifications en 2006 .

• Au Portugal , la mise à mort en public, proscrite depuis l e milieu du XVII' siècle , est officiellement interdite en 1928 sous le régime du dictateur Antonio Salazar.

Elle contin u e toutefois d'être pratiquée dans certaines régions proches de la frontière espag n o le.

Une loi de 2000 entérine cette exception.

• En France , après avoir longtemps appliqué de manière informelle le règlement espagnol, l'Union des villes taurines françaises a officie llement adopté en 1992 la plupart des règles en vigueur de l'autre côté des Pyrénée s .

LES AUTRES JEUX TAURINS • Trois autres jeux taurins sont pratiqués de part et d'autre des Pyrénées et se différencient d e la corrida traditionnelle par le fait que les taureau x ne sont pas mis à mort .

LA COURSE CAMARGUAISE • La course camarguai se est pratiquée dans quatre départements du sud de la France limitrophe s de la Camargue , terre de prédilection de l'élevage des taureaux : les Bouches­ du-Rhône , le Gard, l'Hérault et le Vaucluse .

• L e jeu consiste, pour les « raseteurs "· to us amateurs , de décrocher une cocarde rouge placée sur le front de la vache -le plus souve nt une vachette -ou des glands blancs accrochés à ses cornes .

Le raseteur «rase " l'animal , se présentant de front puis esquivant les cornes au dernier moment en tentant de récupérer les attributs.

• Acrobtltique autant que dangereuse , la course camarguaise donne lieu, durant la saison estivale , à des classements récompensés par des trophée s :trophée de l'Avenir , troph ée des Raseteurs et troph ée des As -la plus haute distinction.

Des primes , recueillies parmi l e public et énoncées au micro , incitent les raseteu r s à affronter l'anim al.

• La saiso n française comprend plusieurs centai nes de rencont res.

Les trois rendez -vous principau x sont la Cocarde d'or d 'Arles - la plus prestigieuse , qui a fêté sa 76' édition en 2007 - ,la Palme d 'or de Beaucaire et la finale du trophée des As qui se déroule en alternance à Nîmes et Arles .

LA COURSE LANDAISE • Tradition gasconne, principalement répandue dans les Lande s et le Gers, la course landaise se pratique entre mars et octobre.

Elle met au prise , dans des arènes, des vaches cotées selon leurs qualités combatives, et une cuadrilla , une équipe de torero s.

• Elle trouve son origine dans le lâcher de taureaux pratiqué dans les rues des villes de la région lors la fête de la Saint-Jean, équivalent de l'encierro de Pampelune .

La course landaise se développe au cours du X IX' siècle.

Il existe aujourd'hui des courses amateur et des courses professionnelles .

• Les participants sont répartis en deux catégories : les écarteurs esquiven t l'animal au tout dernier moment; les sauteurs exécutent un saut par-dessus l'animal.

L e cordier place une corde entre les cornes de la bête pour l'emmener au centre de l'arène où deux entraîneurs la placent en face des toreros .

• Il se dispute un champio nnat de France des écarteurs et des sauteurs.

Plus de cent cinquante toreros de course landai se sont en activité en France .

LA COURSE DE RECORTADORES • Surtout pratiquée dans le nord de l'Espagne , cette course de taureaux est considérée comme une survivance des corridas pratiquée s au XIX' siècle .

Elle se rapproche sensiblement des deux jeux taurins pratiqu és en France .

• À la cour se camar guaise, elle reprend le recorte qui ne consiste pas à arracher la cocarde ou les glands , mais à enfiler des anneaux sur les cornes de l'animal.

• À la course landaise , elle emp runt e la quiebro , écart similaire à celui que fait l'éca rteur , e t le salt o, saut comparab le à celui que réali se le sauteur .

Le point d'orgue de ce sport réside dans le salt o a la garrocha , un « saut à la perche " au-dessus de l'animal.

·Depui s le début du xx' siècle, la hiérarchie entre les matadors est assu rée par l'établissement d 'un palmarès, ou escalaf6n , fondé sur les récompenses obtenues lors des différen tes prestatio ns effect uées durant la saison.

1901 Antonio Fuente s 1902 Ricardo Torres Reina « Bombit a " 1903 Antonio Fuentes 1904 Rafael Gonzaléz Madrid « Machaquito " 1905 Ricardo Torres Reina « Bombita " 1906 Rafael Gonzaléz Madrid « Machaquito " 1907· 1909 Ricardo Torres Reina « Bombita " 1910 1911 Rafae l Gonza léz Madrid « Machaquito " 1912 Rafael G6mez Ortega « El Gallo " 1913·1918 José G6mez Ortega « Joselito " 1919 Juan Belmonte 1920 Ignacio Sanchez Mejias 1921 Manuel Granero 1922 Marcial Lalanda 1923 Manuel Garcia « Maera " 1924 José garcia « Algabeno Chi co " 1925 Marcial Laland a 1926 1927 Cayetano Ord6nez « El Nino de la Palma " 1928 Manuel Jiménez Mor eno « Chicuelo " 1929 1930 Marcial Lalanda 1931·1934 Domin go Ortega 1935 Manuel Mejias Jiménez « Mano la Bienvenida " et Fermin Espinosa « Armi llita Chico " 1936 1937 Domingo Ortega 1938 Jaime Noain et Luis G6mez Calleja « El Estudiante " 1939 Juanito Belmonte Campoy 1940 Domingo Ortega 1941 1942 Pepe Luis Vasquez 1943 1944 Manuel Rodriguez « Manolete " 1945 Carlos Aruza 1946 Luis Miguel Dominguin 1947 Agustin Parra « Parrita " 1948 Luis Miguel Dominguin 1949 Manolo Gonzalez 1950 Manuel dos Santos 1951 Luis Miguel Dominguin 1952 Antonio Ord6nez 1953 Pedro Martinez « Pedrés " 1954 César Giro n 195~ Manuel Jiménez Diaz « Chicuelo Il " 1956 César Gir6n 1957 1958 Gregorio Sanchez 1959 Curra Giron 1960 Diego Puerta 1961 Curra Gir6n 1962 Jaime Ostos et Diego Puerta 1963 Paco Camino 1964 Santiago Martin « El Viti " 1965 Manuel Benitez « El Cordobés " 1966 Paco Camino 1967 Manuel Benitez « El Cordobés " 1968 1969 Miguel Marquez 1970 1971 Manuel Benitez " El Cordob és " 1972 Francisco Rivera « Paqu irri " 1973 Pedro Gutiérrez Maya « El Nina de la Capea " 1974 Antonio José Galan 1975 1976 Pedro Gutiérrez Maya «El Nina de la Capea " 1977 José Maria Do lis Abellan « Manzanar es " 1978 1979 Pedro Gutiérrez Maya « El Nina de l a Capea " 1980 Damaso Gonzalez 1981 Pedro Gutiérrez Maya " El Nina de la Capea " 1982 Juan Antonio Ruiz « Espartaco " 1983 Paco Ojeda 1984 José Maria Dolls Abellan « Manzanares " 1985-1991 J uan Anton io Ruiz « Espartaco " 1992 1993 Enrique Ponce 1994-1996 Jésus Janeiro Baza n « Jesulin de Ubrique " 1997 Enrique Ponce 1998 Manuel Diaz « El Cordobés " 1999 2000 Julian L6pez « El Juli " 2001 Juan Serrano « Finito de C6rdoba " 2002 Julian L6pez « El Juli " 2003 2004 César Jiménez 2005 2006 David Fandita « El Fandi " 2007 Manuel Diaz " El Cordobé s " LES GRANDS MATADORS IGNACIO SANCHEZ MEIIAS (1891-1934) ·And al ou, d'origine bourgeoise, dramaturge , amateur de football , ami du poète espagnol Federico Garcia Lorca, qui lui consacra un poème à l'occasion de sa blessure mortell e infligée par le taureau Granadino , le Llanto por Ignacio Sanchez Mejfas .

• Présentation en 1913 ; alternative en 1919 ; confirmation en 1920.

JosmTo (JDst GôMEZ ORTEGA.

1895·1920) • Très précoce , Joselito (à g.) tue son premier toro à 13 a ns.

li est tué en 1920 par le taureau Bailador .

• Présentation en 1908 ; alternative et confirmation en 1912 .

JUAN BELMONTE (1892-1962) • Rival de Joselito, Belmonte (il dr.) révolutionne la gestuelle du matador en attenda nt immobile la charge du taureau , refusant de reculer devant l'animal.

• Présentation et alternative en 1913.

MANOLETE (MANUEL LAUREANO RODRIGUEZ SANCHEZ , 1917·1947) • Surnommé « le Quatrième Calife de la tauromachie " · Appartenant à la troisième génération d 'une famill e vouée à la tauromachie , Mano/ete est considéré comme le fondateur de l'art taurin moderne, privilégiant la faena de muleta et en adoptant un style sobre et esthétique à la fois.

Il est le premier à chercher le lieu idéal de la mise à mort , l e siti.

Il est tué par le taureau l slero .

• Présentation en 1935 ; alternative et confirmation en 1939.

LUIS MIGUEL DOMINGUIN (Luis MIGUEL GoNzALEZ LUCAS, 1926·1996) • Membre d'une famille de matadors , il se rend célèbre en défiant Mano lete.

1""'~ =1iïii11L!l~-:- Meilleur matador des années 1950 et 1960 , Dominguin revendique ses opin ions communiste s face au dictateur Francisco Franco .

Il défraie aussi la chronique par sa vie mondaine .

• Présentation en 1943 ; alternative en 1944 ; confirmation en 1945 .

EL CORDOBtS (MANUEL BENinZ PtREZ , Nt EN 1936) • D 'orig ine modeste et républicain , il est le symbole du dépoussiéra ge de la corrida en devenant à la fois la légende tauromachique et l'idole de l 'Espagne des années 1960 .

Inventant des poses saugre nues, voire burlesques , El Cordobrs choque le monde des aficionados , mais connaît une gloire mondiale .

Il prend sa retraite définitive en 2000 .

• Présentation en 1960 ; alternative et confirmation en 1963 .

Lfs ARTISTES TAURINS FRANÇAIS • Depuis une trentain e d'années , la tauromac hie se développe en France , plus particulièrement dans la capitale hexagonale de l'art tauri n français, Nîmes .

!:ancien matador Simon Casas (Bernard Dombs , né en 1947 ; présentation en 1967 , alternative en 1975 ) a largement contribué à cette évolution .

Aprè s avoir pris sa retraite de torero , il devient éleveur et prend la direction des arènes de Nîmes .

Simon Casas a notamment formé Marie Sara (Marie Bourseiller, née en 1964) qui est devenue à la fin des années 1980 la première torero à cheval -rejoneadora -française.

• Moins de dix Fran çais ont reçu l'alternative.

Sébastien Castella est le meilleur torero françai s en activité.

Il s'est placé 7' à l'esca/af6n 2007 .

LA CORRIDA CONTESTÉE • La corrida repr ésente pour ses partisans le symbole vivant de leurs traditions .

Pour les opposants , la course de taureau avec mise à mort est un acte de barbarie pratiqué sur un animal .

• Au-delà du refus éthique , un débat oppose les deux partie s sur la notion de souffrance animale .

Les éleveurs affirment que le taureau lors du combat , sous l'emprise de l 'adrénaline , n'est plus sujet à la doul eur.

De leur côté , les spécialistes de neurobiologi e animale affirment que, m ême si le taureau semble bien supporter la douleur , il reste soumis à un stress créé par les conditions mêmes du combat.. »

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