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Les parcs de loisirs : nouveaux paradis artificiels ?

Publié le 04/12/2018

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S’il n’existe pas à ce jour de psychanalyse des parcs de loisirs, ces derniers n’en ont pas pour autant échappé à l’attention des sciences humaines : l’ethnologue Marc Augé les a arpentés avec un regard critique mais non dénué de candeur enfantine, comme en témoignent les textes qu’il a rassemblés dans l’impossible Voyage (Rivages). Selon lui, des lieux tels Disneyland ou les Center Parcs sont avant tout des « mondes virtuels », dont l’échelle réduite favorise une « vie lisse et idéalisée » : les relations humaines - familiales et sociales - y sont délestées du potentiel d’angoisse, d’inconfort ou de détresse que l’existence ordinaire renferme inévitablement. « Le plaisir réel, incontestable, poursuit l’ethnologue, qu’éprouvaient sous mes yeux étonnés des centaines de vacanciers heureux tenait pour une part, me sembla-t-il au bout d’un moment, au plaisir de jouer. Non pas de jouer au sens immédiat du terme, encore que les possibilités fussent innombrables, [...] mais de jouer à faire comme si, de jouer au sens où les enfants jouent - au docteur, au papa et à la maman, au gendarme et au voleur. » Le séjour dans un parc de loisirs ne participe, au fond, ni de la réalité, provisoirement mise entre parenthèses, ni de la fiction, réduite à de simples signes extérieurs :

Phénomène récent, l’engouement des familles françaises pour les parcs de loisirs et d’attractions est devenu un fait de société.

 

Dans ces lieux balisés et surveillés, les visiteurs retrouvent un monde en miniature, où l’existence familiale acquiert une cohésion ludique, soustraite aux vicissitudes quotidiennes. Mais cet enthousiasme n’est-il pas le symptôme d’une difficulté croissante à trouver et à aménager ses repères au sein du monde réel ?

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