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périodiques (presse) - médias & information.

Publié le 22/05/2013

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périodiques (presse) - médias & information. 1 PRÉSENTATION périodiques (presse), publications périodiques (de parution hebdomadaire, bimensuelle, mensuelle, trimestrielle, voire annuelle...) usuellement appelées, en ordre croissant de périodicité, « hebdomadaires «, « magazines «, « revues «. Les périodiques diffèrent des journaux, dont la parution est quotidienne ; ils paraissent en général sur du papier de meilleure qualité. Exception faite de certains hebdomadaires et mensuels d'information générale et d'opinion, ils délivrent le plus souvent une information spécialisée. Leur forme ou contenu éditoriaux ne sont pas forcément dictés par l'actualité. En revanche, les périodiques sont davantage tributaires de la publicité que les quotidiens. Les périodiques ont tiré le plus grand profit de l'importante croissance prise par les médias écrits aux XIXe et XXe siècle, au point d'être en passe, aujourd'hui, d'en devenir le format dominant. 2 LOINTAINS ANCÊTRES DES MAGAZINES 2.1 Le temps des gazettes Les premiers périodiques datent du XVIIe siècle (voir histoire de la presse). Parmi les plus anciens figurent les Nouvelles d'Anvers (1605), la célèbre Gazette de Théophraste Renaudot (1631), le périodique allemand Erbauliche Monaths-Unterredungen (« Discussions mensuelles «, 1663-1668), le Journal des Savants (1665, français), les périodiques anglais Weekly News (1622), London Gazette (1665) et Philosophical Transactions of the Royal Society of London (1665). En moins d'un siècle, les périodiques conquièrent toute l'Europe. Ils se composent pour l'essentiel de courtes recensions de l'actualité diplomatique et se spécialisent souvent dans la publication d'essais sur l'art, la littérature, la philosophie, la science. Lors de sa première parution, le 5 janvier 1665, le Journal des Savants affiche « le dessein [...] de faire savoir ce qui se passe de nouveau dans la république des lettres «. D'autres publications françaises s'inscrivent dans cette veine : les Nouvelles de la république des lettres (revue de Pierre Bayle, fondée à Amsterdam en 1684), le Mercure savant et la Bibliothèque universelle et historique (parue à Amsterdam de 1686 à 1727). Quant au Mercure galant de Jean Donneau de Visé (1672, Mercure de France après 1724), c'est d'abord un recueil d'anecdotes mondaines, mais il se fait aussi l'écho de débats littéraires, telle la querelle des Anciens et des Modernes. 2.2 La censure règne Le XVIIIe siècle confirme l'importance accordée à ces publications, encore réservées, du reste, à des élites alphabétisées ne lisant là que des écrits édulcorés. La place accordée aux débats littéraires ou philosophiques dans les périodiques s'explique par la puissance de la censure, de l'autorisation préalable de parution, du coût du droit de timbre. Ces règles restrictives interdisent, en effet, toute publication d'écrits politiques, sinon dans la sphère la plus immédiate du pouvoir et sous une pointilleuse surveillance. Ainsi, en France, la Gazette de Théophraste Renaudot est officieusement la seule publication à diffuser des informations politiques ; en 1762, elle devient l'organe officiel du ministère des Affaires étrangères tout en changeant de nom (elle devient la Gazette de France). Pour la plupart, les périodiques de la fin du XVIIIe siècle se cantonnent à la diffusion d'une information généraliste et à la recension littéraire et scientifique, sujets qui comportent de moins grands risques de controverses que les questions politiques et qui satisfont l'appétit intellectuel des classes aisées du siècle des Lumières. Encore qu'à l'origine, les écrivains sont très critiques vis-à-vis des « journalistes «, selon l'expression consacrée en 1702 (voir histoire du journalisme). Ainsi Jean-Jacques Rousseau juge-t-il les périodiques comme des « ouvrages éphémères sans mérite et sans utilité «. Certains journalistes rendent bien ce mépris aux écrivains, tel le grand rival du Journal des savants, le Journal de Trévoux (1701-1767), qui participe activement aux philippiques contre les encyclopédistes et les philosophes, notamment contre Voltaire, coupable d'avoir parlé de la presse comme d'un « fléau «... De l'autre côté de la Manche, sous un régime plus libéral, The Tatler (1709-1711) e...

« est plus frappant encore aux États-Unis, puisqu'à la fin du siècle, dans un marché en plein développement, on dénombre 600 titres. Une spécialisation des titres apparaît également à la fin du XIXe siècle, en Angleterre surtout.

Ainsi, les illustrations de mode proposées par The Godey's Lady's Book (1830- 1898) marquent la naissance d’une presse féminine.

Youth's Companion (1827-1929), puis St.

Nicholas (1873-1940) s’adressent aux enfants.

Des titres religieux aux revues littéraires, en passant par les hebdomadaires familiaux, tel The Saturday Evening Post, les périodiques se multiplient en se spécialisant.

Ce mouvement est renforcé par la multiplication des hebdomadaires illustrés, tel Illustrated London News (1842), dont les couvertures rappellent le succès de l'Illustration en France (1843-1944), de Die Woche (1899-1940) en Allemagne ou de Leslie's Illustrated Newspaper (1855-1922) et de Harper's Weekly (1857-1916) aux États-Unis. Progression des tirages et baisse des prix, croissance des taux d’alphabétisation et diversification du panorama de l'information sont des éléments qui augmentent de façonconsidérable l’impact et la capacité d’attraction de la presse périodique. 3.2 En France Paris-MatchTitre phare de la presse magazine populaire en France - quoiqu'à un niveau bien moindre qu'à ses débuts -, Paris-Match consacre lacouverture de son numéro 378 (7-13 juillet 1956) au mariage de Marilyn Monroe et d'Arthur Miller, célébré le 29 juin 1956.Créé en1928, repris et transformé en magazine d'information générale illustré en 1938 par Jean Prouvost, le titre - en plein essor - cesse deparaître pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il réapparaît dans les kiosques en 1949, sous son nom actuel, et connaît à nouveauune très forte progression.

En 1976, Daniel Filipacchi en acquiert la propriété et relance le magazine à un moment où son tiragebaisse dangereusement.

Paris-Match est aujourd'hui la propriété du groupe Hachette-Filipacchi.Courtesy Everett Collection En France, le XIXe siècle répond aux mêmes caractéristiques.

Les titres se multiplient à partir de la Restauration et reflètent les combats idéologiques, littéraires et esthétiques du moment.

Ainsi, la Minerve française (avatar du Mercure de France ) est le porte-parole des classiques et des libéraux.

Les romantiques s'appuient sur le Conservateur littéraire, la Muse française (1823-1824).

Sur un plan plus politique, les « doctrinaires » (François Guizot, Pierre Paul Royer-Collard), partisans de la monarchie constitutionnelle, fondent le Globe. Les années 1830 voient aussi l'apparition du Correspondant, défenseur de l'Église et de la monarchie, et de la Revue indépendante, titre socialiste et démocrate où écrit George Sand.

Deux grandes revues dominent alors la scène : la Revue des deux mondes (1823) et la Revue de Paris (1829). Témoins de cette effervescence du monde des revues plus ou moins politisées : entre 1875 et 1898, près d'une centaine de titres sont fondés, telles la Revue blanche (dirigée à partir de 1881 par les frères Natanson, elle joue un rôle d'avant-garde dans le domaine littéraire), la Revue bleue (1871-1939), la Revue des belles lettres (1875), la Nouvelle Revue (1879), républicaine, puis barrésienne, ou la Revue rouge (1896). Mais la plupart de ces « revues » s’adressent à un public aisé, éventuellement engagé, en tout cas lettré.

Il faut donc distinguer ces publications de l’apparition d’un universde périodiques bon marché préfigurant nos magazines et qui reçoivent les suffrages d’une population toujours plus gourmande de lecture.

Cette demande sociale forte (onpeut parler de l’amorce d’une conquête des masses) est permise par la transformation des mentalités et du profil culturel de la population : aspiration grandissante à uneinformation précise et diversifiée ; amélioration continue du niveau d’instruction ; ouverture au monde grâce à la révolution des communications et de l’instruction. La diversification des supports de presse passe donc principalement par celle des périodiques populaires.

À la charnière des XIXe et XXe siècles, on relève d’abord, comme dans le monde anglo-saxon, le succès de la presse illustrée.

On note également une spécialisation.

Se développent alors la presse enfantine (Mon journal), agricole (l’Ami des campagnes), les bandes dessinées (l’Intrépide, l’Illustré amusant), et encore une presse féminine, une presse littéraire, des titres spécialisés dans la critique et la recension théâtrale (Cœmedia), qui tirent parfois fierté de tirages substantiels.

Il faut enfin évoquer, à l’ombre des quotidiens sportifs nés entre 1898 et 1902, l'existence de dix-huit titres spécialisés dans le sport en 1910 ( voir presse sportive). 3.3 L’aube d’une conquête Que ce soit en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux États-Unis ou encore en France, à la charnière des deux siècles, le monde de la presse est dominé par les quotidiens,mais les périodiques entrent en force dans les habitudes de consommation.

Cette tendance se renforce tout au long du XXe siècle, au rythme même de l’augmentation du temps et des moyens dévolus aux loisirs. 4 XXE SIÈCLE : LES PÉRIODIQUES GAGNANTS.

L’EXEMPLE FRANÇAIS 4.1 Les périodiques à l’avant-scène De 1920 à 1939, l’univers des médias écrits se modernise, s’étoffe, accentue sa spécialisation et change de visage.

Le marché des quotidiens arrive à saturation.

C’est la finde leur âge d’or.

De nouvelles pratiques de lecture, toujours plus variées, s’affirment.

L’attitude du public, plus instable et exigeant qu’avant-guerre, marque la fin de laconfiance inaltérable dans la génération pionnière des grands quotidiens.

Ce phénomène — ajouté à l’élargissement constant du champ de l’information — éclaire le succèscroissant des périodiques à partir des années trente.

Un vaste marché s’ouvre alors.

Se côtoient, en nombre grandissant, hebdomadaires politico-culturels, magazinesd’information ou de divertissement spécialisés.

Cette évolution constitue l’amorce « d’une véritable rupture » dans l’univers de la presse (J.-M.

Charron, 1999). 4.2 La politique périodique Parallèlement à l’existence de quotidiens engagés, les périodiques constituent un important canal du débat politique.

L’univers des titres politisés est foisonnant, constelléde titres, à l’instar de la presse communiste et cégétiste qui distribue de nombreux et solides titres à la fin des années trente : la Russie d’Aujourd’hui, la Vie ouvrière, le Métallo, Femmes, Regards… Le cas particulier de l’hebdomadaire de gauche le Canard enchaîné (qui sans atteindre des sommets, affiche des tirages notables) souligne cette vogue des périodiques engagés, ici par le canal de la satire et de la dénonciation. Autre trait d’époque, l’apparition d’hebdomadaires engagés de droite et de gauche, à l’aura suffisante pour participer au débat politique : à droite, Candide (1924), Gringoire (1938), Je suis partout (1930), la Flèche (1934) constituent le fer de lance médiatique de l’extrême droite ; à gauche, Vendredi (1935), sorte d’organe de réflexion du Front populaire, est côtoyé par Marianne (1932) ou la Lumière (1936).

D’autres publications incarnent la mouvance de la démocratie chrétienne, telles la Jeune République (1920) ou la revue Esprit (1932). 4.3 L’affirmation de la presse magazine Les créations de revues littéraires pérennes — la Nouvelle Revue française (N.R.F., 1909), les Nouvelles Littéraires (1922) — témoignent pour leur part de l’effervescence. »

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