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PHILATÉLIE : Comment collectionner les timbres

Publié le 04/11/2011

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Le premier timbre émis par une administration postale est anglais : il s'agit du "one penny" à l'effigie de la reine Victoria. qui fut mis en vente le 6 mai 1840. Le canton de Zürich, le Brésil. le canton de Genève, les Etats-Unis, l'i1e Maurice suivirent l'exemple britannique et émirent successivement des timbres destinés à la taxe des correspondances. La France, longtemps hésitante, ne les imita qu'après la Révolution de 1848. Le premier timbre français date du 1er janvier 1849 : c'est le "20 centimes" noir à l'effigie de la déesse Cérès.

« Philatéliste ou pas, le public est nombreux à défiler devant les étala du marché aux timbres sous lea ombragea dea Champs-Ely­ sées.

Achats.

ventes et échangea y sont pratiqu6a par une foule cosmopolite .

(Photo De Montferrand-VIoc) le goOt de l'intérêt et.

du lucre, la détournant de ses études, tandis qu'elle absorbait l'esprit des grandes personnes, au détriment d'occupations plus sérieuses.

A Londres, les collectionneurs avaient pris l'habitude de se réunir à la nuit tombée dans Birchin Lane où, pour l'ennui et l'ébahissement des policemen, dames et messieurs de tous âges et de tout rang ouvraient , à fa lueur incertaine des becs de gaz.

leurs portefeuil­ les et feurs albums pour montrer, échanger, vendre et acheter des timbres.

A Paris, les Champs-Eiysées rece­ vaient quotidiennement, vers trois heures de l'après­ midi, une foule de jeunes et de moins jeunes qui fai­ saient aussi commerce de leurs richesses .

La bourse aux .timbres était née.

Des négociants ouvrirent boutique.

Ils attirèrent aus­ sitôt une clientèle sérieuse pour qui la collection n'était nullement un passe-temps aimable.

Le timbre décou­ vrait ses érudits.

Des journaux ·spécialisés firent leur apparition : en Angleterre, le Stamp co/lector's Maga­ zine publiait son premier numéro le 1er février 1863 et.

à l'exemple de cette illustre feuille, toutes les asso­ ciations de collectionneurs du Royaume-Uni se met­ taient en devoir d'éditer leur propre journal où tous les philatélistes en mal d'écriture et de notoriété se mi­ rent à donner de menus articles d'un intérêt menu.

C'était en tout cas fournir la preuve que le timbre constituait une occupation de gentleman.

C'est ce que devait d'ailleurs souligner un des membres de la « Royal Stamp Society », nouvellement créée, dans un discours prononcé le 4 novembre 1863 : « Les collec­ tions de timbres ont maintenant l'assentiment d'une foule de personnes sérieuses, négociants, savants, ma­ gistrats, etc., qui ont été frappés, comme beaucoup, de l'attrait que présente cette foule de vignettes coloriées et blasonnées dont l'intérêt est destiné à s'accroître avec le temps.

et de l'immense ressource que seront les collections pour les historiens et les écrivains qui, dans un siècle ou deux, feront l'histoire de notre temps au triple point de vue de la politique, de l'industrie et du commerce ...

».

Dès lors, les publications se multiplièrent.

« Le tim­ bre-poste ou journal du collectionneur » paraît en Bel­ gique ; en Allemagne, è'est le c Magazin für Briefmar­ ken-Sammler > , qui est encore aujourd'hui fort recher­ ché, surtout à cause de l'extraordinaire finesse des re­ productions que l'on y trouve.

Les marchands de tim­ bres d'Outre-Rhin avaient aussi leur publication offi­ cielle, le c Borzenblatt fùr Briefrnarken Handel •.

En France , le « Magasin pittoresque » consacre, lui aussi, à partir de 1863, des articles aux timbres, sous la si­ gnature de Nathalis Rondot.

En quelques mois, cette publication était parvenue à faire le tour du monde de la philatélie, donnant ainsi un remarquable aperçu de ce qu'on entendait alors par collection, rassemble­ ment un peu hétéroclite de tout ce qu'on pouvait se procurer en provenance des différents pays du monde.

Les négociants avaient déjà eu l'idée de publier des catalogues destinés à renseigner les collectionneurs sur les différents timbres émis dans le monde et sur leur valeur commerciale.

La parution des catalogues devait donner lieu, chaque année, à d'infinies querelles au su­ jet de la valeur des timbres.

La philatélie avait déjà ses fanatiques.

L'éditeur Berger-Levrault publiait.

en 1861 son premier catalogue ; peu après, Alfred Poti­ quet, autre éditeur, mettait en vente un c Catalogue de timbres-poste créés dans les divers Etats du monde » ; Moens, à Bruxelles, présentait, en 1862, un album inti­ tulé c Timbres-poste illustrés>, tandis qu'à Londres la firme Stanley-Gibbons, toujours active après plus d'un siècle, offrait son premier recueil descriptif .

Classe­ ment, présentation varient avec les éditeurs et sont l'objet, chez les amateurs, de discussions serrées relati­ ves aux avantages comparés ou aux inconvénients de chaque ouvrage.

Les journaux spécialisés dénoncent les lacunes et les erreurs relevées ici ou là.

Les albums qui se multiplient au même moment sont également passés au crible du savoir avec la même sourcilleuse suspicion.

Le premier album était paru sous le nom de Schliess.

Justin Lallier, marchand à Paris, avait mis en vente, en 1862, des éditions en français, en anglais et en allemand, d'un album à ca­ ses, mais malheureusement les cases étaient si étroites, qu'il fallait réduire les timbres à coups de ciseaux pour les y faire entrer, ce qui était on le conçoit, assez fâcheux.

La concurrence, ici encore, est vive, et c'est à qui tentera l'amateur par la présentation de l'ou­ vrage.

Tel albuM contient « cinq cent trente-sept types de timbres et soixante-dix-sept armoiries de différents pays, entre autres celles de l'Etat d'Orange, tout à fait inédites ; et tel autre s'honore au contraire d'offrir un instrument utile aux timbromanes en leur laissant la liberté de classer eux-mêmes leur collection comme ifs l'entendent >.

L'histoire de la philatélie est naturellement liée à celle du timbre, l'évolution de celui-ci, depuis près. »

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