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Amazone (Exposé – SVT – Collège/Lycée)

Publié le 31/12/2018

Extrait du document

amazone

LE POUMON DU MONDE

Vaste région s'étendant au cœur de l'Amérique du Sud, l'Amazonie est constituée par le bassin de l'Amazone et ses affluents, qui prennent en partie leur source dans les Andes, dressées à l'ouest de cet immense plateau recouvert de forêts tropicales. Vivant au rythme de l'Amazone, le fleuve le plus puissant de la planète, c’est un monde démesuré, dont le territoire de 6 millions de km2 s'étend sur six pays, le Brésil en occupant les deux tiers, le Venezuela, la Colombie, l'Équateur, le Pérou et la Bolivie se partageant le reste, avec les trois Cuyanes, à ses confins nord-est. Ses forêts denses, riches en essences tropicales, font de cette région le poumon de la planète et continuent à déterminer les modes de vie des populations indigènes, fondés sur la chasse, la pêche et la cueillette. Mais elles ont aussi attiré très tôt les investisseurs qui, après l'hévéa, se sont intéressés au sous-sol de l'Amazonie. Celle-ci reste néanmoins un désert humain. En outre, son énorme potentiel économique la désigne comme l'un des derniers grands fronts pionniers, exigeant le percement de nouveaux axes routiers, avec les menaces que cela implique sur l'écosystème et la survie des cultures indigènes qui tentent de résister à l'exploitation économique et à la régression de leur environnement.

LE RELIEF

Un ensemble homogène

 

• L'Amazonie consiste en un vaste golfe sédimentaire dont les plateaux constituent l'essentiel du relief. Cette gigantesque zone de dépression, en forme de poire, resserrée en son centre par les massifs anciens des Guyanes au nord (3 014 m à La Neblina, à la frontière du Venezuela et du Brésil) et du Mato Grosso, au sud, s'évase à l'est, jusqu'à l'Atlantique où l'Amazone se jette en un immense delta, et à l'ouest où elle s'étale au pied des Andes.

• L'architecture de cette plaine consiste en un alignement de vastes bassins sédimentaires, soutenus par deux massifs cristallins, éléments des boucliers antécambriens du Brésil, au sud, et des Guyanes,

 

au nord. Les soubassements cristallins sur lesquels repose la fosse de l'Amazonie ont été recouverts par des sédiments sur une profondeur pouvant dépasser 4 000 m.

 

De grands bassins sédimentaires

 

À l’est, le premier bassin,

 

qui correspond à l'embouchure de l'Amazone et à son lit commun avec le Xingu, atteint plus de 3 000 m de profondeur.

 

En amont, jusqu'au confluent avec le rio Madeira, un second bassin aussi profond renferme

 

des terrains primaires et secondaires, recouverts de grès du pliocène (-5 millions d'années).

 

De la partie centrale jusqu'au Piémont des Andes, les sédiments se sont entassés en une couche épaisse de 4 000 m, depuis le début de l'ère primaire (-530 millions d'années).

 

Généralement inférieures à 200 m, les altitudes approchent rarement 400 m. La topographie juxtapose les vàrzeas, terrasses inondables fertiles, parallèles à l'axe du fleuve, et les terras firmas, plaines presque horizontales, couvertes de forêts, juste assez hautes pour ne pas

 

être inondées.

LE CLIMAT

CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

 

• S'étendant entre 5° de latitude nord et 15“ de latitude sud, l'Amazonie présente les caractères d'un climat équatorial et tropical humide, avec des précipitations annuelles supérieures à 2 000 mm, et chaud, avec une température moyenne de 25 “C.

• Les caractéristiques climatiques propres aux tropiques sont ici exacerbées par un milieu très particulier, déterminé par l'association d'un dense réseau hydrographique et d'une épaisse forêt. On peut distinguer deux régions climatiques : un climat typiquement équatorial baigne le nord-ouest et un climat tropical humide s'impose dans le reste de la région.

Une grande pluviosité

 

ET PEU DE NUANCES CLIMATIQUES

 

• Les précipitations, dont la moyenne est de 150 mm à 200 mm par mois sur l'ensemble de la région, sont nettement plus abondantes à l'embouchure de l'Amazone ou en son cours

amazone

« • Dans les varzeas, la végétation consiste en une forêt basse, composée de différents types de palmiers.

Sur la terra firma, en aplomb, la forêt prospère dans toute sa luxuriance.

Dans la plaine d'inondation de l'Amazone et de ses principaux affluents, large de plusieurs dizaines de kilomètres, la forêt continentale cède la place à la forêt d'igapo ou forêt inondée, forêt tropicale riche en essences sempervirentes.

• La faune amazonienne renferme des espèces uniques au monde, l'Amérique du Sud étant restée longtemps isolée des autres continents.

On y trouve plusieurs espèces de singes, très différents de ceux de l'ancien monde.

C'est le seul endroit au monde, à part l'Australie, où l'on rencontre des marsupiaux.

La pénombre régnant dans la forêt explique l'évolution de certaines espèces qui ont développé des traits caractéristiques, comme les primates lémuriens, dotés d'yeux énormes, ou le paresseux (a·l).

• Exposés aux attaques des prédateurs, comme le jaguar ou le tamanoir, les animaux ont développé une grande variété de moyens de défense et de camouflage, comme certaines rainettes, à l'épiderme enduit de poisons très violents signalés par leur couleur vive.

Le milieu forestier étant très contraignant pour le monde animal, certaines espèces se sont adaptées à la vie arboricole, comme les écureuils volants.

• Les reptiles -tortues, caïmans et serpents -sont omniprésents dans les zones aquatiques.

Il en est de même des mygales et des insectes telles que les fourmis rouges qui pullulent dans la forêt.

• Le fleuve Amazone et ses affluents comptent dix fois plus d'espèces de poissons que les fleuves européens, dont les fameux piranhas, poissons carnivores rivalisant de voracité avec les caïmans.

Ils abritent aussi des mammifères d'eau douce, comme le lamantin de l'Amazone et un dauphin, l'inie de Geoffroy.

• Le bassin amazonien abrite le quart des espèces d'oiseaux de la planète et les biologistes y découvrent chaque année des dizaines d'espèces vivantes.

• L'Amazonie est un milieu répulsif pour l'homme, qui y continue sa conquête des terres vierges.

Un processus lent, qui a entraîné en cinq siècles le massacre partiel des premiers habitants amérindiens.

Le climat, les parasites et les germes pathogènes, comme la fièvre jaune, gênent la croissance démographique d'une région qui ne compte que 7 millions d'habitants (dont les deux tiers au Brésil), soit une densité d'environ 1 hab.fkm'.

• Plus de 50 % de cette population réside dans les villes, les deux principales étant Manaus et Belém.

La population de l'Amazonie a néanmoins doublé, surtout du fait de l'immigration, au cours des trente dernières années, mais reste concentrée le long des fleuves, la forêt étant un désert humain, où subsistent quelques ethnies indiennes, protégées tant bien que mal par les autorités.

lA COMPOSITION • Pour les Brésiliens, l'Amazonie est avant tout un front pionnier, sorte de Far West recouvrant 42 % de leur territoire.

Jusqu'à leur conquête par leurs ancêtres portugais, ces territoires étaient peuplés par les Amérindiens, qui vivaient eux-mêmes dispersés le long des fleuves, plus rarement dans la forêt.

D'origines différentes, ces peuples se regroupaient en petites communautés jamais assez nombreuses pour laisser des traces durables de civilisation, hormis sur la grande île de Marajo, dans l'embouchure.

Ces tribus semi-nomades vivaient d'agriculture, de chasse et de pêche, et leur vie sociale s'articulait autour des fleuves, sur lesquels elles se déplaçaient en pirogues.

Les principaux Indiens sont les Arawaks, les Bororos, les Caribs, les Gés, les Chavantes, les Guaranis, les Jivaros, les Tupis, les Tucanos et les Yanomamis.

· C'est par les fleuves aussi que les Portugais pénétrèrent l'Amazonie dès la première moitié du XVI' siècle.

Déçus par l'absence d'or, ils se rabattirent sur les produits de la forêt, réduisant en esclavage les populations indiennes, décimées par les maladies et la misère.

Les difficultés de la vie dissuadèrent les colons de venir en nombre et d'importer des esclaves noirs.

LES LANGUES • Le portugais se pratique au Brésil, l'espagnol dans les autres pays amazoniens (le français en Guyane, le néerlandais au Surinam et l'anglais au Guyana).

Mais les peuples amazoniens continuent à parler leurs langues, dont l'usage tend à se perdre en raison de leur extrême cloisonnement.

Le guarani compte plus d'un million de locuteurs, regroupés aux franges méridionales de l'Amazonie, au Paraguay.

LES RELIGIONS • La présence portugaise au Brésil et espagnole dans les autres pays amazoniens eut des conséquences irréversibles sur les modes de vie des Indiens, qui durent renoncer souvent à leurs croyances animistes pour la foi catholique.

LES GRANDES VILLES • Manaus, au Brésil, sur les rives de l'Amazone, au cœur de la forêt, est la capitale de l'État d'Amazonas (1 577 820 km', 2,3 millions d'hab.), le plus grand des sept États amazoniens du Brésil.

Elle compte un peu plus de 1,4 million d'habitants, soit dix fois plus qu'en 1950.

La ville qui s'est développée lors du boom du caoutchouc, au début du xx• siècle, qui lui valut un op éra somptueux, a toutefois perdu sa splendeur passée.

• Belém, dans l'embouchure de I'Araguaia, qui se confond avec le delta de l'Amazone, constitue la vitrine maritime de l'Amazonie brésilienne.

Capitale de l'État de Para (1 253 164 km', 5,4 millions d'hab.), c'est un port en plein développement comptant 1 245 000 d'habitants.

• Iquitos, la troisième grande ville d'Amazonie, se situe au Pérou, sur les rives de l'Amazone, en aval de sa confluence avec le MaraMn.

La ville compte plus de 200 000 hab.

et doit son développement au raffinage du pétrole extrait dans la région.

• Porto Velho, sur le cours brésilien du Madeira, compte près de 300 ooo hab.

La capitale de l'État brésilien de Rondônia (238 112 km', 1,3 million d'hab.) vit surtout du commerce avec la Bolivie toute proche.

• La prospérité de l'Amazonie repose sur sa forêt.

Outre le latex, le bois est la principale production, mais le sous-sol renferme des richesses minières dont l'exploitation est récente.

• L'économie amazonienne est marquée par un manque de productivité dans tous les domaines, aggravé par les conflits sociaux et les préjudices écologiques.

Hors du Brésil, elle est surtout agricole et commerçante, et reste très rudimentaire.

L'AGRICULTURE • Avec le bois, les fruits, les huiles et les graines, le latex extrait de l'hévéa a longtemps été la première richesse, mais la concurrence de la Malaisie en provoqua le déclin après 1912.

Le mode artisanal de récolte du latex, assuré par des forestiers itinérants, les seringueiros, ne résista pas à la création de vastes plantations en Indochine.

La tentative de développer de nouvelles plantations pendant la Seconde Guerre mondiale n'eut qu'un succès limité, faute de main­ d'œuvre, tandis que le caoutchouc synthétique devait porter plus tard le coup de grâce à l'hévéa.

• L'agriculture, qui n'a longtemps occupé que 1 % des terres cultivables, consistait en des cultures vivrières sur brûlis, de manioc, de riz, de maïs et de canne à sucre, convenant aux populations indigènes, peu nombreuses et itinérantes.

Puis d'autres techniques ont été utilisées, apportant aux sols les constituants chimiques manquants, pour développer la culture du poivrier et du corchorus, dont on tire le jute.

Les autorités brésiliennes ont tenté de généraliser cette expérience coûteuse, qui n'a porté ses fruits que dans le Rondônia, avec les cultures de manioc.

· Depuis les années 1970, le Brésil et les autres pays amazoniens ont encouragé l'occupation et l'aménagement de la forêt pour l'intégrer à leur économie nationale.

En constituant de grandes exploitations, l'État pouvait contrôler les frontières et attirer des paysans pauvres, comme les Brésiliens du Nordeste chassés par la sécheresse.

De grands domaines privés étaient ainsi formés, tandis que l'État brésilien encourageait la colonisation en se réservant le contrôle des territoires de part et d'autre des routes amazoniennes, soit plus de 2 millions de km'.

Mais l'exploitation des ressources, confiée en partie aux petits agriculteurs, fut décevante, et les paysans se retournèrent contre l'État.

• Les principales cultures sont assurées depuis les années 1970 par les grands domaines contrôlés par de puissants groupes financiers brésiliens et surtout des multinationales possédant des centaines de milliers d'hectares.

Ce sont ces groupes multinationaux qui ont développé l'élevage.

• Quelque 6 millions de bovins sont élevés dans d'immenses pâturages, un élevage extensif qui s'est fait au détriment de la forêt.

une source de revenus considérable pour l'Amazonie.

Relativement récente, l'exploitation des gisements d'or continue à être assurée sur un mode artisanal par des milliers de seringueiros reconvertis en orpailleurs, qui retournent le lit des rivières, polluées par les rejets de mercure, pour en extraire l'or revendu à des négociants qui en retirent de gros bénéfices.

• Les recherches pétrolières, pourtant prometteuses, dans le delta de l'Amazone, n'ont pas apporté les résultats espérés.

Des forages ont été entrepris dans le cœur de la forêt amazonienne, mais l'épaisseur des sédiments a découragé les recherches.

En revanche, le bassin du Marafiôn, dans l'Amazonie péruvienne, renferme des gisements de pétrole, raffiné à Iquitos.

Enfin, hormis quelques gisements de minerai de fer, de bauxite, de potasse et de diamants, seuls le manganèse et l'étain sont exploités de manière rentable.

• L'industrie reste limitée à Belém et à Manaus, qui sort de sa torpeur.

On y produit depuis peu de la technologie avancée, comme des postes de télévision et autres appareils électroniques.

Mais hors du Brésil, c'est surtout l'agroalimentaire qui domine, transformant les produits de la forêt, comme le bois, noix du Brésil, sorbe ou guarana, à partir duquel on fabrique des boissons, des fibres de jute et de malva, etc.

LE COMMERCE ET LE TRANSPORT • Longtemps limité au troc, le commerce amazonien a bénéficié de la coopération accrue entre les pays de la région et du développement des axes de communication, principalement fluviale.

Ainsi, Manaus doit sa prospérité retrouvée à sa zone franche, (zone de transit et de commercialisation vers l'étranger, libre de droits de douane), créée dans les années 1960 près du port fluvial, qui peut recevoir des navires de haute mer, en provenance de Belém, dotée d'un grand port sur l'Atlantique qui la lie, avec son aéroport international, au reste du monde.

Quant à Iq uitos, au Pérou, dernière ville sur le fleuve accessible aux navires de fort tonnage et dotée elle aussi d'un important aéroport, elle vit d'échanges entre produits de la forêt et articles manufacturés importés.

• Les transports restent l'un des problèmes majeurs de l'Amazonie.

Les cours d'eau sont généralement navigables, mais sont séparés par des zones quasi impraticables.

De petits aéroports de brousse et des pistes improvisées permettent certes à l'avion de transporter des passagers en tous points, mais en petit nombre, et avec peu de marchandises, à des coûts très élevés.

Le chemin de fer est peu développé, en raison du coût de l'entretien et de la constr uction des voies.

Dans les années 1970, l'État brésilien a entrepris le percement de routes transamazoniennes à travers la forêt.

L'entretien en est très coûteux, la forêt reprenan t vite ses droits malgré le défrichage intensif, sans compter les préjudices causés aux populations indigènes, confrontées brutalement à la modernité.

Ces routes sont doublées ____ ....

....,lOd depuis quelques années par des gazoducs et des oléoducs.

• Le tourisme est peu développé et se limite à des croisières fluviales, à partir de Manaus et d'Iquitos notamment, points de départ de parcours sur l'Amazone et ses affluents et de découvertes de la région.

LA TRANSAMAZONIENNE • La route transamazonienne est une voie longue de 3 700 km qui relie le Pérou à l'Atlantique.

Sa construction a débuté en 1970.

La route traverse le Brésil d'est en ouest, presque parallèlement à l'Amazone, un peu au sud du fleuve.

• L'urbanisation, la déforestation et l'exploitation minière auxquelles le développement de cet axe a donné lieu en plein cœur de la forêt ont suscité une forte contestation de la part des mouvements écologistes.

La construction de la route reliant Belém à Brasilia, au sud de l'Amazonie, a été moins controversée que celle de la Transamazonienne proprement dite.. »

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