Les Relations avec le monde naturel
Publié le 17/09/2013
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Les témoignages concernant les croyances, les coutumes et les rites des peuples préhistoriques sont rares. En revanche, nous avons une certaine idée sur les espèces animales qu'ils côtoyaient grâce aux peintures rupestres, comme celles de la grotte de Lascaux, qui représentent divers animaux ainsi que des scènes de chasse. Certaines de ces fresques semblent relever de pratiques magiques et rituelles apparemment destinées à assurer le succès de la chasse. En effet, quelques peuples primitifs ont encore recours aujourd'hui à cette magie où la représentation d'un événement (dans un dessin, une peinture et/ou une cérémonie) est censée favoriser sa réalisation.
De même, on a retrouvé des figurines préhistoriques représentant des femmes aux formes généreuses. On pense qu'il s'agit de déesses de la fertilité, probablement utilisées dans des rituels destinés à accroître la fécondité des femmes.
«
À
Sur une île
indonésienne,
un prêtre-sorcier,
revêtu de l'habit rituel,
examine le foie
d'un mouton qui vient
d'être immolé afin de
fournir un support
à
ses prédictions
sur la prochaine
saison des pluies.
Des danseurs
dogons, masqués.
Chez ce peuple
du Mali,
comme chez
maints autres peuples
primitifs, les masques
jouent un rôle essentiel
dans les rituels.
474
Les Relations avec le monde naturel
De nombreux monuments lithiques répartis
sur le vieux continent, notamment à Stonehenge
en Angleterre et à Carnac en Bretagne, reflètent
les relations de l'homme avec la nature inanimée.
En plus de leur fonction magique, il semble qu'ils
aient eu une fonction sacrée.
A Stonehenge, par
exemple, l'ombre d'une des pierres levées atteint,
lors du solstice d'été, le centre exact du cercle.
Ces monuments étaient l'oeuvre de peuples
agraires plutôt que chasseurs qui, dans les
contrées au climat froid et changeant de l'Europe
occidentale, dépendaient très étroitement du
soleil et de la régularité des saisons en matière de
récoltes.
Il semble que ces constructions étaient
associées à une forme de culte solaire et qu'elles
servaient en même temps de calendrier.
On émet
l'hypothèse que divers rituels s'y accomplis-
saient, peut être même des sacrifices visant à
ranimer le soleil défunt à l'issue de l'hiver.
Mythes, légendes et croyances
Au cours des deux derniers siècles, les anthropo-
logues se sont penchés sur les peuples primitifs
passés et contemporains.
Sur tous les continents,
ils ont accumulé d'immenses quantités de don-
nées.
Ils ont notamment collecté de nombreux
mythes, légendes et croyances en rapport avec le
monde naturel.
Mais leur tâche est ardue, car
souvent cette culture se transmet oralement.
Ces mythes et ces légendes sont le reflet de
problèmes strictement localisés.
Ils tendent par-
fois à expliquer la genèse des caractéristiques du
paysage par l'intervention d'un animal géant ou
expliquent comment un animal est apparu dans
leur environnement.
Certains racontent com-
ment une tribu s'est vu offrir un animal ou une
plante qui assure sa subsistance.
D'autres s'atta-
chent à justifier les phénomènes naturels qui scel-
lent nos destinées, notamment l'irruption de la
conscience de la mort dans l'univers des hommes.
L'un des mythes les plus connus relatifs à ce
sujet est celui de «l'immortalité».
Il est intéressant
à double titre puisqu'il attribue un rôle actif à
d'autres espèces que l'homme.
Dans sa version la
plus épurée, le créateur de l'univers adresse aux
hommes un «message d'immortalité» par l'inter-
médiaire d'un animal.
Mais ce dernier modifie le
message et leur annonce qu'ils doivent mourir.
Dans une autre version, les animaux sont au
nombre de deux, porteurs chacun de messages
opposés.
Mais celui qui doit annoncer l'immorta-
lité a un accident en chemin et seul son adversai-
re parvient sur Terre.
Les légendes et les croyances attribuent sou-
vent à des divinités ou à des êtres surnaturels un
pouvoir sur les éléments.
Ainsi, chez les peuples
chasseurs, existe-t-il couramment un maître des
animaux qui contrôle l'abondance du gibier (il
s'agit parfois d'un animal géant).
Les dieux sont
également chargés d'apprendre aux hommes l'art
de la chasse ou de l'agriculture, mais il arrive que
ces secrets soient dérobés aux divinités par l'en-
tremise d'un animal pour être livrés à leur insu
aux hommes.
Il existe enfin une catégorie de
mythes et de légendes qui expliquent les phéno-
mènes
héno
mènes naturels, comme les tremblements de terre
ou les éclipses, par l'intervention d'un monstre.
Les pratiques rituelles
Les pratiques rituelles liées à des faits naturels
revêtent d'innombrables formes chez les peuples
primitifs.
La plupart de ces cérémonies sont desti-
nées à assurer un approvisionnement suffisant en
nourriture, à rendre fructueuse la chasse ou la
pêche ou encore à faire tomber la pluie néces-
saire aux récoltes.
Elles sont parfois communau-
taires: tous les adultes ou tous les hommes y par-
ticipent.
Ils chantent et dansent ou pratiquent des
sacrifices rituels.
Dans d'autres cas, elles sont
accomplies par un spécialiste, un chaman, ou
médecin sorcier, qui accomplit des rites secrets
transmis au cours de son initiation.
Le terme de chaman est d'origine sibérienne
et désigne un homme capable de se mettre en
état de transe (souvent provoqué par les roule-
ments
oule
ments d'un tambour et le jeûne) et de communi-
quer avec un esprit universel, généralement dans
le but de soigner les maladies ou de conduire un
défunt dans l'au-delà.
Ces pratiques et ces
croyances, que l'on retrouve chez de nombreux
peuples primitifs, ont parfois pour objectif d'agir
directement sur les éléments naturels.
Il s'agit de
la danse de la pluie, ou encore de divinations
tentant de prédire la localisation du gibier et
donc de garantir aux hommes une bonne chasse.
Ce type de divination, d'ailleurs pratiqué par
les chasseurs eux-mêmes plutôt que par les cha-
mans, était traditionnellement en usage chez les
Indiens naskapi de la péninsule du Labrador au
Canada.
Ce peuple menait une existence très
dure et semi-nomade.
Pour eux, trouver du gibier,
en particulier des caribous, était synonyme de
vie ou de mort.
Ils se préparaient à la divination
A
Le cercle de pierre de Stonehenge
était sans aucun doute un lieu sacré.
La position de certaines pierres dressées
est en corrélation avec celle du soleil levant
à certaines dates clefs de l'année, comme
celle du solstice d'été par exemple..
»
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