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Les risques naturels

Publié le 06/12/2018

Extrait du document

(constructions, voies de circulation...). Les lieux de forte concentration de population, les villes notamment, ont un degré élevé de vulnérabilité. C'est le cas par exemple des énormes agglomérations qui se multiplient dans les pays en développement, en partie sur des terres exposées (rivages ou vallées inondables, pentes instables...).

 

De manière générale, la pauvreté augmente la vulnérabilité. Les différences d'habitat illustrent parfaitement cet état de fait. En 1960, le séisme d'Agadir (Maroc) a fait environ 15000 victimes, bien que sa magnitude n’ait été que de 5,8, un niveau considéré comme peu dangereux en Californie. Ce clivage entre richesse et pauvreté se constate également entre la périphérie des villes (marquée par l'urbanisation sauvage et où les risques sont nombreux) et les quartiers centraux (souvent mieux équipés et situés dans des zones moins sensibles à l'aléa).

 

Les pays riches ont surmonté certains risques naturels qui les affectaient autrefois (en cas de catastrophe, les dégâts matériels peuvent être importants, mais le nombre des victimes est généralement faible) ; cependant, leur développement technique et technologique les rend plus vulnérables à d'autres types de risques.

 

La perception du risque

 

Concept social, le risque est perçu et vécu différemment selon les époques et les sociétés.

 

Dans le passé, certains dangers (et les catastrophes associées) étaient ainsi ressentis comme une sanction divine et, à ce titre, acceptés ou subis. De tels comportements existent encore dans certains pays en voie de développement, qui ne disposent

SANS ÂME QUI VIVE, PAS DE RISQUE

 

On distingue risque et aléa. Le mot aléa désigne un processus naturel, un facteur physique à l'origine du risque; il renvoie aux soubresauts de la planète : tremblements de terre et éruptions volcaniques qui résultent des forces s'exerçant à l'intérieur de l'écorce terrestre ; mouvements de terrain, érosions des sols survenant à la surface de la Terre. D'autres aléas sont d'origine climatique : cyclones, tempêtes, fortes chutes de neige ou de pluie (avec leurs lots d'avalanches et d'inondations), grêle, sécheresse... Ces processus physiques, ces aléas, sont des épisodes «normaux» de la dynamique terrestre. C'est uniquement quand des populations peuvent en être affectées que l'on parle de risque. Les risques naturels sont donc le résultat de l'intervention possible de l’aléa sur un groupe humain. Sans âme qui vive, pas de risque. C’est ce qu’en précurseur soulignait déjà Jean-Jacques Rousseau dans sa lettre à Voltaire après le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 (entre 15000 et70000 victimes) : « Ce n'est qu'à Lisbonne que l’on s'émeut des tremblements de terre, alors que l'on ne peut douter qu'il ne s'en forme aussi dans les déserts. Convenez que la nature n'avait point rassemblé là vingt mille maisons de six à sept étages et que, si les habitants de cette grande ville eussent été dispersés plus également et plus légèrement logés, le dégât eut été beaucoup moindre et peut-être nul.»

DES RISQUES MAJEURS

Des aléas potentiellement très violents ou très dangereux pour les populations (cyclones, inondations, éruptions volcaniques, séismes) constituent ce que l’on appelle les risques naturels majeurs. Ils se définissent notamment par leur caractère particulièrement impressionnant (par exemple les cyclones du Bengladesh). Toutefois, certains risques plus diffus, moins spectaculaires et difficilement localisables, n'en ont pas moins des conséquences tout aussi graves. Ainsi, les effets de la désertification, plus longs à s'exprimer, affectent à terme un nombre de personnes souvent plus important qu'un séisme ou une éruption volcanique.

« même que certaines pratiques agricoles (cultures intensives, etc.), peuvent déclencher une accélération de l'érosion des sols.

les activités touristiques augmentent aussi les risques (avalanches, dégradation des dunes, par exemple).

L'EXEMPLf DES INONDATIONS Ce risque a pris une dimension plus importante que par le passé en raison de l'augmentation de la population et des aménagements le long des cours d'eau et des littoraux.

!:ampleur du risque résulte de plusieurs facteurs : les fortes précipitations, la suppression des haies et des talus qui favorise le ruissellement de l'eau de pluie, au même titre que le déboisement en montagne et l'imperméabilisation (notamment par le bitume) de vastes surfaces dans les espaces urbains.

En outre, de nombreuses villes se sont développées dans des sedeurs inondables, sous l'effet de la poussée démographique, par négligence du risque ou encore du fait de la construction de digues ou de barrages dont l'efficacité n'est pas totale.

Face à ces risques, les sociétés établissent des programmes de prévention, soit sous la forme de grands travaux (bn"nge des Tl'ois­ Corges, en Chine), soit en établissant des zonages qui interdisent de construire dans des endroits dangereux.

Ce type de prévention est surtout développé dans les pays riches.

l'Asie centrale dans la région de la mer d'Aral, les marges semi-arides du Sahara (Sahel) et les secteurs marqués par une grande variabilité climatique (le Nordeste brésilien).

Parallèlement, l'accroissement démographique et la sédentarisation des populations, traditionnellement nomades ou semi-nomades, a conduit à une surexploitation du milieu, déjà fragilisé par le déficit hydrique.

Dans les secteurs où la population s'est fixée, la demande en eau, en herbe et en bois s'est ainsi fortement accrue.

le déboisement et le surpâturage ont réduit le couvert végétal.

!:érosion éolienne a alors déplacé le sable des dunes, provoquant l'abandon de certains territoires.

Les tentatives de solutions consistant à planter des arbres, à établir des «barrages verts» pour fixer le sable, ont été peu efficaces.

DU RISQUE NATUREL À LA CATASTROPHE la catastrophe est le danger ou le risque devenu réalité.

Une catastrophe a un caractère exceptionnel, qui se traduit par de lourdes pertes humaines et d'importants dégâts matériels.

Chronologiquement, le risque précède la catastrophe, mais, en pratique, c'est cette dernière qui révèle bien souvent le risque.

Même connu, le risque n'est vraiment pris en considération qu'après la catastrophe.

le seuil permettant de définir une catastrophe est difficile à fixer.

!:ONU définit comme catastrophe ou désastre des processus qui se traduisent par des morts ou des disparus et des dégâts matériels.

Dans sa classification, le «désastre significatif» se caractérise par des pertes d'au moins lOO vies humaines et 1% du PIB (produit intérieur brut).

Le terme de cataclysme désigne les événements qui entraînent plus de 10 000 victimes.

les catastrophes naturelles auraient provoqué en vingt ans 3 millions de morts et1 milliard de sinistrés.

Quant aux pertes économiques, elles auraient triplé entre les années 1960 et 1980.

les dégâts financiers elles pertes humaines ne concernent pas les mêmes secteurs de la planète.

les premiers affectent avant tout les pays les plus développés :viennent en tête les États-Unis (qui ont subi des cyclones destructeurs de même que d'importants séismes, en Californie EN FRANCE, QUELQUES CATASTROPHES NATURELLES RÉCENTES In ond ati ons • Nîmes (Hérault), en 1988 : 11 morts • Vaison-la-Romaine (Vaucluse), 1992 : 48 morts • Gard, Hérault Vaucluse, en 2002 : 24 morts Tem�es • Déc.

1999 : près d'une centaine de morts (et2000 blessés) Avalanches • Entre 1971 et1991, n4 accidents de type «avalanche» ont été recensés : 231 morts • Hautes-Alpes (près des Orres) en janv.

1998 : 11 morts • Vallée de Chamonix (hameau du Tour) en févr.

1999 : 12 morts PRÉVENIR la prévention des risques consiste à prendre les mesures nécessaires pour éviter que le danger ne se transforme en catastrophe.

Par exemple, la protection contre d'éventuels tremblements de terre nécessite que les constructions respectent les normes antisismiques.

la prévention passe aussi par l'information et la préparation de la population : des exercices sont effectués, des plans d'alerte et des scénarios d'évacuation existent, notamment dans les pays riches.

les politiques d'aménagement peuvent aller jusqu'à établir des zonages interdisant ou limitant les constructions, comme en France avec les «plans de prévention des risques» �------------1 mis en vigueur à partir de 1995.

la notamment), suivis du Japon.

les pertes humaines sont quant à elles d'abord concentrées en Asie, en premier lieu du fait des inondations, souvent associées aux cyclones; viennent ensuite l'Amérique tropicale et l'Afrique, cette dernière étant sévèrement touchée par les sécheresses.

D'une manière générale, les pays qui paient le plus lourd tribut humain aux aléas sont ceux du Sud.

Des différences peuvent toutefois apparaître au sein même de ces derniers :ainsi, entre 1972 et 1996, les Philippines ont été touchées par au moins 254 catastrophes, dont 155 cyclones, et le Bnnglndesh par 147 catastrophes, dont 78 cyclones; or le nombre de morts y a été respectivement de 42 000 et 207 000.

FAIRE FACE AUX RISQUES NATURELS PRÉVOIR La surveillance de la planète rend possible la prévision de certains risques.

les satellites météorologiques permettent de détecter un cyclone ou une tempête dès sa naissance, de suivre son déplacement, de prévenir les populations de l'imminence du danger.

En revanche, prévoir une tornade est quasi impossible.

Par ailleurs, bien que l'on connaisse la localisation des zones sismiques, aucune technique ne permet de prévoir ni le moment auquel surviendra un séisme, ni son intensité.

En revanche, certains volcnns sont équipés de capteurs qui enregistrent les modifications de surface et de température.

Ces informations, transmises à des centres de surveillance, permettent de prévoir une possible éruption, mais sans en préciser les modalités.

prévention reste toutefois difficile à mettre en place, car elle est coûteuse et peut générer des conflits entre les acteurs du territoire concerné.

Elle présente également d'autres limites : certains aménagements (barrages, digues ...

), élaborés pour limiter les risques d'inondations, contribuent parfois à générer de nouveaux risques (érosion, lame d'eau suite à une rupture possible de l'édifice ...

).

GÉRER LES RISQUES La gestion des risques naturels est un indicateur des inégalités de développement.

Dans les pays riches, le risque est pris en compte par différents acteurs (ce qui est loin d'être le cas dans les pays en développement).

Cette gestion des risques entre ainsi dans les politiques d'aménagement du territoire : en France, elle est le fait de l'État, qui édicte des lois, et des collectivités locales, qui mettent en œuvre les mesures de protection préventives; les compagnies d'assurance indemnisent les pertes après qu'a été déclaré l'état de catastrophe naturelle.

Dans les pays pauvres, les risques naturels ne sont guère intégrés aux politiques de gestion du territoire.

l'information sur une catastrophe imminente est généralement insuffisante.

Dans le cas où la population est prévenue, elle a souvent des difficultés à se prémunir contre la crise, à quitter les lieux du danger.

Si la catastrophe se produit, ses effets sont aggravés par l'inorganisation des secours et le manque de moyens et d'infrastructures.

LES ZONES À RISQUES LES ALÉAS VOLCANIQUES Ils sont présents le long des contacts de plaques, en particulier sur la bordure du Pacifique.

les volcans actifs sont nombreux des Andes aux Rocheuses, du Kamtchatka à l'Indonésie.

En Europe, l'Italie compte quelques volcans célèbres (Vésuve, Etna, Stromboli).

D'autres volcans émergent à l'emplacement des rifts (fossés tectoniques correspondant à une zone de fracture de l'écorce terrestre) : l'Islande, sur la dorsale médio-atlantique, en fournit l'un des meilleurs exemples.

LES ALÉAS SISMIQUES les régions d'aléas volcaniques correspondent assez largement aux secteurs soumis aux aléas sismiques, bien que l'associatio n des deux ne soit pas systématique.

Comme la plupart des volcans, les séismes se manifestent dans les secteurs de contact de plaques.

Ils sont particulièrement fréquents tout autour du Pacifique :Japon, Alaska, Californie, Andes.

On les retrouve également sur une vaste bande qui s'étire depuis le Port ugal (lisbonne) et l'Afrique du Nord (Agadir, EI-Asnam) jusqu'en Chine, en passant par l'Italie, les Balkans, la Turquie, l'Iran ...

LES RISQUES CUMATIQUES Dans l'espace intertropical, les risques climatiques liés aux cyclones sont importants sur les façades des continents.

Ces cyclones sont la cause d'inondations, de mouvements de terrain liés aux fortes pluies, de marées de tempêtes particulièrement hautes ...

Ils peuvent fortement affecter certaines iles tropicales et régions de basse altitude (Bangladesh par exemple).

• D'autres aléas, relativement moins dangereux, touchent majoritairement les pays développés : c'est le cas des tempêtes récurrentes sur les littoraux européens (comme celles de décembre 1999 en France), qui ont causé une centaine de morts, ou des fortes tempêtes de neige qui peuvent survenir en Amérique du Nord et bloquer les activités de Montréal, New York ou Chicago.. »

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