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Keraban Le Tetu, Vol.

Publié le 12/04/2014

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Keraban Le Tetu, Vol. II demain.... --Et si, demain, nous n'etions pas a Scutari, mon oncle? Si nous en etions beaucoup plus eloignes que ne le dit ce guide? S'il nous avait egares a dessein, apres avoir conseille d'abandonner les routes du littoral? Enfin, si cet homme etait un traitre? --Un traitre? ... s'ecria Keraban. --Oui, reprit Ahmet, et si ce traitre servait les interets de ceux qui ont fait enlever Amasia? --Par Allah! mon neveu, d'ou peut te venir cette idee, et sur quoi repose-t-elle? Sur de simples pressentiments? --Non! sur des faits, mon oncle! Ecoutez-moi! Depuis quelques jours, cet homme nous a souvent quittes pendant les haltes, sous pretexte d'aller reconnaitre la route! ... A plusieurs reprises, il s'est eloigne, non pas inquiet mais impatient, en homme qui ne veut pas etre vu!... La nuit derniere, il a abandonne pendant une heure le campement! ... Je l'ai suivi, en me cachant, et j'affirmerais ... j'affirme meme qu'un signal de feu lui a ete envoye d'un point de l'horizon ... un signal qu'il attendait! --En effet, cela est grave, Ahmet! repondit Keraban. Mais pourquoi rattaches-tu les machinations de cet homme aux circonstances qui ont amene l'enlevement d'Amasia sur la Guidare? --Eh! mon oncle, cette tartane, ou allait-elle? Etait-ce a ce petit port d'Atina, ou elle s'est perdue. Non evidemment! ... Ne savons-nous pas qu'elle a ete rejetee par la tempete hors de sa route? ... Eh bien, a mon avis, sa destination etait Trebizonde, ou s'approvisionnent trop souvent les harems de ces nababs de l'Anatolie! ... La, on a pu facilement apprendre que la jeune fille enlevee avait ete sauvee du naufrage, se mettre sur ses traces, et nous depecher ce guide pour conduire notre petite caravane a quelque guet-apens! --Oui! ... Ahmet! ... repondit Keraban, en effet!... Tu pourrais avoir raison! ... Il est possible qu'un danger nous menace! ... Tu as veille ... tu as bien fait, et, cette nuit, je veillerai avec toi! --Non, mon oncle, non reprit Ahmet, reposez-vous!.... Je suis bien arme, et, a la premiere alerte.... --Je te dis que je veillerai, moi aussi! reprit Keraban. Il ne sera pas dit que la folie d'un tetu de mon espece aura pu amener quelque nouvelle catastrophe! --Non, ne vous fatiguez pas inutilement! ... Le guide, sur mon ordre, doit passer la nuit dans la caverne! ... Rentrez! --Je ne rentrerai pas! --Mon oncle.... --A la fin, vas-tu me contrarier la-dessus! repliqua Keraban. Ah! prends garde, Ahmet! Il y a longtemps que personne ne m'a tenu tete! --Soit, mon oncle, soit! Nous veillerons ensemble! --Oui! une veillee sous les armes, et malheur a qui s'approchera de notre campement" XII. DANS LEQUEL IL EST RAPPORTE QUELQUES PROPOS ECHANGES ENTRE LA NOBLE 87 SARABOU Keraban Le Tetu, Vol. II Le seigneur Keraban et Ahmet, allant et venant, les regards attaches sur l'etroite passe, ecoutant les moindres bruits qui auraient pu se propager au milieu de cette nuit si calme, firent donc bonne et fidele garde a l'entree de la caverne. Deux heures se passerent ainsi, puis, une heure encore. Rien de suspect ne s'etait produit, qui fut de nature a justifier les soupcons du seigneur Keraban et de son neveu, Ils pouvaient donc esperer que la nuit s'ecoulerait sans incidents, lorsque, vers trois heures du matin, des cris, de veritables cris d'epouvante, retentirent a l'extremite de la passe. Aussitot Keraban et Ahmet sauterent sur leurs armes, qui avaient ete deposees au pied d'une roche, et, cette fois, peu confiant dans la justesse de ses pistolets, l'oncle avait pris un fusil. Au meme instant, Nizib, accourant tout essouffle, apparaissait a l'entree du defile. "Ah! mon maitre! --Qu'y a-t-il, Nizib? --Mon maitre ... la-bas ... la-bas!.... --La-bas? ... dit Ahmet. --Les chevaux! --Nos chevaux?.... --Oui! --Mais parle donc, stupide animal! s'ecria Keraban, qui secoua rudement le pauvre garcon. Nos chevaux?.... --Voles! --Voles? --Oui! reprit Nizib. Deux ou trois hommes se sont jetes dans le paturage ... pour s'en emparer.... --Ils se sont empares de nos chevaux! s'ecria Ahmet, et ils les ont entraines, dis-tu? --Oui! --Sur la route ... de ce cote? ... reprit Ahmet en indiquant la direction de l'ouest. --De ce cote! --Il faut courir ... courir apres ces bandits ... les rejoindre! ... s'ecria Keraban. --Restez, mon oncle! repondit Ahmet. Vouloir maintenant rattraper nos chevaux, c'est impossible! ... Ce qu'il faut, avant tout, c'est mettre notre campement en etat de defense! --Ah! ... mon maitre! ... dit soudain Nizib a mi-voix. Voyez! ... Voyez! ... La! ... la!...." XII. DANS LEQUEL IL EST RAPPORTE QUELQUES PROPOS ECHANGES ENTRE LA NOBLE 88 SARABOU

« Le seigneur Keraban et Ahmet, allant et venant, les regards attaches sur l'etroite passe, ecoutant les moindres bruits qui auraient pu se propager au milieu de cette nuit si calme, firent donc bonne et fidele garde a l'entree de la caverne. Deux heures se passerent ainsi, puis, une heure encore.

Rien de suspect ne s'etait produit, qui fut de nature a justifier les soupcons du seigneur Keraban et de son neveu, Ils pouvaient donc esperer que la nuit s'ecoulerait sans incidents, lorsque, vers trois heures du matin, des cris, de veritables cris d'epouvante, retentirent a l'extremite de la passe. Aussitot Keraban et Ahmet sauterent sur leurs armes, qui avaient ete deposees au pied d'une roche, et, cette fois, peu confiant dans la justesse de ses pistolets, l'oncle avait pris un fusil. Au meme instant, Nizib, accourant tout essouffle, apparaissait a l'entree du defile. “Ah! mon maitre! —Qu'y a-t-il, Nizib? —Mon maitre ...

la-bas ...

la-bas!.... —La-bas? ...

dit Ahmet. —Les chevaux! —Nos chevaux?.... —Oui! —Mais parle donc, stupide animal! s'ecria Keraban, qui secoua rudement le pauvre garcon.

Nos chevaux?.... —Voles! —Voles? —Oui! reprit Nizib.

Deux ou trois hommes se sont jetes dans le paturage ...

pour s'en emparer.... —Ils se sont empares de nos chevaux! s'ecria Ahmet, et ils les ont entraines, dis-tu? —Oui! —Sur la route ...

de ce cote? ...

reprit Ahmet en indiquant la direction de l'ouest. —De ce cote! —Il faut courir ...

courir apres ces bandits ...

les rejoindre! ...

s'ecria Keraban. —Restez, mon oncle! repondit Ahmet.

Vouloir maintenant rattraper nos chevaux, c'est impossible! ...

Ce qu'il faut, avant tout, c'est mettre notre campement en etat de defense! —Ah! ...

mon maitre! ...

dit soudain Nizib a mi-voix.

Voyez! ...

Voyez! ...

La! ...

la!....” Keraban Le Tetu, Vol.

II XII.

DANS LEQUEL IL EST RAPPORTE QUELQUES PROPOS ECHANGES ENTRE LA NOBLE SARABOULET SON NOUVEAU FIANCE.

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