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Gérard de Nerval par Louise de Vilmorin Le souvenir de mes belles cousines, ces intrépides chasseresses que je promenais dans les bois, belles toutes deux comme les filles de Léda, m'éblouit encore et m'enivre.

Publié le 05/04/2015

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Gérard de Nerval par Louise de Vilmorin Le souvenir de mes belles cousines, ces intrépides chasseresses que je promenais dans les bois, belles toutes deux comme les filles de Léda, m'éblouit encore et m'enivre. Pourtant je n'aimais qu'elle alors. Ces paumes de Gérard de Nerval, qu'il appuie tantôt sur son front ou ses yeux et tantôt contre sa poitrine, sont imprégnées de ce parfum qui nous vient des distances et que nous respirons parfois au lendemain d'un beau jour quand l'imagination, enhardie par un soupçon d'amour, fonde un temps sans limites sur les délices d'un moment. Le regret est une forme du rêve. Cette forme du rêve est la compagne de Gérard de Nerval, une compagne à la fois fidèle et promise qui ne le quitte que pour le devancer et qu'il retrouve en tous lieux, en tout être et en tout instant. Le regret domine son destin comme un point d'interrogation domine le nôtre, il tire les ficelles de ses élans, de ses souvenirs et de ses évasions et guide sa main sur le miroir des pages où l'écrivain grave ses propres traits. Toute l'oeuvre de Gérard de Nerval est, dans ce rêve, hanté par les nostalgies, le spleen, qu'on appelait aussi vapeurs anglaises, et que j'appellerai, en pensant à lui, vapeurs du Valois, vapeurs rhénanes et, mieux encore, " Sehnsucht ". Au long des demi-jours, des contre-jours, des demi-nuits et des contre-nui...
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