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Filles du Feu (les) de Gérard de Nerval (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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Filles du Feu (les). Recueil de nouvelles et autres textes en prose de Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie (1808-1855), publié à Paris chez Giraud en 1854. Le livre est composé de huit textes et d’une lettre-préface, « À Alexandre Dumas », écrite pour l'occasion, et qui sert à encadrer le fragment « le Roman tragique » publié dans l'Artiste en 1844. « Angélique » est tirée des Faux Saulniers publiés dans le National en 1850, alors que la nouvelle « Sylvie. Souvenirs du Valois » avait vu le jour dans la Revue des Deux Mondes en 1853 ; « Sylvie » est accompagnée, dans le nouveau recueil, des « Chansons et Légendes du Valois » qui remontent à 1842. Avant « Octa-vle » (publiée partiellement dans la Sylphide, en 1842 et dans sa totalité dans le Mousquetaire, en 1853), « Isis » (1845, dans la Phalange, sous le titre « le Temple d'Isis. Souvenir de Pompéi ») et « Corilla » (1839, dans la Presse sous le titre « les Deux Rendez-vous », avant d'être insérée dans les Petits Châteaux de Bohême), trois textes représentant le volet italien du livre, Nerval insère -pour étoffer le volume où aurait dû prendre place Pandora - « Jemmy » (traduction d'une nouvelle allemande de Charles Sealsûeld, parue dans la Sylphide en 1843, sous le titre «Jemmy O'Dougherty »), avant de le clore par une nouvelle, « Émilie », écrite peut-être en collaboration avec Auguste Maquet et publiée dans le Messager, en 1839, sous le titre « le Fort de Bitche. Souvenir de la Révolution française ». Les douze sonnets des *Chimères, annoncées à la fin de la lettre-préface, complètent le recueil (sans pour autant figurer sur la page de titre du recueil).

 

Le genre de la nouvelle domine le recueil. « Sylvie » et « Octavie » en sont des exemples magnifiques, dessinant toutes deux une période précise de la vie d'un personnage, comme le font également, quoique dans un style peu nervalien, « Jemmy » et « Émilie ». Quant à « Angélique », il s'agit d'un récit romanesque fondé sur des sources livresques et un récit de voyage. « Corilla », comédie ou proverbe déjà utilisé dans Petits Châteaux de Bohême, cadre mal avec cet ensemble de fictions en prose, tout comme « Isis », récit plutôt que nouvelle, inspiré d'ailleurs par un travail d'archéologie.

 

Ce qui lie ces textes entre eux, malgré les disparités formelles, c'est la thématique exprimée dans le titre du recueil ; mais rien n'empêche de penser qu'il s'agit d'un recueil « bâclé » à la hâte pendant une période pénible pour Gérard : depuis le mois d'août 1853, il souffre d'accès de démence et ne peut reprendre son travail qu'au mois de décembre. A ce moment-là, il lui importe de riposter, au plus vite, à quelques lignes d'Alexandre Dumas parues dans le Mousquetaire du 10 décembre, où cet ami de Gérard avait rendu officielle la folie de l'écrivain.

 

«À Alexandre Dumas». Nerval cite, pour commencer, l’article de Dumas, selon lequel « l’imagination » a souvent chassé « la raison » du poète qui se trouve alors entraîné « dans le pays des chimères et des hallucinations ». Nerval explique qu’il s'agit pour lui seulement de s'identifier à ses personnages et de faire sienne leur vie : ses inventions ne sont souvent que des souvenirs. Pour preuve de ce phénomène, il cite son propre « Roman tragique » de 1844, inspiré du *Roman comique de Scarron, et l'exemple d'un comédien, Brisacier, enclin à confondre le réel et l’illusion créée sur la scène du théâtre. De même, les textes qu'on va lire représentent sa propre histoire.

 

Angélique. Angélique de Longueval, jeune femme noble du XVIIe siècle, s’étant éprise d’un roturier, La Corbinière, s’évade avec celui-ci du château de son père. Ils prennent la route de l’Italie, où La Corbinière se fait soldat avant de mourir au moment de regagner la France avec sa femme.

 

Sylvie. Souvenirs du Valois. Au lendemain de la révolution de juillet à Paris, le narrateur se laisse captiver par l'actrice Aurélie qu’il admire tous les soirs au théâtre, lorsqu'un jour le journal annonce une fête à Loisy, dans le Valois, le pays de son enfance (chap. I). Des souvenirs lui reviennent de la ronde des jeunes filles de son enfance et de la blonde Adrienne pour laquelle il délaissait la petite paysanne Sylvie (2). La fascination exercée sur lui par Aurélie s'explique maintenant par le souvenir d'Adrienne, tellement celle-ci. qui s'est faite religieuse, ressemble à la comédienne. Or il repousse cette folie et décide d'aller retrouver Sylvie, femme autrement réelle (3). Une époque un peu postérieure à celle du premier souvenir d’Adrienne resurgit dans sa mémoire pendant le voyage vers le Valois, et il se revoit avec Sylvie à Loisy. à la fête patronale, qui le fait penser à l’Antiquité grecque, ou à Othys (4-6), chez la tante de Sylvie où les deux jeunes gens revêtent les habits de mariage de leurs vieux parents ; ce retour dans le passé se termine par un nouveau souvenir d’Adrienne survenant lors d'une fête, comme « un esprit [montant] de l'abîme » (7). Arrivé i la fête de Loisy, le voyageur rencontre Sylvie, la seule qui puisse le sauver du spectre d'Adrienne (8). Ayant compris que Sylvie s’est fiancée, il erre dans le pays vide des souvenirs qui le remplissent lui. intérieurement (9). Sylvie n'est plus la même (10), et se froisse (II) lorsqu'il la questionne sur le destin d'Adrienne. Aussitôt la figure d'Aurélie surgit, et il décide de revenir à Paris (13), mais la confusion d'Adrienne avec l'actrice finit par effaroucher celle-ci. Bien des années plus tard, Sylvie lui apprend qu’Adrienne est morte en 1832,

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« O'Dougherty » ), avant de le clore par une nouvelle, "Émilie», écrit e peut­ être en collaboration avec Auguste Maquet et publiée dans le Messager, en 183 9, sous le titre "le Fort de Bitche.

So uvenir de la Révol uti on française ».

Les douze sonnets des *Chimêres, annoncées à la fin de la lettre-préface, complètent le recueil (sans pour autant figurer sur la page de titre du recueil).

Le genre de la nouvelle domine le recueil.

" Sylvie " et " Octavie ,.

en sont des exemples magnifiques, dessinant toutes deux une période prédse de la vie d'un personnage, comme le font également, quoique da ns un style peu nervalien, • Jemmy " et «Émilie».

Quant à "Angélique,., il s'agit d'un récit romanesque fondé sur des sources livresques et un récit de voyage.

« Corllla », comédie ou proverbe déjà utilisé dans Petits Châteaux de Bohême, cadre mal avec cet ensemble de fictions en prose, tout comme « Isis », récit plu­ tôt que nouvelle, inspiré d'ailleurs par un travail d'archéologie.

Ce qui lie ces textes entre eux, malgré les disparités formelles, c'est la thématique exprimée dans le titre du recueil; mais rien n'empêche de pen­ ser qu'il s'agit d' un recueil « bâclé " à la hâ te pendant une période pénible pour Gérard : depuis le mois d'août 1853, il souffre d'accès de démence et ne peut re prendr e son travail qu'au mois de décem bre.

À ce moment-là , il lui importe de riposter, au plus vite, à quelques lignes d'Alexandre Dumas parues dans le Mousquetaire du 10 décembre, où cet ami de Gérard avait rendu officielle la folie de l'écr i­ vain.

« À A lexandre Dumas ».

Nerval cite, pour commencer, l'art i cle de Dumas, selon leq uel « l'imaginat ion » a souvent chassé « la raison » du poè te qui se trouve a lors entraîné « dans le pays des chim ères et des hallucination s ».

Nerval explique qu'il s'agit pour lui seuleme n t de s'iden ti- fier à ses personnages et de faire sienne leur vie : ses inventions ne son t souvent que des souvenirs.

Pou r preuve de ce phénomène, il cite son propre « Roman tragique» de 1844, inspiré du *Roman comique de Scarron, et l' exemple d'un coméd ien, Brisacier, encl in à confondre le réel et l'illusion créée sur la scène du théâtre.

De même.

les tex ­ tes qu'on va lire représen tent sa propre histoire.

Angé li que.

Angélique de Longueval, jeune femme noble du :xvue siècle, s'étant éprise d'un roturier.

La Corb i nière.

s'évade avec celui-ci du château de son père.

Ils prennent la route de fltalie, où La Corbinière se fait soldat avant de mourir au moment de regagner la France avec sa femme.

Sylvie .

Souvenirs du Valo is.

Au lendemain de la révo luti on de juillet.

à Paris.

le narrateur se laisse cap tiver par l'actrice Aurélie qu'il admire tous les soirs au théâtre, lorsqu 'un jour le journal annonce une fête à Loisy , dans le Valo is, le pays de son enfance (chap.

1).

Des souvenirs lu i reviennent, de la ronde des jeunes filles de son enfance et de la b l onde Adrienne pour laquelle il délaissait la pet ite p aysanne Sylvie (2).

La fasci­ nation exercée sur lui par Auré l ie s'explique maintenant par le souve nir d'Adri enne.

te llement celle -ci, qui s'est faite relig ieuse , ressemble à la comédien ne.

Or il repousse cette folie et décide d'aller retrouver Sylvie, femme autrement rée lle (3).

Une époque un peu postérieure à celle du premier souve nir d'Adrienne resurgit dans sa mémoire pendant le voyage vers le Valois, et il se revoit avec Sylvie à Loisy, à la fête patronale, qui le fait penser à l'Ant iqui té grecque, ou à Othys (4-6), chez la tante de Sylvie où les deux jeunes gens revêtent les habits de mariage de leurs vieux parents : ce retour dans le passé se term ine par un noweau souvenir d'Adri enn e sur­ venant, lors d'une fète, comme « un esprit [mon­ tant] de l'abt"me » (7).

Arrivé à la fêt e de Loisy, le voyageur rencontre Sylvie , la seule qui puisse le sauver du spectre d'Adrienne ( 8).

Ayant compris que Sylvie s'est fiancée.

il erre dans le pays vide des souvenirs qui le remplissent lui, in térieurement (9).

Sylvie n'est plus la même ( 1 0), et se froisse ( 1 1 ) l orsqu'il la questionne sur le destin d'Adrienne.

Aussitôt la figure d'Aurélie surgit, et il décide de revenir à Paris ( 13) , ma is la confusio n d'Adrienne avec l'actrice finit par effa­ rouc her celle-ci.

Bien des années plus wu.

Sylvie lui apprend qu'Adrienne est morte en 1832,. »

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