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Juan Manuel de Rosas 1793-1877 En 1820, quatre ans après la proclamation solennelle au Congrès de Tucuman de l'indépendance des Provinces Unies du Rio de La Plata, l'État unitaire héritier de l'administration coloniale se dissout.

Publié le 05/04/2015

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Juan Manuel de Rosas 1793-1877 En 1820, quatre ans après la proclamation solennelle au Congrès de Tucuman de l'indépendance des Provinces Unies du Rio de La Plata, l'État unitaire héritier de l'administration coloniale se dissout. Les oligarchies locales n'acceptent pas les prétentions de Buenos Aires, métropole cosmopolite et prospère, à grouper derrière elle tout le pays. Les caudillos aspirent à ériger leur province en république autonome. Dans la plantureuse province de Buenos Aires, vaste prairie plus étendue que l'Italie, un homme tient la campagne : Juan Manuel de Rosas. Rosas apparaît dans la vie politique le 5 octobre 1820. A la tête d'un régiment de cavalerie levé et armé par ses soins, il fait irruption dans la capitale pour rétablir les autorités légales renversées par un coup d'État. Puis il regagne son estancia des Cerrillos. Juan Manuel Ortiz de Rosas, né en 1793, appartenait à une vieille et aristocratique famille d'estancieros. Ses contemporains le représentent comme un grand et bel homme, au teint blanc et aux cheveux blonds, avec des yeux bleus très froids et des lèvres fines. Sobre, il ne boit ni ne fume, et tout enthousiasme semble banni de son existence. Rosas est avant tout un éleveur et un industriel du saladero. Les exploitations qu'il dirige avec un soin jaloux sont des modèles de travail et de rendement. Comme la classe des hacendados dont il incarne les aspirations, ce Cincinnatus pampéen désire par-dessus tout la paix et la tranquillité des campagnes. Cet estanciero entreprenant possède une des premières fortunes du pays ; il entretient personnellement une véritable armée. Mais le plus illustre et le plus riche des caudillos, qui s'est retiré sur ses terres après son intervention de 1820, attend son heure. Quand, en 1827, Rivadavia tente d'imposer une constitution unitaire qui fait bon marché des libertés et des contingences l...
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« administration sereine et rigoureuse, capable de favoriser la reprise des activités économiques. Son “ fédéralisme ” est conforme aux intérêts des éleveurs et des saladeristos. Il consiste à préserver l'autonomie économique de la province, la délivrant ainsi du poids mort des zones attardées et appauvries de la Confédération. Le premier gouvernement de Rosas, qui répond parfaitement à ce patriotisme provincial, prend fin en décembre 1832.

Rosas prétextant alors qu'il veut se consacrer à ses terres refuse d'être réélu.

Mais le “ restaurateur des lois ” dont la fausse sortie n'a trompé personne ne reste pas inactif sur la scène politique.

Les gouverneurs se succèdent à un rythme accéléré et tout le monde pense que Rosas n'est pas étranger à cette instabilité soudaine.

D'autre part, Facundo Quiroga, caudillo de la Rioja, devenu la principale figure politique de l'intérieur, est assassiné le 16 février 1835.

Et à travers toute l'Argentine personne ne doute de la responsabilité de Rosas. En mars 1835, Rosas est enfin nommé par la législature de Buenos Aires gouverneur pour cinq ans avec pleins pouvoirs.

Dictateur constitutionnel, le voici au faîte des honneurs.

Les provinces lui confient la direction de leurs relations extérieures.

Contre ses adversaires “ unitaires ” toujours actifs, Rosas va mobiliser autour de son nom les énergies fédérales : le port des insignes ponceau, couleur de la “ cause ”, devient obligatoire. On en serait resté là sans doute si des événements intérieurs et extérieurs n'étaient venus menacer le régime et l'indépendance même de la province.

Pour des raisons assez insignifiantes, l'escadre française vient bloquer, le 28 mars 1838, les côtes argentines.

Rosas résiste.

Il en appelle au sentiment national contre l'étranger.

Mais, en janvier 1839, le soulèvement du gouverneur de Corrientes contre son illustre protecteur s'ajoute à ce péril et en juin Rosas doit faire face à la conspiration du colonel Mazas, chef d'un régiment de cavalerie.

En octobre, dans le berceau du rosisme éclate la “ révolution du Sud ” : les estancieros se rebellent contre leur ancien “ commandant de campagne ”.

Au nord du pays, le gouverneur de Tucuman se soulève à son tour contre le caudillo de Buenos Aires. Mais le danger principal est l'armée de Lavalle formée par les unitaires exilés qui, soutenue par la flotte française, s'avance sur Buenos Aires.

Le régime semble à deux doigts de sa fin mais le fantasque général en a décidé autrement.

En août 1840, il se retire avec son armée.

Rosas s'empresse de signer, le 29 octobre, une convention avec la France, aux conditions de celle-ci. Au reste, Rosas se bat avec énergie et écrase une à une et sans pitié les rébellions. Cependant, à l'intérieur de Buenos Aires, il instaure la terreur.

Il entend ainsi lutter contre les conspirations des “ unitaires ” et espère aussi diriger contre eux le mécontentement des couches populaires auxquelles la guerre impose de lourds sacrifices...

Il ne réussit que trop bien.

Les hommes de main de la Mazorca assassinent impunément les anti-rosistes.

Les proscriptions et les confiscations de biens complètent la sinistre besogne des sicaires. Bien plus, pourchassant systématiquement quiconque ne manifeste pas tout l'enthousiasme désirable pour la cause fédérale, Rosa apparaît à bien des égards comme. »

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