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Alain et la philosophie

Publié le 27/02/2008

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alain
Le mot Philosophie, pris dans son sens le plus vulgaire, enferme l'essentiel de la notion. C'est, aux yeux de chacun, une évaluation exacte des biens et des maux ayant pour effet de régler les désirs, les ambitions, les craintes et les regrets. Cette évaluation enferme une connaissance des choses, par exemple s'il s'agit de vaincre une superstition ridicule ou un vain présage ; elle enferme aussi une connaissance des passions elles-mêmes et un art de les modérer. Il ne manque rien à cette esquisse de la connaissance philosophique. L'on voit qu'elle vise toujours à la doctrine éthique, ou morale, et aussi qu'elle se fonde sur le jugement de chacun, sans autre secours que les conseils des sages. Cela n'enferme pas que le philosophe sache beaucoup, car un juste sentiment des difficultés et un recen¬sement exact de ce que nous ignorons peut être un moyen de sagesse ; mais cela enferme que le philosophe sache bien ce qu'il sait et par son propre effort. Toute sa force est dans un ferme jugement, contre la mort, contre la maladie, contre un rêve, contre une déception. Cette notion de la philosophie est familière à tous et elle suffit. ALAIN

QUESTIONNAIRE INDICATIF    • Dégagez l'idée centrale de ce texte et précisez quelles sont les étapes de son argumentation.  • Montrez que les expressions : « évaluation exacte des bien et des maux «, « régler les désirs, les ambitions, les crainte et les regrets «, « connaissance des choses «, « connaissance des passions « et « art de les modérer « développent les moments d'une doctrine de la liberté.  • Pourquoi la philosophie ne peut-elle être fondée que sur le jugement ?  • Pour quelles raisons le philosophe est-il celui qui « sait bien ce qu'il sait «? Développez votre pensée en un court essai personnel et critique.  • L'idée centrale du texte est annoncée dans la première phrase : dégager l'essentiel de la notion de philosophie de son sens le plus vulgaire ou le plus familier (dernière phrase). Étude de ce sens familier (évaluation, qui enferme une connaissance des choses ou des passions; puis reprise philosophique (l'on voit bien...).  • La philosophie est ainsi définie comme doctrine morale.  • Remarquer que toute sa force est dams un ferme jugement contre.    Articulation des idées    Une thèse centrale : la conception commune de ce qu'est la « philosophie « est correcte.    Explicitation de cette conception :    a) La philosophie consiste à juger correctement de ce qui est bien ou mal dans la conduite de sa vie (elle apparaît ainsi comme une doctrine morale).    b) Elle fonde ce jugement sur :  — une connaissance des choses (du vrai et du faux) ;  — une connaissance de soi (de ses désirs et passions).    c) Elle implique enfin (liée à cette connaissance) une maîtrise de soi (devant la mort, la maladie, etc., un « art de modérer ses passions «).    Une remarque : la connaissance philosophique n'est pas quantitative, encyclopédique (cf: Socrate qui sait qu'il ne sait rien), mais qualitative : elle est ferme et assurée (tant du point de vue de son contenu que de celui de l'adhésion du philosophe, qui ne la reçoit pas mais l'acquiert par lui-même, « par son propre effort «).

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« Développement : Pour chaque partie, il faut : 1) dire ce que l'on va faire, présenter le thème du passage que l'on va expliquer.

2)faire ce que l'on a dit, expliquer le passage proprement dit, 3) conclure la partie en disant ce que l'on a fait et cequ'il reste à faire.

Préciser ce que l'on a dégagé de l'explication. I/ La définition de la philosophie : Le mot Philosophie, pris dans son sens le plus vulgaire, enferme l'essentiel de la notion.

C'est, aux yeux de chacun,une évaluation exacte des biens et des maux ayant pour effet de régler les désirs, les ambitions, les craintes et lesregrets.

Cette évaluation enferme une connaissance des choses, par exemple s'il s'agit de vaincre une superstitionridicule ou un vain présage ; elle enferme aussi une connaissance des passions elles-mêmes et un art de lesmodérer.

Il ne manque rien à cette esquisse de la connaissance philosophique. ● Dès la première phrase de l'extrait, Alain affirme son opinion.

Il pose directement sa thèse, sans aucun préalable, pour ensuite s'appliquer dans le reste du paragraphe à en prouver le bien-fondé.

En effet, c'est cette idéequ'il va expliquer et développer tout au long de l'extrait, en apportant des arguments et en précisant le sens de sapensée. Attention au terme de « vulgaire » : cela n'a aucun rapport avec le manque de délicatesse.

« Son sens le plus vulgaire » signifie son sens le plus commun, le plus courant, le moins scientifique.

Autrement dit, c'est le mot telqu'on l'emploie tous, de manière courante, sans se référer à un système de pensée particulier. ● Puis vient la définition proprement dite de la philosophie.

Il ne s'agit pas de la définition savante – système de pensée particulier à un auteur - , mais de la définition du terme tel qu'il a décidé de le prendre, à savoir en sonsens vulgaire.

Le terme de « philosophie » est donc défini comme étant une sorte de sagesse réfléchie et positive,un équilibre de l'esprit qui juge toutes choses à leur valeur.

C'est une sagesse parce que ce sont des jugements etdes connaissances qui ont des fins pratiques.

En effet, il s'agit de partir d'une observation et d'une évaluation dumonde matériel pour ensuite en tirer un savoir qui permettra de régler ses propres sentiments.

Il est important desouligner ici que la philosophie a un rapport direct avec l'homme.

Il ne s'agit pas d'énoncer des vérités ou dessystèmes du monde, mais simplement de voir comment la pensée et la réflexion peuvent agir sur la vie de l'homme etsur ses passions. ● Après avoir montré sous quel angle il aborde le terme de « philosophie », Alain explique ensuite ce qu'il implique : « une connaissance des choses ».

La philosophie se caractérise avant tout par un rapport au monde,rapport qui lui permet d'en tirer un enseignement.

C'est toujours dans une optique pratique que la philosophie estenvisagée.

Cf.

les exemples pris par l'auteur : la superstition est bien une chose que l'on rencontre dans le monderéel. ● Alain souligne le fait que cette acception populaire du terme contient tout ce qu'il y a de plus important. Mais ce n'est qu'une « esquisse » : Alain reconnaît que même si le terme entendu en son sens vulgaire contient tousles éléments nécessaires, ils doivent être tout de même développés.

La philosophie doit en effet partir de cesbases : s'attacher au réel, être pratique, ne pas s'élever en de vains systèmes qui n'ont plus aucun rapport avec lemonde, mais elle doit aussi être une pensée profonde. Pour Alain, la philosophie doit donc avant tout être pratique, elle doit servir l'homme et donc s'intéresser au monde dans lequel il vit.

C'est la raison pour laquelle elle doit se baser sur une connaissance des choses réelles,connaissance qui aboutira à une sagesse, à une application sur les sentiments humains.

II/ Le philosophe : L'on voit qu'elle vise toujours à la doctrine éthique, ou morale, et aussi qu'elle se fonde sur le jugement de chacun,sans autre secours que les conseils des sages.

Cela n'enferme pas que le philosophe sache beaucoup, car un justesentiment des difficultés et un recensement exact de ce que nous ignorons peut être un moyen de sagesse ; maiscela enferme que le philosophe sache bien ce qu'il sait et par son propre effort.

Toute sa force est dans un fermejugement, contre la mort, contre la maladie, contre un rêve, contre une déception.

Cette notion de la philosophieest familière à tous et elle suffit. ● Cette partie ne cherche plus à définir la philosophie ; elle porte plutôt sur celui qui pratique la philosophie, à savoir le philosophe.

Dans la première phrase, Alain reprend avec des termes différents ce qu'il a dit auparavantpour ensuite opérer une transition.

Au lieu de souligner la dimension pratique de la philosophie en citant desexemples concrets - « superstition », « passions » - il utilise des termes plus scientifiques « éthique », « morale ».Quoi qu'il en soit, la philosophie est à la fois praticable par chacun, mais est aussi l'apanage des sages.

Il seraitpeut-être intéressant de souligner ici la différence entre l'éthique et la morale, et voir comment le doublet« chacun » / « sage » s'y rapporte.. »

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