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ANNA DE NOAILLES

Publié le 22/02/2012

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Orientale par ses origines, Anna de Brancovan est née à Paris et elle adopta la France pour seconde patrie, avant même son mariage avec le comte Mathieu de Noailles. Dans Le Coeur innombrable (1901), L'Ombre des jours (1902), Les Éblouissements (1907), elle chante surtout la beauté de la vie, l'ardeur de la jeunesse, l'amour de la nature, la splendeur des pays ensoleillés; mais elle songe aussi à la brièveté des jours heureux et à la fragilité de toute créature : l'inquiétude, alors, succède à l'exaltation. Meurtrie bientôt par la perte d'un être cher, elle épanche, dans Les Vivants et les Morts (1913), sa détresse ou son amertume. La souffrance, désormais, fait partie de son univers : dans les recueils de la maturité, Les Forces éternelles (1920), L'Honneur de souffrir (1927), les élans de passion ou de joie font souvent place à une résignation mélancolique. La comtesse de Noailles a fait revivre avec une pathétique sincérité les grands thèmes du lyrisme romantique. Elle émeut par son goût païen des joies terrestres, si fréquemment associé à l'image de la mort ou à la pensée du destin. Elle traduit sa ferveur en accents d'une simplicité ingénue, qui dédaigne un peu trop les contraintes de l'art : O bleu soleil épars que tout l'espace incline, Entre, glisse, bondis, coule sans discipline Dans mes bras entr'ouverts comme un temple, descends Sur mes genoux baignés de lotus et d'encens, Dans mon âme éblouie, odorante, laquée. Entre, mon cher soleil, dans ta blanche mosquée! (Les Éblouissements)

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