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BEN BELLA Ahmed

Publié le 22/02/2012

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BEN BELLA Ahmed (1916-) Homme politique algérien, chef de l'État de 1962 à 1965. D'Ahmed Ben Bella, l'histoire retiendra surtout la mise sous autogestion du domaine colonial et l'action en faveur du tiers monde. Né le 25 décembre 1916 dans une bourgade limitrophe du Maroc, Marnia, A. Ben Bella grandit dans une famille de fellahin (paysans) très pieux qui s'est donné les moyens de lui faire poursuivre des études secondaires à Tlemcen. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s'illustre à la bataille de Cassino en Italie comme adjudant. Après 1945, il préfère quitter l'armée où on lui promettait une promotion, délaisse ensuite une carrière prometteuse de footballeur à l'Olympique de Marseille pour rentrer à Marnia. Idéologiquement proche de l'Association des ulama fondée par Cheikh Ben Badis, il choisit d'adhérer au PPA (Parti du peuple algérien, nationaliste), qui le fera élire conseiller municipal en octobre 1947. Les nécessités de l'équilibre régional dans le parti et sa combativité le font accéder au Comité central. En 1949, A. Ben Bella succède à Hocine Aït Ahmed (1926-), soupçonné de « berbérisme » (ethnicisme berbère), à la tête de l'Organisation spéciale (OS, structure militaire clandestine du parti nationaliste). Arrêté en 1950, il revendique son engagement dans la préparation de la lutte armée. Le parti, soucieux d'éviter la dissolution, le désavoue et, quand en 1952 il s'évade en compagnie d'Ahmed Mahsas de la prison de Blida, la direction de l'organisation l'envoie au Caire. Lors de la scission du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), il appuie Mohamed Boudiaf et lui promet l'aide militaire de l'Égypte, dont il sera l'interlocuteur privilégié jusqu'à son arrestation, le 22 octobre 1956, lors du premier détournement d'avion de l'histoire (par l'armée française). On le lui a reproché comme on lui a reproché, mais à tort, de n'avoir pas alimenté la guérilla en armes. C'est une des multiples raisons pour lesquelles le congrès de la Soummam (août 1956) ne l'a pas porté à la direction exécutive du FLN (Front de libération nationale). Opposé au CCE (Comité de coordination et d'exécution) puis au GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) sur la question des alliances, il contestera en permanence la direction et, à sa libération après le cessez-le-feu (mars 1962), il s'alliera à l'État-Major de l'armée dirigé par Houari Boumediène et prendra le pouvoir avec son appui à l'issue d'une très longue crise. dversaire résolu du nationalisme élitaire, A. Ben Bella veut exprimer le pouvoir des masses qui descendent dans la rue et récusent les privilèges. Son pouvoir est ainsi l'expression d'une formidable poussée anarchique et contestataire, sans structure et sans but à même de lui donner cohésion. Les élites militaires, renforcées par les révoltes et l'insurrection du FFS (Front des forces socialistes de H. Aït Ahmed) en septembre 1963, auxquelles elles font face, veulent un homme qui gouverne. A. Ben Bella est destitué le 19 juin 1965 au profit du colonel Boumediène. Il ne retrouve sa liberté qu'en 1980. Exilé en 1981, il fonde le Mouvement démocratique algérien (MDA), s'allie au FFS, mais ne parvient pas à retrouver la faveur populaire. Il soutiendra en 1999, ô paradoxe, la candidature à la Présidence d'Abdelaziz Bouteflika, l'homme dont l'élimination du ministère des Affaires étrangères a servi de catalyseur au coup d'État de juin 1965. Mohammed HARBI

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