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Biographie de HERDER (Johann-Gottlieb).

Publié le 05/07/2009

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herder

Né à Morungen (Prusse-Orientale) en 1744, mort à Weimar en 1803. Il fut l'élève de Kant à Königsberg, puis professeur à Riga, rencontra Goethe à Strasbourg, fut pasteur à Backeburg et devint surintendant général et conseiller consistorial à Weimar. Outre des ouvrages de critique et d'esthétique, il a laissé des livres philosophiques. Il a étudié l'origine du langage. Il tenta d'exposer le plan qui règne dans l'histoire de l'humanité et de rechercher quelle est la philosophie de l'histoire. La raison exprime l'activité humaine et la dirige vers l'humanité. Herder eut une influence considérable sur la littérature de son temps. Oeuvres principales : Essai sur l'origine du langage (1770), Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité (1785-1792, trad. par Edgar Quinet en 1827), Calligone (1800).  

herder

« HERDER 1744-1803 HERDER.

Un grand nom, guère plus.

Ce nom, on se souvient de l'avoir vu en bonne place dans les manuels, mais ce que fut l'homme, même ce qu'il a écrit, le plus souvent on l'ignore.

Non seulement en France, mais aussi en Allemagne.

Supposons quelques interlocuteurs qui ne soient pas tout à fait ignorants et qui confrontent leurs connaissances.

L'un dira : Herder faisait partie de l'« aréopage weimarien », c'est l'un des grands « classiques » de l'Allemagne; on le voit derrière les deux « dioscures », Gœthe et Schiller, à côté d'hommes comme Wieland et les frères Humboldt.

Et ce sera juste.

Mais un autre répli­ quera : je me le représenterais plutôt comme un jeune révolutionnaire qui s'insurgea l'un des premiers contre le rationalisme en vogue au xvme siècle, et qui, au nom du Sentiment et de la Vie, contribua à la naissance de cette sorte de romantisme anarchique que l'on a appelé le« Sturm und Drang ».

Cet homme aura raison, lui aussi.

Un troisième interviendrait alors et dirait : Herder a eu une grande part dans la formation d'une conscience nationale et j'ai lu dans des livres imprimés sous Hitler qu'il était l'un des plus authentiques représentants de l'âme germa­ nique.

Celui-là non plus n'aura pas .tort.

Mais si un quatrième réplique : Herder fut un des admi­ rateurs de la Révolution française; il fit même scandale à la cour de Weimar; il condamna l'in­ tervention armée et resta toute sa vie l'ennemi de tous les militarismes, cela sera encore plus exact.

Enfin un cinquième pourrait dire sans se tromper : Herder fut, en littérature comme en politique, un « citoyen du monde », il a écrit des Lettres pour servir au progrès de l'Humanité, il a recueilli les chants populaires de toutes les nations, il a recommandé de traduire tous les chefs-d'œuvre de toutes les littératures, et en étudiant l'histoire de tous les peuples (dans ses Idées pour une philoso­ phie de l'histoire et de l'humanité) il a toujours montré les qualités propres à chacun d'eux et s'est refusé obstinément à les juger selon des conceptions étrangères à leur culture.

Toutes ces images de Herder sont ressemblantes.

C'est dire la complexité du personnage.

S'il fallait cependant choisir celle qu'il importe de conserver d'abord, nous retiendrions celle qui marque la naissance du Sturm und Drang.

Herder a vingt-six ans et il est déjà connu dans les milieux littéraires pour avoir publié des essais de toutes sortes (Fragments, Sylves critiques) où il semble, dans toute la vigueur de la jeunesse, rivaliser avec Lessing et aspirer à devenir le« Winckel­ mann de la poésie ».

Nous sommes à Strasbourg en r 770, Herder, venu comme compagnon de voyage d'un prince, s'est brouillé avec celui-ci et a décidé de rester à Strasbourg pour se faire opérer d'une fistule lacrymale par un chirurgien réputé.

Gœthe, âgé de vingt et un ans, poursuit là des études de médecine quand les excursions dans les environs (où il va bientôt rencontrer Friedericke à Sesenheim) et ses projets littéraires lui en laissent le temps.

Il aborde le jeune critique au bas de l'escalier de l'Auberge de l'Esprit.

Herder est un ecclésiastique en costume sombre, les cheveux poudrés, relevés en rouleaux, avec des yeux noirs comme du charbon, aussi noirs que ceux de Gœthe, cet autre représentant du génie germanique et de l'aryen blond.

Les deux jeunes gens font connaissance et Gœthe sera, dit Herder, le seul qu'il consentît à voir régulièrement pendant sa pénible maladie.

Gœthe assista même à l'opération, en se félicitant que ses études de médecine l'aient endurci.

Durant ces longs entretiens, Herder apprend à Gœthe maintes choses, il lui révèle Shakespeare, l'art gothique (qu'il croit allemand), la poésie populaire et, ainsi que l'enseignait. »

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