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La Boétie, Étienne de - littérature.

Publié le 28/04/2013

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La Boétie, Étienne de - littérature. 1 PRÉSENTATION La Boétie, Étienne de (1530-1563), écrivain français, ami de Montaigne, auteur d'un essai célèbre et de nombreux sonnets. 2 « PARCE QUE C'ÉTAIT LUI, PARCE QUE C'ÉTAIT MOI « Né à Sarlat (Dordogne), Étienne de La Boétie est issu de la noblesse de robe périgourdine. Il fait des études de droit à Orléans, avant d'être nommé conseiller du parlement de Bordeaux en 1553. Il y rencontre Michel de Montaigne en 1558, et leur amitié très forte dure jusqu'à la mort prématurée de La Boétie. C'est en sa mémoire que Montaigne commence la rédaction de ses Essais. Il lui consacre le chapitre le plus émouvant de cette oeuvre, « De l'amitié «, où il définit, avec des mots simples, l'amour qu'il lui porte et sa tristesse de l'avoir perdu si tôt : « Nous étions à moitié de tout ; il me semble que je lui dérobe sa part. « La pensée de La Boétie et son attitude face à la mort ont d'ailleurs largement influencé la vie et l'oeuvre de son ami. Elles lui ont notamment inspiré ses idées sur le stoïcisme. 3 UNE OEUVRE PEU ABONDANTE La Boétie laisse derrière lui une production littéraire réduite. De son oeuvre, sans doute commencée vers 1553, il reste des traductions de Xénophon et de Plutarque, ainsi que quelques poèmes en latin ou en français, tels les Vingt-Neuf Sonnets, poésies apparentées à celles de La Pléiade et citées dans les Essais de Montaigne. Il est également l'auteur d'un Mémoire sur la pacification des troubles, écrit en 1562, où il exprime sa crainte que la confrontation des religions catholique et protestante ne vienne rompre l'unité de la France. 4 « ILS NE SONT GRANDS QUE PARCE QUE NOUS SOMMES À GENOUX « L'ouvrage le plus marquant d'Étienne de La Boétie reste un court essai, le Discours de la servitude volontaire, aussi appelé Contr'un, écrit dès 1548 mais publié en 1576. L'écrivain y analyse les rapports entre le maître et l'esclave et tente de comprendre comment le peuple peut se placer volontairement sous la domination d'un tyran. Selon lui, l'oppressé doit exercer son droit naturel à la liberté : « Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres. « S'il ne dit pas comment atteindre cette liberté, La Boétie, pacifiste convaincu, fondamentalement optimiste et humaniste, pense que l'amitié, la « mutuelle estime «, l'honnêteté et surtout l'exercice de la raison sont des moyens de s'en approcher. Ce texte a suscité des interprétations contradictoires : Montaigne et d'autres y ont vu la simple dissertation d'un jeune homme constatant qu'un peuple doit accepter de s'asservir lui-même avant de confier le pouvoir à un seul homme. Beaucoup l'ont considéré comme un pamphlet contre la tyrannie, voire contre la monarchie. C'est cette seconde interprétation qui a assuré la notoriété de l'ouvrage, réimprimé à chaque période de lutte politique intense. Montaigne, à qui La Boétie a légué ses écrits, a refusé de publier cette oeuvre, redoutant que les propos de son ami ne soient utilisés pour légitimer des mouvements de révolte. Imprimé par les protestants après le massacre de la Saint-Barthélemy, cet essai, auquel Jean-Paul Marat et Félicité Robert de Lamennais se sont référés, a par la suite servi les causes républicaines, socialistes et libertaires. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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