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Le conflit met-il en danger la société ?

Publié le 22/01/2004

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En ce sens d'abord que l'adaptation du principe au monde, de la conscience de la liberté à la réalité concrète, qui est par essence la tâche historique « exige un long & pénible effort d'éducation ». « L'histoire universelle n'est pas le lieu de la félicité. Les périodes de bonheur y sont des pages blanches : car ce sont des périodes de concorde auxquelles font défaut l'opposition. »   Si Kant, en effet, accordait une certaine positivité au conflit social, comme moteur de l'évolution, Hegel va plus loin, en légitimant en quelque sorte la violence révolutionnaire. C'est en effet par la violence que l'on passe d'un stade déterminé de la conscience de la liberté et de la forme d'Etat qui lui correspond à un stade plus développé. Or chaque peuple incarne un moment de ce  processus : « L'esprit d'un peuple est un esprit déterminé [...] selon le degré historique de son développement. »          La violence peut prendre la forme d'une  guerre pour l'hégémonie : « L'idée générale, la catégorie qui se présente d'abord dans ce changement sans trêve des individus et des peuples qui existent un temps puis disparaissent, c'est en général la transformation. La vue des ruines d'une magnificence antérieure, nous conduit à saisir cette transformation par son côté négatif. [.

Cette question est pleine de paradoxe, et amène à se demander s’il peut bien exister de telles sociétés où les conflits n’existeraient pas. Un conflit peut être de plusieurs natures : entre différents pays, à l’intérieur même d’un pays dans le cadre d’une guerre civile, d’une épuration ethnique. Il peut s’agir d’un conflit social entre le pouvoir et le peuple, d’un conflit entre différentes classes sociales, conflit à l’intérieur d’une entreprise, conflit pour la prise de pouvoirs entre partis politiques. Tous les pays connaissent ces conflits puisqu’il est difficile d’imaginer l’absence de luttes d’intérêt entre certaines catégories de la population. Il s’agit plutôt de réfléchir dans l’absolu à la possibilité même de cette assertion en interrogeant la notion même de bonheur et de société, et voir si dans l’idée même de société d’absence de conflits y a place. N’est-ce dans la nature même de la société que d’être en proie à des conflits ? Une société heureuse n’est-elle pas une utopie ?

« n'obéir à aucune loi, serait-ce être libre ? Mais il faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi..Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas être empêché de faire ce qu'on aenvie de faire.

On emploie le terme libre dans ce sens à propos des choses comme à propos des hommes :retirer d'un chemin les arbres qui font obstruction, c'est libérer le passage, ne pas retenir un oiseau dans sacage, c'est le laisser libre de s'envoler, ne pas empêcher quelqu'un de s'étendre sur le gazon d'un jardin public,c'est le laisser libre de le faire.

Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène la liberté, priseen ce sens négatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne au mot liberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature,chacun est empêché à tout moment, dans ses mouvements et ses entreprises, par autrui qui est virtuellementson ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué en vue justement de mettre fin à cet état de guerre qu'est l'étatde nature - empêchent les individus de se nuire les uns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appelle l'autonomie : obéir,à la loi dont on est, en tant qu'être raisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à saraison, c'est être pleinement responsable de sa conduite.

Etre libre, c'est s'obliger soi-même à une conduiteraisonnable, s'interdire certains débordements, en un mot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit, les obligationsauxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bon gré malgré une contrainte) sontmorales, ou bien civiques.

C'est dans ce sens-ci d'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseaudans le Contrat Social jette les bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations et non descontraintes : car c'est le peuple souverain, plus exactement la volonté générale (selon la règle de la majorité)qui décide des lois.

Ainsi chacun d'entre nous, en tant que citoyen, est libre parce qu'il se soumet aux loisdont il est l'auteur, en tant que membre de la volonté générale. La révolution supprimera les conflitsPour Marx et Engels, les conflits sociaux sont l'expression de la lutte des classes et de l'injustice.

Tant quesubsisteront les inégalités, tant que ceux qui possèdent les richesses et les moyens de productionexploiteront le travail et la vie des plus pauvres, le conflit continuera.

Mais la révolution prolétarienne doitmettre un terme à cette lutte en instaurant une société sans classes. Puisque « la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaque époque, la base del'histoire politique et intellectuelle de l'époque », le « Manifeste » affirme que « toute l'histoire a été une histoire de lutte de classes ». Mais la démonstration à laquelle se livre Marx ne s'arrête pas là: rendant intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce égalementl'inéluctable avenir.

En effet, « Cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne peut plus selibérer de la classe qui l'exploite et l'opprime sans libérer en même tempset pour toujours la société entière de l'exploitation, de l'oppression etdes luttes de classes.

» Réfutant un certain nombre d'interprétation fautives duMarx isme, Lénine affirme dans « L‘Etat & la Révolution » que l'oeuvre de Marx ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes : l'idée de la « lutte des classes » n'est rien en effet si on ne la combine pas à celle de « dictature du prolétariat ».

Elle reste pourtant l'un des concepts clés de la théorie Marx iste et Lénine le reconnaissait bien qui, dans un texte de 1914 consacré àMarx déclarait : « Que, dans une société donnée, les aspirations des uns aillent à l'encontre de celles des autres, que la vie sociale soitpleine de contradictions, que l'histoire nous montre une lutte entre lespeuples et les sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre une alternance de périodes derévolutions et de périodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et de progrès rapide ou de déclin,ce sont là des faits universellement connus.

Le Marx isme a fourni le fil conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce labyrinthe et ce chaos apparents : c'est la théorie de la lutte des classes.

» La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d' Engels , l'idée maîtresse de Marx comme elle est, aux yeux de Lénine , le fil conducteur qui permet de comprendre l'histoire humaine.

C'est sur elle en tout cas que s'ouvre le texte du « Manifeste ». Ce que pose en son début ce texte est bien une règle d'interprétation générale de l'histoire. Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit –ouvert ou dissimulé- quese livrent oppresseurs et opprimés : « Hommes libres et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maîtred'un corps de métier et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont menéune guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par unetransformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction de deux classes en lutte.

». »

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