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Les critiques du rationalisme

Publié le 27/01/2012

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- 1 - L'empirisme.

L'empirisme est d'abord une confiance aveugle dans les perceptions, dans l'expérience, mais ce fut surtout une réaction contre le rationalisme. L'Histoire de la philosophie montre en effet qu'il y eut toujours une recrudescence de l'empirisme après des périodes où régna un rationalisme, comme si l'appel exclusif à la raison et à la logique provoquait une réaction qui aboutit à revenir à l'expérience vécue, aux données immédiates de la conscience, à une anti-raison. Il est symbolique que l'ouvrage du plus pur scepticisme intitulé « Contre les dogmatiques • ait eu pour auteur au Il• siècle de notre ère, Sextus Empiricus. Le surnom de ce médecin, partisan de la seule • expérience • contre l'autorité de la logique, son appartenance à la secte de Pyrrhon, montrent que la réaction empiriste de l'époque aboutissait déjà au scepticisme. Or, elle se produisait contre un rationalisme : celui de Platon. Nous verrons de même, après le Thomisme, l'éclosion du nominalisme ; après le cartésianisme le développement du phénoménisme ; et contre Kant celui de l'évolutionnisme positiviste.

« de science que de l'universel et du nécessaire • et c'est ce dépassement du monde sensible pur que vont attaquer les empiristes de l'époque.

-Les philosophes de la réaction affirmèrent d'abord leur volonté • de ne pas détruire les apparences • (Sextus, cité par Bréhier.

Histoire de la philosophie.

Tome· I).

De Pyrrhon à k:nésidème, ils soutinrent que notre jugement est faible, que l'• homme est la mesure de toutes choses • (comme avait déjà dit Protagoras), qu'il est bien orgueilleux de prendre ses pensées pour des vérités obj~ctives.

Convaincus par ailleurs de l'instabilité et de la fluidité du monde sensible, il ne leur restait plus qu'à se réfugier dans le scepticisme (aucune connais­ sance n'est possible; il n'y a pas de vérité).

2 - L'exnpirisxne nominaliste.

Le renouveau de l'Aristo­ télisme au Moyen Age provoqua un nouvel empirisme.

Saint Thomas affirmait que 1 'objet de la connaissance est • 1 'universel direct »c'est-à­ dire l' «idée •, mais que celle-ci existe seulement dans la nature sous la forme individualisée, matérialisée.

L'• intellect agent» découvre les idées et leur donne une existence d'un genre nouveaù, 1 'existence selon la pensée.

Toujours est-il que, en soi, ces " universaux "• ces " essences • des choses et des êtres, existent, et que l'intelligence seule les perçoit.

Nous retrouvons la réalité des formes intelligibles.

Aus­ sitôt, la réaction empiriste se déclenche au nom de l'expérience pure: Occam oppose à saint Thomas qu'il n'y a qu'une réalité, la réalité perçue, et que les • universaux » sont des idées abstraites qui n'ont aucune existence hors de la conscience, donc qu'ils ne se rapportent à rien d'existant, ce sont des mots.

Ce nominalisme (de "nomen •: le nom, le signe) renvoie les idées et les relations du monde intelligible, sur le plan purement verbal ..

Il déclencha la fameuse " Querelle des universaux •· Vous comprendrez l'intérêt philosophique de cette discussion : les uns soutenaient que les idées, les concepts de la science, ont une réalité, correspondent à du réel, ...

les autres disaient que c'étaient des mots, et que la seule réalité est celle de l'expérience vécue.

3 - L'exnpirisxne phéDom.éDiste.

Descartes, on l'a vu, est tout particulièrement le champion du rationalisme.

Sa physique est .appuyée sur une métaphysique de l'f:tre.

Hors de nous, il y a, dit-il, un ordre objectif et des • essences ., c'est-à-dire une « nature • de chaque chose, • nature • définissable, logique, en connexion rationnelle avec les autres.

De même, nos a idées •, libérées de l'obscurité et de la confusion des données sen­ sibles, donc devenues « claires et distinctes •, correspondent à ces • natures» ontologiq;ues (c'est-à-dire «existant en soi •).

Contre ce rationalisme se développe aussitôt une réaction empiriste : A - Locke (1632-1704) proclame que toute connaissance est expérience et ne peut venir que de là.

Contre l'innéisme, il écrit « Nihil est in intellectu quod non prius fuerit in sensu • (il n'y a rien. »

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