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LE DESIR EST-IL UNE CONTRAINTE OU UNE CONDITION DE LA LIBERTE ?

Publié le 26/03/2009

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desir

 

 Le sujet peut paraître étrange au premier abord, car on ne songerait pas à soumettre la liberté au désir, mais plutôt l’inverse. Autrement dit, un individu se déclarerait d’abord libre avant de dire qu’il désire quelque chose, et non pas l’inverse. Quoi qu’il en soit, les termes ne semblent pas s’opposer, le désir ne semble pas devoir empêcher la liberté et vice versa. En effet, l’individu qui se déclare libre considère généralement qu’il peut de ce fait réaliser tous ses désirs. Mais c’est justement cette idée qui est remise en cause, à savoir si la liberté consiste réellement dans le fait de pouvoir faire tout ce que je veux.

           Se pose donc la question de savoir dans quelle mesure et dans quelles circonstances le désir peut être un obstacle ou une condition de la liberté.

 

 

 

I/ Je ne suis libre que lorsque je ne désire plus :    

 

II/ Le désir fait partie de la nature, de l’homme, il faut s’en accommoder :    

 

III/ Le désir est le seul moyen de parvenir à la liberté :    

 

 

 

desir

« déterminant de sa volonté ne doit pas être la matière de la loi, mais sa forme, qui est donnée par la raison –universelle et a priori.

Agir librement, c'est donc agir conformément à la raison, et donc agir selon les lois morales.Les désirs sont dans ce cadre des contraintes de la liberté, elles l'empêchent de s'épanouir.

II/ Le désir fait partie de la nature, de l'homme, il faut s'en accommoder : Cette manière de procéder revient à nier toute notre partie sensible.

Même si cette dernière ne nouscaractérise pas en tant que telle comme homme, puisque nous la partageons avec les autres vivants, elle faitnéanmoins partie intégrante de notre être.

Se libérer du désir permet certes de ne pas souffrir de sa non réalisation,mais ne nous permet pas de parvenir à la liberté la plus complète.

En effet, si nous ne désirons pas, nous n'agissonspas, et si nous n'agissons pas, comment peut se manifester notre liberté ? ● C'est ce que pense Spinoza dans l'Ethique.

Selon l'auteur, l'homme se meut grâce au conatus, quidésigne l'effort par lequel « chaque chose, autant qu'il est en elle, s'efforce de persévérer dans son être » III, 6.C'est une recherche qui a pour but l'augmentation de sa puissance vitale, et cela peut se manifeste dans certainscas par la volonté de faire quelque chose, ou par le désir – qui est un appétit avec conscience de lui-même.

Spinozaexplique qu'un homme heureux est un homme dont le conatus est haut, c'est-à-dire un homme qui suit avec raisonses désir.

Un home qui a cessé de désirer a un conatus bas, il n'a plus de forces pour se mouvoir, il n'y a plus rienqui l'entraîne vers l'avant.

Et il semble logique qu'un homme qui n'agit n'est pas libre.

Pour Spinoza, le désir fait partie de l'essence de l'homme, et il semble difficile de parvenir à une vieharmonieuse en niant sa propre nature.

Il faudrait peut-être, avant de condamner le désir, comprendre ce qu'il est,et chercher ce vers quoi il tend.

Spinoza montre que « le désir est l'essence même de l'homme » III ; il est unedynamique concrète fondée sur le conatus.

Autrement dit, il est la puissance même d'exister, et l'affirmation positivede soi, il est ce qui me fait agir.

Le désir n'est donc pas un mal, il est une force vitale.

Mais il faut cependantapprendre à le connaître et à le maîtriser car selon la chose sur laquelle il porte, il peut provoquer soit la joie –accroissement de la puissance d'exister, soit la tristesse – rend l'homme passif, il subit au lieu d'agir, et n'a plus depuissance.

Dans ce sens, l'homme est soumis au désir, car il ne peut se départir de sa propre nature.

● Mais le terme « soumis » peut n'avoir aucune connotation négative : en effet, chez Spinoza, dire quel'homme est soumis au désir, cela ne signifie pas qu'il soit esclave du désir.

Le désir peut ainsi être positif, il peutapporter la joie, et éviter la tristesse.

Pour ce faire, il faut étudier l'objet sur lequel il porte, et en avoir uneconnaissance juste.

Désirer un objet que l'on ne connaît pas réellement, est une source de malheur, parce que ledésir de l'homme porte sur une chose qui n'existe pas vraiment, mais qu'il imagine exister comme étant telle ou telle.Sa puissance d'agir est réprimée, et l'homme devient passif, triste, malheureux, car l'homme est soumis à une forceextérieure.

Il faut donc, pour être libre, pour pouvoir agir, ne pas être soumis à un objet que je ne connais pasvéritablement ; il faut que mes désirs soient passés au crible de la raison.

Celle-ci détermine alors ce qui m'est utile,et ce qui m'amène à une plus grande perfection ; elle fait un tri des désirs pour savoir ce qui est réellement bonpour moi.

è Je ne peux pas me défaire du désir, et ce dernier peut m'être aussi bien néfaste que très utile.

Il faut donc être capable de déterminer dans quel cas il eut m'être utile, dans quel cas il m'apporte la force vitalenécessaire, force qui me permet de parvenir la liberté.

Pour Spinoza, la liberté se trouve dans l'action, le désir, entant qu'il permet l'action peut me rendre libre.

III/ Le désir est le seul moyen de parvenir à la liberté : Il semble évident, lorsque l'on observe les animaux, que ces derniers n'éprouvent aucun désir, maisseulement des besoins.

Une fois que ces besoins sont satisfaits, l'animal s'arrête d'agir.

Lorsque le lion a faim, il tueune gazelle, et une fois rassasié, il s'arrête ; on n'a jamais vu un lion tuer plusieurs gazelles par simple désir d'enavoir plusieurs.

Ce n'est pas le cas de l'homme qui désire : si un homme possède assez d'argent pour avoir la voituredont il rêve, il n'arrêtera pas de désirer une fois qu'il aura sa voiture, il voudra autre chose.

C'est la différence entrel'homme et l'animal, le désir de l'homme n'est jamais comblé, et est dû au fait qu'il est capable de s'imaginer lasituation autrement que ce qu'elle est actuellement.

● C'est ce qu'explique Sartre dans L'Etre et le Néant lorsqu'il rend l'exemple de l'ouvrier qui en désirant desconditions de travail moins pénibles devient plus libre.

Nous l'avons dit, l'animal ne désire rien, il se contente de cequ'il a au moment présent ; ce n'est pas le cas de l'homme qui désire et qui imagine donc toujours ce qu'il n'a pas.Sartre rend l'exemple d'un ouvrier à la vie dure qui ne conçoit pas les défauts et les manques de sa situation, nonpas parce qu'il en a l'habitude, mais parce qu'il saisit sa situation dans sa plénitude d'être, et qu'il ne peut pasimaginer qu'il puisse en être autrement.

Dans un premier temps, l'ouvrier pourrait prendre un certain recul par rapport à la situation qu'il vit, etdécouvrirait l'état de chose comme « manque de … », et comme isolé.

Autrement dit, il pourrait rendre consciencedu fait qu'il serait possible de désirer autre chose que ce qu'il a.

C'est ce que Sartre appelle la 1 ère néantisation ; elle consiste à poser un état idéal comme pouvant exister à la place de celui-ci (L'Etre et le Néant, IV, 1).

Mais celane suffit pas, prendre conscience de l'état du monde en imaginant un état idéal n'implique aucune action, et doncaucune liberté.

C'est un désir vain.

Je peux avoir conscience de cette situation comme difficile, mais continuer à yêtre engagé.

Je fais partie de cette situation comme « ouvrier-trouvant-sa-souffrance-naturelle ».

L'Etre et leNéant, IV, 1, même si j'envisage un état idéal.

● Mais je peux décider de réaliser mon désir, je peux m'arracher à moi-même, surmonter ma propre situationet la nier en disant qu'il est possible de vivre mieux.

Je me pose comme « n'étant pas heureux ».

« C'est par un pur. »

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