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Désirer, est-ce errer ?

Publié le 25/08/2012

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Si le désir est errance, ce n'est pas parce qu'il manquerait son but, mais parce qu'il n'a aucun but. Le désir est errance, parce qu'il n'a pas d'objet, sinon le désir et l'errance eux-mêmes? Par là se révèle la liberté humaine: animal de désirs, l'homme est l'être déterminé est contingent par excellence.  Errer ne signifie pas rechercher un but (conscient ou inconscient) et s'égarer en chemin: perdre la Nord ou perdre le cap. Errer, c'est suivre des chemins qui ne mènent nulle part, voyager sans destination ni programme, bifurquer, vagabonder sans but. L'errance n'a plus alors de signification péjorative. En effet, l'errance du désir est sans doute la marque même de la liberté humaine. L'errance renvoie aux vocabulaires de l'indétermination, de la contingence, de l'ouverture, du champ des possibles. L'animal est un être de besoins et d'instincts: manques physiologique et comportements héréditaires, communs à toute espèce, autorisant peu de variations individuelles. Autrement dit, l'existence animale, peu susceptible d'innovations, est soumise au déterminisme biologique. À l'inverse, le désir humain est indéterminé: il échappe à toute causalité et n'a pas d'objet propre. Cette indétermination de l'homme signifie qu'il échappe à tout déterminisme. L'errance du désir est donc la marque de notre liberté.

« Errer ne signifie pas rechercher un but (conscient ou inconscient) et s'égarer en chemin: perdre la Nord ou perdre le cap.

Errer, c'est suivre des chemins qui ne mènentnulle part, voyager sans destination ni programme, bifurquer, vagabonder sans but.

L'errance n'a plus alors de signification péjorative.

En effet, l'errance du désir estsans doute la marque même de la liberté humaine.

L'errance renvoie aux vocabulaires de l'indétermination, de la contingence, de l'ouverture, du champ des possibles.L'animal est un être de besoins et d'instincts: manques physiologique et comportements héréditaires, communs à toute espèce, autorisant peu de variationsindividuelles.

Autrement dit, l'existence animale, peu susceptible d'innovations, est soumise au déterminisme biologique.

À l'inverse, le désir humain est indéterminé:il échappe à toute causalité et n'a pas d'objet propre.

Cette indétermination de l'homme signifie qu'il échappe à tout déterminisme.

L'errance du désir est donc lamarque de notre liberté.De plus, l'homme, animal de désirs, se définit par le déracinement, plutôt que par un quelconque « enracinement » (en termes d'origines, de provenance,d'appartenance à une tradition, un passé).

Le désir, dans son indétermination, porte l'homme au mouvement, au voyage, et nous rend étranger à toute terre, à tout soloù il faudrait nous enraciner, c'est-à-dire s'arrêter.

L'homme est perpétuellement insatisfait, et le désir fait de son existence un exil permanent: ne tenant jamais enplace, sans foyer ni lieu stable, l'homme est nomade.

On le voit, le désir est l'essence même de l'homme, animal par nature inquiet et insatisfait, désirant toujours« l'ailleurs », c'est-à-dire le mouvement.Le désir est errance, puisqu'il ne se satisfait d'aucun objet.

Son véritable objet semble être le désir lui-même, c'est-à-dire l'errance.

Nous ne désirons pas tel objet (leterme du voyage), mais le voyage lui-même.

Nous désirons désirer: la quête importe davantage que la proie.

Dans l'errance, nous ne trouvons pas ce que nouscherchons, mais nous trouvons ce que nous ne cherchions pas.

Désirer, c'est manquer de.

Le désir, comme tension toujours insatisfaite, est par essence démuni:pauvreté (Platon: selon le mythe de Diotime, dans le Banquet, Éros est le fils de Pénia, « Indigence »).

Mais sa véritable richesse est cette pauvreté même, faited'errances et d'aventures.

Éros est aussi le fils de Poros, « Opulence ».

Il y aune pauvreté de la richesse (celui qui est comblé ne désire plus) et une richesse de lapauvreté (l'errance aventureuse et passionnante du désir).

Nous recherchons et cultivons l'irrésolution même du désir, à l'image du poète René Char parlant de« l'amour réalisé du désir dénommé désir ».

L'inassouvissement du désir est paradoxalement désir assouvi du désir.. »

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