l'échange n'est-il qu'un effet de la société ou est-il la société en acte ?
Publié le 09/11/2005
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Si l'on entend par échange le comportement par lequel deux ou plusieurs personnes se livrent réciproquement des valeurs considérées comme équivalentes. Et par société, tout ensemble d'individus dans lequel on constate des rapports réglés et des services réciproques ou encore l'ensemble d'êtres humains dont les relations sont organisées par des institutions et éventuellement garanties par des sanctions qui font ressentir à chaque membre le poids du collectif. Alors si s'agit pour nous de savoir si l'échange peut avoir une existence sans société ou si il est constitutive de celle-ci. Il faut alors identifier les besoins de l'homme et les caractéristiques de la vie en société. Il faut ensuite mettre relation la thématique de l'argent et celle des échanges pour enfin si le commerce, forme spécifique d'échange, est civilisateur.
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Le commerce civilisateur :
Pour Hobbes, l'homme à l'état de nature est soumis non principalement àdes pulsions instinctives mais sur à ces désirs qui naissent du fait quel'homme possède le langage.
Rivalité, méfiance, gloire, ce sont là lespassions qui poussent les hommes à la guerre.
Inversement, « lespassions qui inclinent les hommes à la paix sont la crainte de la mort, ledésir des choses nécessaires à une vie agréable, l'espoir de les obtenirpar leur industrie.
».On retrouve chez Montesquieu cette idée que « l'effet naturel ducommerce est de porter à la paix » Cependant, l'auteur de L'esprit des lois perçoit clairement ambiguïté des effets du développement de l'amour du commerce.
Il est bon en ce qui concerne les rapports entre lesnations puisque « deux nations qui négocient ensemble se rendentréciproquement dépendantes : si l'une a intérêt à acheter, l'autre aintérêt à vendre ; et toutes les unions sont fondées sur des besoinsmutuels.
» Pourtant, au niveau des individus, si l'esprit de commerceproduit « un certain sentiment de justice exacte opposé aubrigandage », ce sentiment fait qu'on « trafique de toutes les actionshumaines et de toutes les vertus morales : les plus petites choses,celles que l'humanité demande, s'y font ou s'y donnent pour del'argent.
» Plus nettement chez Kant, on retrouve cette attitude double : d'un côté la poursuite des intérêts égoïstes est le moyen dont se sert la nature pour accomplir sonplan, c'est-à-dire le peuplement de toute la terre et l'établissement de relations pacifiques entre tous lespeuples ; mais Kant ne manque pas de marquer son mépris pour ce « peuple commerçant » par excellencequ'est le peuple anglais.Mais au total, la philosophie des Lumières vantera le « bon luxe » et verra dans l'industrie, le commerce etl'enrichissement des mobiles, peu nobles en eux-mêmes, mais au fond légitimes et surtout extrêmementefficaces pour conduire l'humanité au progrès moral et politique.
Les morales utilitaristes, chez les Françaiscomme le baron d'Holbach, ami et protecteur de Diderot, ou chez les Anglais avec Jeremy Bentham formerontle complément philosophique adéquat de ce nouvel esprit du capitalisme.
Pour conclure , il serait bon de dire qu'il existe un rapport étroit entre la société et les échanges et qu'ils sont constitutifs l'un de l'autre..
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