Faut-il toujours se rendre à l'évidence ?
Publié le 22/07/2010
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L’évidence est ce qui va de soi, ce qui s’impose à l’esprit, comme une vérité incontournable. Elle est formée de sensations que ressent la personne comme individu, ou la société dans laquelle il vie en général. L’évidence joue un rôle important dans de nombreux domaines comme la Religion, la Politique, la Science, la Recherche, mais aussi la Vie quotidienne. On peut donc légitimement se poser la question : Doit on « se rendre « dans le sens accepter sans condition, à l’évidence, y a-t-il là un devoir et que risque-t-on si on ne le fait pas ? Pour la Religion les croyants doivent se rendre à l’évidence, sans émettre le moindre doute sur la parole Divine même si, et c’est là la seul évidence, cette parole est retranscrite par des humains (Prêtre, Imam, Gourou). Toutes les religions, Chrétienne, Musulmane, etc, sont basées sur des faits dont on ne peut prouver la véracité ou même la possibilité d’avoir existé. C’est pour cela qu’il faut se rendre à l’évidence, accepter sans contradiction possible et prendre ces faits comme des moments de vérité incontestables. Dans les religions il y a ce qu’on appelle « des miracles « et si ces miracles sont une évidence pour les résultats visibles qu’ils provoquent, le processus pour y arriver n'a rien d'évident. Lorsque un « paralysé « remarche à Lourdes , s’agit il vraiment de l’intervention de Marie, ou d’un processus physiologique induit de la volonté, même inconsciente, du pèlerin qui, de par sa présence dans un lieu dit sacré, trouve en lui les ressources de se « guérir «. Cet exemple vaut pour toutes les religions, croyances, qui ont toutes un lieu « Saint « (la Mecque pour les Musulmans, Jérusalem pour les Juifs, Le Gange pour les Indous…). La guérison étant le résultat d’un phénomène inconscient difficile à expliquer par la science, il est facile de d’invoquer une intervention de Dieu plutôt que de se rendre à l’évidence que la science ne peut pas tout expliquer, et que l’homme malgré toute son intelligence et sa puissance, ne connais pas tout et n’est pas le maitre de l’univers. Pour la Science et la Recherche l’évidence est un sentiment dangereux parce qu’elle risque fausser les résultats des analyses, la compréhension des données, la mise en doute de celles-ci, le sens critique fondement de toute recherche. L’évidence peut être associé à un préconçut sans la moindre remise en question. Donc toujours se rendre à l’évidence est dangereux. Dans le passé l’évidence a même joué des tours aux hommes car pour certains au 17eme siècle il était évident Terre était plate ou encore qu’elle était le centre de tout l’Univers. Galilée a démontré que c’est le Soleil qui est au centre du monde et qu’il ne se déplace pas. Après avoir été averti que cette doctrine n'était pas conforme à ce que disaient les Saintes Écritures, le scientifique a été condamné a mort, pour avoir annoncé ce qui aujourd’hui nous semble une évidence que personne ne peut remettre en question. Pour la politique, dans le sens « vie de la cité«, l’homme a crée des évidences qui permettent de vivre en société à peu près en bon intelligence. Ce sont les constitutions par exemple qui dictent les règles de vie, sensées être connues par tous (nul n’est censé ignorer la loi), des codes que l’on doit connaitre (code de la route, code de vie en société…). Il s’agit là d’évidences où tous doivent se rendre sous peine d’être un délinquant (celui qui vie avec ses propres lois) et d’être mis hors la loi et encourir des sanctions. Malheureusement chaque société a fait ses propres lois et ce qui est permis dans l’une peut être interdite dans l’autre (avortement permis en France, interdit en Espagne), des codes peuvent être contraires (on roule à gauche en Angleterre) et même certaines lois peuvent favoriser la délinquance d’autres sociétés (blanchiment d’argent, paradis fiscaux). Se rendre à l’évidence, donc respecter les codes de la vie en société, est donc difficile, parfois contradictoire. Dans notre vie quotidienne, en temps qu’individu si le sentiment d’évidence est constant, il est évident que l’ont doit respirer pour vivre, que l’eau mouille… il ne faut pas toujours s’y rendre car comme tous sentiments l’évidence est propre à chacun, à chacun sa croyance, à chacun son évidence. Tant qu'il s'agit d'évidence physique (un accident, une éruption volcanique, etc.), les avis sont unanimes, non discutables. Là où les avis s'opposent souvent, ce sont les évidences psychologiques, ou spirituelles car la compréhension de celles ci sont plus difficile pour les Hommes, on parlera alors souvent de fait surnaturel ou même de surréalisme, des faits qui nous sont encore inexpliqués de nos jours (les ovnis).Si beaucoup de faits sont prouvés scientifiquement pour tous et universels grâce en partie à la recherche, aux expérimentations, il faut savoir rester humble et prudent, l’exemple de Galilée nous le prouve, et parfois ne pas hésiter à remettre en question des choses qui nous semblent acquises. Il n’y a pas d’évidence scientifique il n’y a que des « évidences incertaines «… Le sujet y oppose la méfiance, c’est à dire le doute que nous inspireraient des évidences trompeuses. Se rendre à une évidence est chose pas facile, même les mathématiques nous le prouvent : la somme de deux évidences ne donne pas forcement une évidence, comme le prouve le syllogisme : Tous les choses rares sont chères or un cheval bon marché est rare donc un cheval bon marché est cher. Ce qui est trompeur ce n'est pas l'évidence, c'est la lecture que l'on en fait. Mais est-il facile de ne pas se rendre à ce sentiment d’évidence ? Est il évidant de ne pas se rendre à son évidence ? L’expression « se rendre à quelque chose « est une expression qui permet de dire que l’on a fini par accepter le fait d’y croire. Donc se rendre à l’évidence veut bien dire « croire en cette évidence, l’approuver «. Hors le sujet nous dit « faut-il toujours se rendre à l’évidence «, ce qui nous amène a un sentiment d’obligation, comme si l’évidence était forcement une chose vraie. L’évidence peut être immédiate, quelque chose qui nous paraît évident dans un premier temps, qui va de soi, ce que l'on est spontanément porté à tenir pour vrai (c’est l’exemple des Lapalissade « un quart d’heure avant sa mort Monsieur De La Palice vivait encore «). Au contraire l’évidence terminale intervient à la fin d'un processus qui est le doute, c'est en fait une idée qui a résisté au doute mais qui peut aussi engendrer le doute c’est donc un processus sans fin (le « et pourtant elle tourne « de Galilée). En conclusion on peut résumer en écrivant que la seule évidence est qu’il n’y a pas d’évidence acquise universelle et définitive et que les seules évidences auxquelles il faut se rendre sont celles de la société dans laquelle on vie afin de permettre sa survie.
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