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Les fonctions du langage

Publié le 31/03/2004

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langage

  • 1. Le langage assure principalement la communication dans les groupes humains. Il réalise ainsi la caractéristique première de l'homme, sa socialité, en réalisant les échanges qui constituent une société. Parler entre eux assure aux hommes leur reconnaissance mutuelle, même s'ils n'échangent aucune information réelle.

 Le plus souvent, les hommes se parlent comme les chiens remuent la queue, seulement pour se reconnaître, assurer et maintenir une communication, bien en-deçà d'un échange d'idées.  

  • 2. Le langage est aussi le média essentiel de la connaissance, donc la condition de la culture, au sens le plus général. Un autiste qui ne parle pas, a bien du mal à assurer des comportements humains. Le langage en effet détermine et précise la pensée, permet la mémoire et le raisonnement. Le langage est la condition de l'humanisation, et partiellement la mesure de son degré, (mais pas sous sa seule forme vocale, d'où la nécessité de pallier la mutité).

 

langage

« C.

Quand dire, c'est faire • Mais le langage sert également — et peut-être prioritairement — à agir sur autrui.

On peut, avec de simples mots, obtenir de l'autreun service, le flatter, lui faire peur, ou encore le blesser.

C'est la maîtrise de ce pouvoir qui, dans l'Antiquité, a fait la fortune dessophistes.

Ces « maîtres d'habileté » (selon l'étymologie), qui ont pour nom Gorgias, Protagoras, Hippias ou Critias, enseignaientcontre rétribution l'art de bien parler — la rhétorique —, en un temps où la maîtrise du discours était indispensable pour séduire la fouledans les tribunaux et les assemblées démocratiques.Dans le même ordre d'idées, l'Anglais Austin (1911-1960) découvre une catégorie d'énoncés particulièrement intéressants, en ce qu'ilsréalisent effectivement l'action qu'ils désignent.

Si, par exemple, vous dites à un ami : « Je te promets de passer te voir demain »,vous ne décrivez pas une promesse ; vous la faites.

Ces énoncés, qu'Austin appelle des énoncés performatifs (de l'anglais to perform,« accomplir une action »), ne sont ni vrais ni faux ; ils constituent bel et bien des actes et, à ce titre, engagent ceux qui les énoncent. "Nous prendrons donc comme premiers exemples quelques énonciations qui ne peuvent tomber sous aucune catégorie grammaticalereconnue jusqu'ici, hors celle de l'« affirmation » ; des énonciations qui ne sont pas, non plus, des non-sens, et qui ne contiennentaucun de ces avertisseurs verbaux que les philosophes ont enfin réussi à détecter, ou croient avoir détectés : mots bizarres comme« bon » ou « tous » auxiliaires suspects comme « devoir » ou « pouvoir » constructions douteuses telles que la forme hypothétique.Toutes les énonciations que nous allons voir présenteront, comme par hasard, des verbes bien ordinaires, à la première personne dusingulier de l'indicatif présent, voix active.

Car on peut trouver des énonciations qui satisfont ces conditions et qui, pourtant, A) ne« décrivent », ne « rapportent », ne constatent absolument rien, ne sont pas « vraies ou fausses » ; et sont telles quen B) l'énonciationde la phrase est l'exécution d'une action (ou une partie de cette exécution) qu'on ne saurait, répétons-le, décrire tout bonnementcomme étant l'acte de dire quelque chose.

(...)Exemples :(E.a) « Oui [je le veux] (c'est-à-dire je prends cette femme comme épouse légitime) » — ce « oui » étant prononcé au cours de lacérémonie du mariage.(E.b) « Je baptise ce bateau le Queen Elisabeth — comme on dit lorsqu'on brise une bouteille contre la coque.(E.c) « Je donne et lègue ma montre à mon frère » — comme on peut le lire dans un testament.(E.d) « Je vous parie six pences qu'il pleuvra demain ».Pour ces exemples, il semble clair qu'énoncer la phrase (dans les circonstances appropriées, évidemment), ce n'est ni décrire ce qu'ilfaut bien reconnaître que je suis en train de faire en parlant ainsi, ni affirmer que je le fais : c'est le faire.

Aucune des énonciationscitées n'est vraie ou fausse : j'affirme la chose comme allant de soi et ne la discute pas.

On n'a pas plus besoin de démontrer cetteassertion qu'il n'y a à prouver que « damnation ! » n'est ni vrai ni faux : il se peut que l'énonciation « serve à mettre au courant » —mais c'est là tout autre chose.

Baptiser un bateau, c'est dire (dans les circonstances appropriées) les mots « Je baptise...

» etc.

Quandje dis, à la mairie ou à l'autel, etc.

« Oui [je le veux] », je ne fais pas le reportage d'un mariage : je me marie.Quel nom donner à une phrase ou à une énonciation de ce type ? Je propose de l'appeler une phrase performative ou une énonciationperformative ou — par souci de brièveté — un « performatif ».

Ce nom dérive, bien sûr, du verbe [anglais] perform, verbe qu'onemploie d'ordinaire avec le substantif « action » : il indique que produire l'énonciation est exécuter une action (on ne considère pas,habituellement, cette production-là comme ne faisant que dire quelque chose.

(...)PEUT-IL ARRIVER QUE DIRE UNE CHOSE CE SOIT LA FAIRE ?(...) Une telle doctrine semble d'abord étrange, sinon désinvolte ; mais pourvue de garanties suffisantes, elle peut en venir à perdretoute étrangeté." AUSTIN in "Quand dire, c'est faire", 1ère conférence, Paris, Editions du Seuil, 1970. 1.

Le langage assure principalement la communication dans les groupes humains.

Il réalise ainsi la caractéristique première del'homme, sa socialité, en réalisant les échanges qui constituent une société.

Parler entre eux assure aux hommes leur reconnaissancemutuelle, même s'ils n'échangent aucune information réelle.Le plus souvent, les hommes se parlent comme les chiens remuent la queue, seulement pour se reconnaître, assurer et maintenir unecommunication, bien en-deçà d'un échange d'idées. 2.

Le langage est aussi le média essentiel de la connaissance, donc la condition de la culture, au sens le plus général.

Un autiste qui neparle pas, a bien du mal à assurer des comportements humains.

Le langage en effet détermine et précise la pensée, permet lamémoire et le raisonnement.

Le langage est la condition de l'humanisation, et partiellement la mesure de son degré, (mais pas sous saseule forme vocale, d'où la nécessité de pallier la mutité). 3.

Le langage, sous la forme de la prise de parole, est, dans le groupe, le moyen d'affirmer son identité et en même temps de la fairereconnaître.

Il l'est pour les individus, qui ont droit d'exprimer leur existence; il l'est aussi pour les groupes: les minorités, lesprofessions, les activités spécifiques, etc..

Jamais on a tant vu de publications où chaque groupe social trouve quelque chose à dire:c'est ainsi que se renforce le lien social. 4.

Enfin le langage, outil de la vérité dans le monde objectif, est aussi l'outil du mythe, de la poésie, du roman: c'est-à-dire del'imaginaire, de l'artifice, de l'art, du faux, du mensonge:elle est littérature, rhétorique, beau parler.

La parole est frime, faux-semblant, défense, prétexte de l'inaction, provende de séductionset d'élections.Elle peut être dans une fonction cathartique, aveu, pour se soulager.

Il faut parler, tel est le jeu social.. »

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