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Garibaldi, « À mes compagnons d'armes » (extrait)

Publié le 14/04/2013

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garibaldi

Le 8 novembre 1860, au lendemain de la proclamation du royaume d’Italie, le patriote révolutionnaire Giuseppe Garibaldi, fort de son aura populaire, pense que le moment est venu où le discours des armes doit s’effacer devant le discours politique. C’est ainsi qu’il prononce, devant ses partisans, les « Chemises rouges «, un discours d’adieu dans lequel il célèbre néanmoins les vertus du combattant, sans lesquelles l’unification du royaume n’aurait pu aboutir. Garibaldi reprendra toutefois le chemin des armes dès le printemps 1861.

« À mes compagnons d’armes « de Giuseppe Garibaldi

 

Nous devons considérer la période qui finit comme la dernière étape de notre résurrection, et nous préparer à terminer splendidement la conception surprenante des élus de vingt générations, dont la Providence assigne l’accomplissement à cette génération fortunée.

 

 

Oui, jeunes gens ! l’Italie vous doit une entreprise qui a mérité les applaudissements du monde.

 

 

Vous avez vaincu, et vous vaincrez, parce que vous êtes désormais faits à la tactique militaire qui décide des batailles.

 

 

[…]

 

 

Aux armes tous ! tous ! et les oppresseurs, les puissants se dissiperont comme la poussière.

 

 

Vous, femmes, rejetez loin de vous les couards, ils ne vous donneront que des couards ; et vous, filles de la terre de la beauté, vous voulez une génération brave et généreuse !

 

 

Que les peureux doctrinaires s’en aillent porter ailleurs leur servilisme et leurs misères.

 

 

Ce peuple est maître de soi, il veut être frère des autres peuples, mais garder sa fierté avec le front haut, non le rabaisser, mendiant sa liberté, il ne veut pas être à la remorque d’hommes à cœur de fange. Non ! non ! non !

 

 

La Providence fit don à l’Italie de Victor-Emmanuel. Tout Italien doit se rattacher à lui, se serrer autour de lui. […]

 

 

Accueillez, jeunes volontaires, reste honoré de dix batailles, une parole d’adieu. Je vous l’envoie ému d’affection, du profond de mon âme. Aujourd’hui je dois me retirer, mais pour peu de jours. L’heure du combat me retrouvera avec vous encore, à côté des soldats de la liberté italienne.

 

 

Qu’ils retournent chez eux ceux-là seulement que rappellent des devoirs impérieux de famille, et ceux qui, glorieusement mutilés, ont mérité la reconnaissance de la patrie. Ils la serviront encore dans leurs foyers par leurs conseils, par le spectacle des nobles cicatrices qui décorent leurs fronts mâles de vingt ans. Quant aux autres, ils restent pour garder les glorieux drapeaux.

 

 

Nous nous retrouverons dans peu pour marcher ensemble à la délivrance de nos frères encore esclaves de l’étranger, que nous retrouverons dans peu pour marcher ensemble à de nouveaux triomphes.

 

 

Naples, 8 novembre 1860.

 

 

Source : Garibaldi, in Archives diplomatiques, tome 1, 1861, p. 136-137.

 

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