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Jean Carrière, l'Êpervier de Maheux

Publié le 23/04/2011

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« Au-dessus de Mazel-de-Mort (qui ne comptera plus que deux âmes après la mort d'Alice) commencent de hautes solitudes et brusquement tout change, les torrents disparaissent, les sources se raréfient, le schiste et le granit cèdent la place au calcaire marin, le sol s'éclaire et clapote comme une vieille toiture, l'air acide nettoie les sous-bois clairsemés où le ciel apparaît à travers les derniers fayards (1). Bientôt, l'étendue livide et sans arbre moutonne à l'infini, avec ses pierres celtiques enracinées dans l'herbe morte, et rongées par le vent d'ouest dont la houle incessante vient battre les anciens murs de clôture et les bergeries désaffectées.    « Les jours calmes, il y a toujours la rumeur de brisants que fait au loin ce vent pris dans les défilés et, plus proche, le froissement de ses vagues respirant sur les plages de lichens et de mousse avec la régularité du ressac ; au ras des crêtes, qu'on croirait alors hantées par le souvenir de la mer primitive, des croix interrogent la fuite des horizons de leurs moignons trapus. Fréquemment, des ombres de nuages rôdent parmi les roches géantes, éteignant par instants d'immenses pans de paysage qui se rallument dans un pétillement d'insectes, et l'on sent aussitôt la cuisson d'une lumière crue et vorace. «    Jean Carrière, l'Êpervier de Maheux.    Dans un commentaire composé, que vous organiserez à votre gré, vous étudierez particulièrement l'atmosphère que l'écrivain veut créer en présentant ainsi le « Haut-Pays « cévenol qui sert de cadre à son roman.      (1) Autre nom du hêtre.   

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