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LA LANGUE ABSTRAITE. LA PRATIQUE RELIGIEUSE.

Publié le 28/04/2011

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   Ce texte est extrait de la Lettre 46, des Lettres Persanes, de Montesquieu. On y étudiera particulièrement les caractères de la langue abstraite : 1. emploi des noms abstraits ; 2. syntaxe (enchaînement des idées par la subordination et la coordination).    Je vois ici des gens qui disputent sans fin sur la religion ; mais il semble qu'ils combattent, en même temps, à qui l'observera le moins.  Non seulement ils ne sont pas meilleurs chrétiens, mais même meilleurs citoyens ; et c'est ce qui me touche, car, dans quelque religion qu'on vive, l'observation des lois, l'amour pour les hommes, la piété envers les parents, sont toujours les premiers actes de la religion.    En effet, le premier objet d'un homme religieux ne doit-il pas être de plaire à la Divinité qui a établi la religion qu'il professe ? Mais le moyen le plus sûr pour y parvenir est, sans doute, d'observer les règles de la société et les devoirs de l'humanité. Car, en quelque religion qu'on vive, dès qu'on en suppose une, il faut bien que l'on suppose aussi que Dieu aime les hommes, puisqu'il établit une religion pour les rendre heureux ; que, s'il aime les hommes, on est sûr de lui plaire en les aimant aussi : c'est-à-dire en exerçant envers eux tous les devoirs de la charité et de l'humanité et en ne violant point les lois sous lesquelles ils vivent.    On est bien plus sûr, par là, de plaire à Dieu qu'en observant telle ou telle cérémonie : car les cérémonies n'ont point un degré de bonté en elles-mêmes ; elles ne sont bonnes qu'avec égard et dans la supposition que Dieu les a commandées ; mais c'est la matière d'une grande discussion : on peut facilement s'y tromper, car il faut choisir celles d'une religion entre celles de deux mille. Montesquieu.

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